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ATP Rome : Moins flamboyant mais toujours présent, Tsitsipas le battant est de retour

Maxime Battistella

Mis à jour 14/05/2022 à 13:12 GMT+2

ATP ROME - Un titre à Monte-Carlo, une demi-finale à Madrid et encore (au moins) une demie à Rome : la saison sur terre de Stefanos Tsitsipas est aussi solide que l'an passé même si le Grec ne laisse pas la même impression d'aisance. Au moment d'affronter une troisième fois Alexander Zverev dans le dernier carré d'un Masters 1000, il a au moins retrouvé le feu intérieur qui semblait s'être éteint.

Une heure et demie incandescente, puis Tsitsipas a éteint Sinner et le public romain

Au printemps 2021, il était incontestablement le troisième homme fort du circuit. Mieux : il y a un an jour pour jour, Stefanos Tsitsipas était numéro 1 mondial à la Race et s'imposait dans les esprits comme celui qui pouvait menacer le règne sans partage des monstres Rafael Nadal et Novak Djokovic sur terre battue. Il y était d'ailleurs presque parvenu, échouant seulement en finale de Roland-Garros en cinq sets, renversé par le Serbe. Après avoir perdu ce statut progressivement au fil d'une fin de saison dernière plus difficile, le Grec a indéniablement retrouvé des couleurs avec le retour de l'ocre, sans pleinement convaincre pourtant.
Si bien qu'au moment de défier Alexander Zverev en demi-finale à Rome, à un peu plus d'une semaine du lancement des hostilités du côté de la Porte d'Auteuil, on se demande encore d'une certaine façon où Tsitsipas en est vraiment. Et ce alors même qu'il défend très bien les points acquis sur ocre l'an dernier. C'est simple, en Masters 1000, il fait même mieux avec un titre à Monte-Carlo et deux demies au moins à Madrid et dans la capitale italienne, contre un titre, un huitième et un quart en 2021.

Des résultats certes, mais un tennis sur courant alternatif

Alors pourquoi tant de doutes sur le cas Tsitsipas ? Tout simplement parce qu'il a moins convaincu dans ses performances sur le court. En arrivant à Paris la saison dernière, il avait joué deux parties gargantuesques en finale de Barcelone face à Nadal et en quart de Rome contre Djokovic. Et s'il s'était incliné à chaque fois, il avait surtout montré qu'il avait les armes pour les battre dans son tennis. En 2022, c'est beaucoup moins évident et ce pour plusieurs raisons. Peut-être d'abord à cause de sautes de concentration qu'on ne lui connaissait plus.
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Tsitsipas a tâtonné avant de marcher sur Khachanov : le résumé

A Rome pour son entrée en lice face à Grigor Dimitrov, il a ainsi perdu le fil au moment de servir pour le match à 6-3, 5-4, tant et si bien qu'il a totalement remis en selle son adversaire et a failli le payer très cher. Même constat en huitième face à Karen Khachanov quand il a dû courir après le score après un début de match raté. "Le tennis est le sport le plus difficile qui existe. Si vous faites quelques erreurs, vous pouvez vraiment vous retrouver sur la défensive. Un break, surtout dans le tennis masculin, peut peser lourd. On se retrouve à courir après le score. Pour être honnête avec vous, je ne servais pas bien dans le premier set. Je me précipitais beaucoup, j'avais trop de choses dans ma tête", confiait-il d'ailleurs après sa victoire renversante sur le Russe (4-6, 6-0, 6-3).
Pourquoi le Grec connaît-il désormais ces phases de décompression lors desquelles son tennis perd en consistance ? Peut-être faut-il aller chercher l'explication dans l'opération au coude droit subie il y a six mois. Depuis, le revers de Tsitsipas semble notamment moins fiable, surtout lorsqu'il s'agit de trouver de la longueur à l'échange. Ses adversaires le sentent et le fixent presque systématiquement de ce côté pour le faire reculer. Malgré sa demi-finale à l'Open d'Australie, son retour à la compétition a-t-il été précipité ? La question peut se poser, tant il a du mal à retrouver son tout meilleur niveau.

Alcaraz lui fait de l'ombre, mais il "l'inspire beaucoup"

L'émergence de Carlos Alcaraz ne lui a pas fait du bien non plus. Battu deux fois en un mois par le prodige espagnol de 19 ans sur deux surfaces différentes à Miami (dur) et Barcelone (terre battue), Tsitsipas a ainsi été relégué au second plan par la force des choses. Mais piqué au vif, il a peut-être paradoxalement retrouvé son âme profonde de compétiteur en perdant ces deux combats. Il suffit pour s'en convaincre de l'entendre parler du phénomène de Murcie.
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Sortez le pop-corn : le résumé de l'incroyable Alcaraz - Tsitsipas

"Son tennis est très impressionnant. Je pense qu'il met beaucoup d'énergie dans chaque coup. Il est rapide, son temps de réaction est bon. Il lit bien le jeu. Il m'inspire beaucoup. Je sais que sa carrière ne fait que commencer. Je le vois bien devenir un immense joueur à très court terme. J'aimerais vraiment atteindre le niveau auquel il joue en ce moment. (…) Il est très frais et il a faim, comme s'il n'avait rien à perdre. Ça me rappelle, d'une certaine manière, mes débuts sur le circuit. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Je jouais juste de manière insouciante, complètement libérée. C'est vraiment sympa à voir. Avec lui dans les tableaux, ça va devenir encore plus dur. Il faudra que je travaille encore plus dur pour avoir les résultats que j'ai toujours voulus", a-t-il lancé en arrivant à Rome.

Un mental de survivant comme base de travail

Alors qu'il semblait parfois las sur le court ces derniers mois, donnant l'impression d'avoir envie d'être ailleurs, Tsitsipas a ainsi incontestablement retrouvé du poil de la bête. Il n'a peut-être pas derrière lui les matches références qu'il avait en 2021 face aux monstres du circuit, mais il a remporté ces derniers combats marquants. Comment oublier sa remontée miraculeuse sur le Rocher en quart de finale face à Diego Schwartzman alors qu'il était mené 4-0 dans le dernier set ? N'a-t-il pas réussi aussi à se sortir du piège Dimitrov voici quelques jours en sauvant deux balles de match au passage ?
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L'oeil de DiP : "Le Tsitsipas-Schwartzman, le match lunaire et pivot dont le Grec se souviendra"

Et même en quart de finale, Tsitsipas a su laisser passer l'orage dans un premier set d'une intensité remarquable face à Jannik Sinner pour surgir dans le tie-break et dominer de manière convaincante par la suite en retrouvant beaucoup de volume dans ses frappes. L'air de rien, le Grec a posé des fondations solides sur le plan mental, s'offrant des victoires à même de lui faire passer le cap attendu dans son tennis.
Face à Zverev, confronté à des problèmes similaires en ce moment, se joue peut-être bien plus qu'une belle après les demies de Monte-Carlo et Madrid. C'est l'occasion de mettre cet esprit de combat retrouvé à l'épreuve des balles en quelque sorte. S'il y parvient, une éventuelle finale face à Djokovic représenterait le test ultime dont Tsitsipas a besoin pour solidifier ses acquis. De façon à pouvoir sortir le grand jeu du côté de Roland, qui sait.
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