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Rolex Paris Masters - "On n'exclut pas de délocaliser le tournoi" : Le statut de Bercy est-il menacé ?

Maxime Battistella

Mis à jour 07/11/2022 à 19:05 GMT+1

ROLEX PARIS MASTERS - S'il s'est satisfait d'une édition 2022 tenue à guichets fermés ou presque, Cédric Pioline a indiqué dimanche devant la presse réfléchir à l'évolution du Rolex Paris Masters. Dans le cadre de la réforme des Masters 1000, le directeur du tournoi se retrouve presque obligé d'agrandir le tableau, mais les infrastructures existantes pourraient ne pas suffire.

Gilles Moretton, Novak Djokovic, Stefan Edberg, Holger Rune et Cédric Pioline (de gauche à droite) lors du Rolex Paris Masters 2022

Crédit: Getty Images

Cédric Pioline avait de quoi sourire. Pour sa première édition du Rolex Paris Masters en tant que seul - il a co-dirigé l'épreuve de 2003 à 2009 - directeur du tournoi, le succès populaire a incontestablement été au rendez-vous. Avec 164 000 billets vendus, un record (le précédent était de 152 000 en 2019), soit à peu près 99 % de remplissage, le dernier Masters 1000 de l'année a fait quasiment salle comble tous les jours. Mais bien diriger, c'est prévoir. Alors Pioline n'a pas hésité à dévoiler dimanche en conférence de presse les défis qui l'attendent au cours des prochaines années.
L'ex-double finaliste en Grand Chelem a été extrêmement attentif à la réforme des Masters 1000 annoncée par l'ATP juste avant l'été. Le projet est clair : étendre la durée de ces tournois à 12 jours sur le modèle d'Indian Wells et Miami avec des tournois masculins et féminins organisés en même temps et des tableaux de 96 joueuses et joueurs. Dès l'an prochain, Rome, Madrid et Shanghaï seront prêts à l'appliquer, puis en 2025, les tournois de Cincinnati et du Canada (en alternance Montréal et Toronto) rejoindront le mouvement.
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Quand ton voisin repeint sa maison, la tienne a l'air moins bien
Si bien que parmi les 9 Masters 1000, seules les épreuves organisées sur le sol français, le Rolex Monte-Carlo Masters et le Rolex Paris Masters, ne seront pas aux mêmes standards. La pression est donc forte sur l'organisation de Bercy pour étoffer son traditionnel tableau de 56 joueurs. "Comment grossir ? Comment rester compétitif ? Ce sont les sujets qui vont maintenant arriver. On a un laps de temps confortable, mais c'est demain également : 24 mois, c’est extrêmement rapide. Non, on n'a pas l'obligation d'aller sur ce format, enfin l'ATP ne nous l'impose pas. Mais à partir du moment où tous les autres tournois... C'est comme toujours. Quand ton voisin repeint sa maison, la tienne a l’air moins bien", a indiqué Pioline, sourire en coin.
Le statut de Bercy en tant que Masters 1000 pourrait-il donc être remis en cause ? Officiellement non. Une protection est même accordée pendant trente ans (jusqu'en 2053), même si elle est renouvelée tous les ans. Reste que le tournoi ne peut pas se laisser totalement décrocher. A terme, est-il envisageable de répondre aux standards définis par l'ATP ? A l'Accor Arena, cela semble impossible pour une raison simple : il n'y a pas la place pour construire les 8 courts de matches nécessaires. Il n'y en a d'ailleurs que trois actuellement.
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Des infrastructures insuffisantes pour coller à la réforme de l'ATP

Si le tournoi veut conserver son site historique, celui sur lequel il se joue depuis 1986, un futur tableau de 64 joueurs serait davantage dans les tuyaux. Sinon, le changement de site n'est plus tabou. "En tout cas, on ne l'exclut pas. On va étudier. La Fédération, au plus haut niveau – à savoir le Président et le Comex – prendra sa décision et on l'appliquera. C'est possible. Je le dis en extrême transparence, parce que l'Accor Arena est au courant que l’on étudie le sujet", a encore indiqué le directeur de l'épreuve.
Cela étant dit, ce n'est donc pour le moment pas l'option privilégiée par l'organisation. Pour la bonne et simple raison qu'il n'existe pas en France une arène indoor répondant aux critères de l'ATP pour organiser un tournoi avec 96 joueurs (et joueuses éventuellement). A cela s'ajoute un problème de calendrier : il semble difficile d'étendre la durée de l'épreuve sur 12 jours sur le modèle d'Indian Wells. Dans les circonstances actuelles, cela signifierait empiéter sur les ATP 500 de Vienne et de Bâle ou supprimer la semaine de battement entre Bercy et le Masters, ce qui dissuaderait les meilleurs de se présenter à Paris.
"J'espère que courant de l'année prochaine, on aura une vision que l'on pourra peu à peu mettre en place, que l’on soit en anticipation, a conclu Pioline. On ne veut pas se dire que ce n'est pas possible, même si sur la grosse évolution, on n'aura pas les infrastructures, on ne peut pas les inventer. La réalité également, c'est que c'est un équilibre entre le format que tu proposes et les revenus que tu peux générer. Plus tu augmentes ton nombre de jours, plus cela coûte cher et plus il faut en face avoir des revenus qui augmentent. Il y a donc un équilibre à trouver."
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