Monfils tombe de haut

Double finaliste sortant, Gaël Monfils a été éliminé dès son entrée en lice au deuxième tour par l'Espagnol Feliciano Lopez en deux sets 6-3, 6-4 mercredi. C'est une énorme déception pour le Parisien qui rêvait de frapper un nouveau gros coup devant son public, venu en nombre pour assister au show Monfils. Mais qui est reparti penaud après la défaite rapide et sans éclat 6-3, 6-4 de son chouchou face à l'Espagnol, le même qui avait déjà dégagé Michaël Llodra du tournoi mardi.

La dégradation est brutale pour Monfils qui va sortir dès lundi du Top 10 pour la première fois depuis avril, pour s'installer au mieux au 15e rang. C'est une régression par rapport à ces trois dernières années où il avait progressé chaque saison d'un rang pour terminer respectivement à la quatorzième (2008), treizième (2009) et douzième place (2010). "Le premier truc qui me déçoit c'est cette non-capacité à jouer la saison entière, a déclaré la Monf' après sa défaite. Ca me fait mal au coeur parce que j'aimerais bien voir ce que je peux donner sur une saison complète. Or chaque année c'est le même puzzle. J'additionne les blessures et je me retrouve à la porte du Top 10".

Eliminé mathématiquement de la course au Masters juste avant le début de son match, il n'a offert qu'une pâle copie du flamboyant finaliste de l'an passé."J'ai fait beaucoup de fautes, a-t-il dit. Je n'étais pas particulièrement crispé. Je me sentais bien. Je suis arrivé à un point dans ma carrière où je dois savoir jouer ces matches-là. J'ai moins bien joué, simplement".

Souvent blessé, Monfils, qui vient d'avoir 25 ans, paie le prix d'une saison où il a brillé seulement par intermittence, avec un quart de finale à Roland-Garros, une finale à Washington et un titre à Stockholm, tournoi dépeuplé cette année. Il s'est séparé en cours de saison de son entraîneur Roger Rasheed pour continuer avec Patrick Chamagne, sans effet. La vraie-fausse annonce d'une collaboration avec Henri Leconte, ajournée aux calendes grecques depuis, est venue résumer une gestion hasardeuse, soldée par le crash à Bercy.

Le préambule d'une triste soirée pour le clan français, puisque dans la foulée de la défaite de Monfils, Gilles Simon s'est lourdement incliné contre Juan Monaco, 4-6 0-6. Mis en confiance par sa finale à Valence la semaine dernière, après avoir sorti Almagro, Ferrero et Ferrer, Juan Monaco n'a laissé aucune chance à un Français loin de son meilleur niveau ces dernières semaines. L'Argentin affrontera Mardy Fish en huitièmes de finale. Vainqueur d'un seul petit match lors de ses cinq derniers tournois,  le n°14 mondial n'a jamais été en mesure d'inquiéter l'Argentin. Accumulant les fautes directes (38) et les premières balles dans le filet (48% seulement de premier service), le Niçois a surtout semblé résigné d'entrée de match.

Breaké lors de sa première mise en jeu, jamais dans le rythme, et dépassé par les accélérations de l'Argentin il ne s'est jamais révolté face à la défaite qui se dessinait, malgré les encouragements du public. Lassées, les tribunes de Bercy sont d'ailleurs rapidement passées des applaudissements aux sifflets devant le niveau médiocre proposé par Simon. "Je n'ai pas été bon tout simplement, je n'ai jamais trouvé le rythme dans le match, je ne savais pas trop comment m'y prendre", a simplement déclaré Simon après la débâcle. "Je suis content que la saison se termine d'une manière générale parce que c'est long, que c'est dur physiquement et mentalement. Mais finir sur un 6-0, ce n'est pas vraiment ce que je souhaitais", a-t-il ajouté.

Plus que la défaite, c'est la manière et le manque de caractère du Niçois que le public parisien n’a pas apprécié. C'est d'ailleurs toute la journée qui est à oublier pour les spectateurs avec cinq éliminations ( Mahut, Chardy, Mannarino, Monfils et Simon) en autant de rencontres. Il ne reste donc plus que deux Français en lice, Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet, qui joueront leur huitième de finale jeudi.

Tsonga voudra valider sa présence au Masters par une victoire sur Andreas Seppi. L'affiche du jour opposera Gasquet à un Roger Federer impitoyable avec Adrian Mannarino (6-2, 6-3), mercredi. Le Biterrois reste sur une victoire face au maître, c'était déjà en huitièmes de finale d'un Masters 1000 à Rome, le 12 mai dernier. Bis repetita ?