Le danger, c'est Melzer

Premier en lice vendredi, Jérémy Chardy devra faire appel à son "grain de folie" contre le gaucher autrichien, classé 45 places devant lui à l'ATP et principal espoir de l'équipe rouge-blanc-rouge. "A la régulière, Melzer est le plus fort. Mais s'il y a bien un joueur qui peut le faire douter d'entrée de jeu, c'est Jérémy", a expliqué le capitaine français Guy Forget, déterminé à déjouer ce "match-piège". Il faudra à Chardy, pour son premier simple à enjeu en Coupe Davis, au moins fatiguer pour la suite le N.1 autrichien, contre lequel il ne s'est jamais imposé.

Devançant à l'ATP tous les Bleus alignés (Michaël Llodra, Gilles Simon, Jérémy Chardy et Julien Benneteau) et redoutable joueur de double -- il a remporté Wimbledon en 2010 -- le gaucher de 29 ans a les capacités de faire vivre une nouvelle désillusion aux Tricolores, trois mois après la douloureuse finale perdue face à la Serbie. Demi-finaliste du dernier Roland-Garros, il sera dans son jardin sur la terre battue de l'insolite arène installée dans un hangar de maintenance de l'aéroport international Vienne-Schwechat. Profitant de l'avantage du terrain, les Autrichiens ont préparé le court sur mesure pour leur N.1: des rebonds nets et une terre battue ralentie autant que possible.

Le tirage au sort offre l'occasion à Gilles Simon, 30e joueur mondial, de remporter son premier simple à enjeu en Coupe Davis contre le vétéran Stefan Koubek, 34 ans, avant d'envisager l'affrontement contre Melzer dimanche. Face au risque de voir la hiérarchie respectée en simple, la paire Llodra/Benneteau, victorieuse l'an passé contre l'Allemagne (1er tour) et l'Espagne (1/4 de finale) devra ramener un point de ce double aussi crucial que délicat. Ou il faudra prier dimanche pour un de ces exploits qui font toute la saveur de cette compétition par équipe.

En plus des blessures de plusieurs cadres, l'équipe de France, en quête depuis 2001 de son 10e saladier d'argent, s'est retrouvée aux prises avec quelques remous en interne après des déclarations dans la presse de Gilles Simon, peu flatteuses sur la vie de l'équipe, mais contestées par l'intéressé. La querelle est aplanie, assure l'encadrement français: "C'est une équipe qui doit se serrer les coudes et tout donner sur le terrain. Et on ne retiendra que le résultat", a martelé Guy Forget. La densité du groupe tricolore est l'atout du capitaine français pour cette huitième opposition entre la France et l'Autriche en Coupe Davis (les Bleus mènent 7-0). Derrière Melzer, le capitaine autrichien Gilbert Schaller ne peut aligner que des joueurs de second rang.