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ATP Tokyo : Nick Kyrgios au Masters ? Pourquoi il peut (un peu) y croire

Maxime Battistella

Mis à jour 04/10/2022 à 09:07 GMT+2

ATP TOKYO - Nick Kyrgios fait son retour sur le circuit mardi au Japon un peu moins d'un mois après son dernier match en quart de finale de l'US Open. Alors que l'Australien avait pris l'habitude de faire l'impasse sur la toute fin de saison, il se lance dans un mini-sprint qui pourrait l'emmener jusqu'au Masters (qu'il jouera de toute façon en double), même si tout ne dépendra pas que de lui.

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Il revient… déjà. Après sa belle quinzaine à Flushing Meadows qui venait conclure une séquence de 8 tournois consécutifs en trois mois de début juin à début septembre (26 victoires, 7 défaites), Nick Kyrgios avait exprimé le besoin de rentrer au pays pour se ressourcer en famille. Et connaissant le loustic, on se serait presque attendu à ce qu'il arrête sa saison, de manière à redémarrer en janvier dans son Australie chérie. C'est d'ailleurs ce qu'il avait fait l'an passé après la Laver Cup 2021. Et pourtant, cette fois, il a bel et bien repris ses valises direction Tokyo, où il affrontera mardi au 1er tour le Taïwanais Chun-Hsin Tseng, 87e mondial.
Mais quelle mouche a donc piqué le fantasque Aussie ? Ne disait-il pas, terriblement déçu par sa dernière défaite en cinq sets contre Karen Khachanov aux portes du dernier carré de l'US Open, que seuls les Grands Chelems lui importaient désormais ? Alors pourquoi s'infliger de nouveaux voyages, accumuler de la fatigue avec le décalage horaire au lieu de continuer à recharger les batteries puis préparer plus tôt qu'à l'accoutumée la saison suivante ?
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Kyrgios : "Tout autre tournoi que les Grand Chelem est une perte de temps"

Garder ma forme en attendant l'Open d'Australie
L'intéressé a un autre point de vue : il veut entretenir sa dynamique. Une coupure trop longue avec le circuit pourrait ainsi lui faire perdre une partie de la confiance accumulée dernièrement. "L'US Open était une grande opportunité, a-t-il expliqué en conférence de presse d'avant-tournoi au Japon. Cette défaite m'a fait très mal parce que je pensais vraiment que j'étais le favori après avoir battu (Daniil) Medvedev (alors numéro 1 mondial et tenant du titre, NDLR). Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre l'Open d'Australie, mais je veux simplement garder ma forme, la façon dont je joue : je veux que cela continue."
Et s'il ne le mentionne pas, Kyrgios a peut-être un autre objectif moins avoué : jouer pour la première fois de sa carrière le Masters. D'ores et déjà assuré de s'y rendre en double avec son partenaire et ami Thanasi Kokkinakis - ils ont gagné ensemble l'Open d'Australie -, il peut encore rêver d'y participer en simple. Pour ce faire, il doit finir dans les 8 premiers à la Race (classement depuis le 1er janvier), ou plus vraisemblablement dans les 7 car Novak Djokovic, actuellement 15e de ce classement, est bien parti pour rester dans le Top 20 et décrocher le dernier sésame en tant que vainqueur de Grand Chelem à Wimbledon.

Un retard a priori trop important dans la course à Turin

La mission de Kyrgios (18e à la Race) - s'il l'accepte - sera donc de combler les 1080 points qui le séparent du 7e provisoire : Félix Auger-Aliassime. Impossible ? Non, même si ce sera (très) difficile. Car l'Australien compte participer (du moins pour le moment) à trois tournois d'ici la fin de la saison : l'ATP 500 de Tokyo, l'ATP 500 de Bâle et le Masters 1000 de Paris-Bercy. Il a ainsi au maximum 2000 unités à aller chercher et s'il y parvenait en gagnant ces trois tournois, il devrait espérer que "F2A" n'en récolte que 920 dans le même temps.
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Quand Kyrgios est aussi capable du meilleur : le Top 5 points de Kyrgios à Flushing

Il ne s'agit pas du seul scénario possible pour que l'Australien se qualifie. Il n'en reste pas moins qu'il devra marquer 1080 points de plus que le Canadien dans ce sprint final, selon toute vraisemblance. Pas étonnant dans ces conditions que le principal intéressé, qui ne manque pourtant pas de confiance en lui, n'ait pas abordé le sujet.

Un service de feu et de la confiance pour briller en indoor

Mais pourquoi ne pas rêver d'une fin de saison en boulet de canon ? Après tout, Kyrgios a enchaîné une finale à Wimbledon, un titre à Washington et un quart à l'US Open en l'espace de quelques semaines. Et les semaines à venir semblent taillées pour lui.
A Tokyo, l'Australien a des repères puisqu'il y a décroché le titre en 2016. Et ses qualités naturelles devraient lui permettre de briller sur le dur indoor de Bâle et de Bercy, même s'il découvrira ces tournois. Sans vent, ni éléments extérieurs de nature à modifier la trajectoire de la balle, les grands canonniers y sont naturellement avantagés. Or, cette saison, Kyrgios a gagné 92,8 % de ses jeux de services (568/612). Personne ne fait mieux. D'autres chiffres viennent corroborer ce statut officieux de meilleur serveur en 2022 :
  • Quand il est mené 0/30, il tient 68,3 % de ses engagements : 1er devant Djokovic (68 %) et Isner (65,2 %), la moyenne sur le circuit est à 40,5 %.
  • Quand il se retrouve à 30/40, il tient 64,4 % de ses engagements : 1er devant Isner (64,2 %), la moyenne sur le circuit est de 44,8 %.
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Hénin surprise par Kyrgios : "Ça fait longtemps qu'on l'attend à ce niveau et il y est enfin"

Ajoutez à cela la faculté du grand Nick à bien tenir l'échange et sa qualité de déplacement retrouvée, et il a tout pour enchaîner les performances. D'autant que sa nouvelle approche du jeu, plus professionnelle, semble perdurer. "Pendant deux ans, je n'ai même pas passé le troisième tour d'un tournoi. Je ne m'entraînais pas assez dur, je ne prenais probablement pas ce sport assez au sérieux. Depuis un an et demi, je m'entraîne vraiment, vraiment dur", a-t-il rappelé.

Condamné à l'exploit à cause de l'injustice de Wimbledon

Et même l'examen cette semaine par un tribunal de Canberra d'une affaire d'agression le concernant - des accusations émanant de son ex-petite amie pour des faits remontant à décembre 2021 - ne semble pas affecter sa concentration. "Je suis ici à Tokyo et j'essaie simplement de jouer un bon tennis, de continuer sur ma lancée et de faire mon travail", a-t-il encore insisté.
Il est d'ailleurs à noter que dans des conditions normales, c'est-à-dire si les 1200 points de sa finale à Wimbledon avaient été comptabilisés, il serait en position de se qualifier pour le Masters juste devant… Félix Auger-Aliassime. Qu'il réussisse ou pas l'exploit - car cela en serait un - de valider son billet pour Turin en simple, Nick Kyrgios a d'ores et déjà réussi sa plus belle saison sur le circuit à 27 ans. Il ne peut désormais que lui donner plus d'éclat.
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