Rolex Paris Masters 2025 - Trop froide, La Défense Arena ? "Il y a l'électricité, il faut juste que la mèche s'allume"

C'est déjà l'heure du bilan pour l'édition 2025 du Rolex Paris Masters, la première organisée loin de Bercy, à La Défense Arena. Gigantesque, impressionnant et élégant, le Central a toutefois eu beaucoup de mal à s'enflammer au fil des jours et des tours. Comme si le public était encore un peu timide dans ce cadre imposant mais qui lui est étranger après quasiment quatre décennies à l'Accor Arena.

Imagen de La Defense Arena, recinto del Masters 1.000 de París 2025

Crédit: Getty Images

C'était sans aucun doute le plus grand défi de cette édition 2025 du Rolex Paris Masters. La première de sa nouvelle vie, après 38 années à Bercy. Pour La Défense Arena, la comparaison allait être inévitable. Beaucoup de bonnes choses, de compliments adressés notamment par les joueurs, des courts annexes, notamment le court 1, qui ont vite trouvé leur place et leur identité. Mais le moteur d'un tel tournoi, c'est son court central. Son porte-étendard. Là, le pari n'est pas totalement gagné.
La salle est immense. Cédric Pioline, le directeur du RPM, a souligné jusqu'à l'épuisement, et il l'a encore fait dimanche lors de sa conférence de presse pour dresser le bilan du tournoi, il s'agit, avec 17 500 places, du plus grand terrain de tennis du monde derrière le Arthur-Ashe de New York pour ce qui est des évènements pérennes. Au niveau de l'ATP, il est LE plus grand. Mais ce n'est pas toujours la taille qui compte, c'est bien connu. Une âme, une personnalité, ça ne se décrète pas, avions-nous averti voilà une semaine, avant le coup d'envoi de cette édition 2025. Or le Central de La Défense a semblé certes gigantesque, mais un peu froid.

Besoin de temps ?

"L'atmosphère de Bercy était un élément très important et même identitaire du tournoi, convient Cédric Pioline. On l'a retrouvé complètement sur le 1, moins sur le court Central." Comme l'avait fait le président de la FFT Gilles Moretton cette semaine sur Eurosport, l'ancien numéro 5 mondial demande que l'on laisse du temps au temps et sa chance au nouveau produit : "Je tiens à rappeler qu'il y a une histoire, sur quatre décennies, c'est quand même quelque chose… Je suis loin d'être persuadé que le terme de chaudron ait été souvent employé à Bercy, pas à chaque édition en tout cas."
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Cédric Pioline

Crédit: Getty Images

Un argument que Pioline avait déjà avancé en amont de cette semaine, comme pour devancer les critiques qu'il pressentait. Mais ce n'est pas totalement exact. Pour ceux qui ont connu les débuts du tournoi indoor parisien, dès les premières éditions dans les années 80, l'ambiance, chaude voire brûlante, impertinente et parfois même propice à l'excès, a tout de suite constitué l'ADN du tournoi et de sa salle. Pas sûr, donc, que tout ceci ne soit qu'une affaire de temps.
Là où Pioline a en revanche raison, c'est sur le fait que 2025 n'a pas été aidé par le contexte. Il y a eu assez peu de matches exceptionnels cette semaine. Il a manqué un grain de folie et, cela, le court n'y est pas pour grand-chose. Les Français ont peu brillé, et surtout pas longtemps, et les rares éclaircies bleues ont plutôt eu pour cadre le court numéro un. Les affiches le plus alléchantes ont souvent tourné court. Le public aurait sans aucun doute aimé s'enflammer, créer un petit moment de communion, de frisson, mais l'occasion ne lui en a pas été donnée.
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"Il faut laisser du temps au temps" : Moretton confiant pour le tennis français

Video credit: Eurosport

La salle ne demande qu'à s'enflammer. Tu sens qu'ils ont envie
Il n'a pas manqué grand-chose sur ce point, le directeur en est persuadé. "On a besoin d'avoir quelques matchs références, de se créer, comme c'est le cas pour Bercy, un souvenir collectif, juge-t-il. Je tourne beaucoup pour renifler l'ambiance, sentir la 'vibe'. J’ai le sentiment et ce n'est pas du tout de la com’, des éléments de langage que la salle ne demande qu'à s'enflammer. Tu sens qu'ils ont envie. On sent qu'il y a l'électricité, mais il faut juste que la mèche s'allume et cela peut partir."
On ne parle pas encore du "public de La Défense", comme on parlait du "public de Bercy", en identifiant tout de suite à quoi chacun faisait référence. "Ce sera dans le débriefing et cela fera partie des études et des retours d'études que l'on fait pour savoir à peu près quel est le pourcentage d'anciens clients qui étaient à Bercy et le pourcentage de nouveaux qui peut-être n’allaient pas là-bas. Je pense que le pourcentage est bien plus en faveur dans ce que l'on appelle les 'repeaters' battus que des nouveaux clients", évoque Pioline.
Ce sont probablement les mêmes personnes, oui. Au moins en grande partie. Mais elles ne se sentent pas encore tout à fait chez elles. "On a besoin que les gens s'approprient l'espace", conclut-il. La quête de l'identité ne fait que commencer pour le public de La Défense, encore très spectateur. Pas encore tout à fait acteur, ce qu'il était à Bercy.
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Pioline "ravi de l'engouement" à Paris La Défense Arena, où "tout est mieux"

Video credit: Eurosport

 
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