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C'est reparti pour un (dernier) jour

Laurent Vergne

Mis à jour 25/11/2018 à 11:32 GMT+1

COUPE DAVIS – L'équipe de France est encore en vie. Du coup, la Coupe Davis aussi et c'est le plus important. La victoire de Mahut et Herbert dans le double confère à ce dimanche un caractère décisif. Au moins le temps d'un match, et plus si affinités, il est encore temps de profiter de cette passion pas comme les autres.

Le public du stade Pierre-Mauroy lors de la finale de Coupe Davis.

Crédit: Getty Images

Il n'y aurait rien eu de plus triste pour la dernière finale de Coupe Davis de l'histoire, la vraie, veut-on dire, que de la voir s'achever dès le samedi après-midi. Grace à Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, nous allons reprendre une poignée d'heures de plus. Les vraies grandes rencontres de Coupe Davis s'achèvent le dimanche et pas autrement.
Après les deux matches à sens unique de vendredi, le double de samedi a produit un vrai crescendo. Comme l'an dernier face à la Belgique, l'ambiance y a été brûlante. Les tribunes du stade Pierre-Mauroy étaient plus bondées encore que la veille, et l'atmosphère plus emballante, à l'image du match. Trois heures trente d'un double de qualité, avec ce qu'il faut de tension, d'émotion et d'excitation (merci Pavic, notamment). L'acte I de l'opération survie a donc été brillamment joué avec ce double, mais le schmilblick reste compliqué à démêler pour la bande à Noah.
Mathématiquement, elle a accompli un tiers du travail. Il lui fallait trois victoires sur les deux derniers jours, elle en tient une. Mais c'était la plus "simple" à obtenir. La seule qui tombait sous le coup de la logique. En réalité, il reste plutôt 90% du chemin à couvrir jusqu'au Saladier d'argent. Pour aller plus haut, pour rêver encore, il faudra maintenant casser cette même logique, celle qui nous dit que Marin Cilic et Borna Coric sont bien trop forts, bien trop solides pour ces Bleus-là, quels qu'ils soient.

La passion avant la raison ?

Mais j'ai presque envie de dire que là n'est pas le plus important. L'essentiel dans la victoire de la paire Herbert-Mahut, c'est la possibilité offerte d'un dernier shoot d'adrénaline et d'émotion comme il n'en existe pas d'autres dans le tennis, de par la nature unique de cette épreuve. De pouvoir reprendre une dose de ces hymnes qui vous collent les poils. Il n'y a qu'en Coupe Davis que vous verrez des joueurs (ou capitaines) en larmes AVANT un match. Nicolas Mahut vendredi, puis Yannick Noah samedi, ont craqué durant la Marseillaise et c'est aussi pour ces moments-là qu'on aime (ou aimait...) la Coupe Davis. Ou pour le fait de voir un Marin Cilic intenable et excité comme pas possible au bord du court pendant plus de trois plombes à soutenir Pavis et Dodig.
Si la foule reprend dimanche sur la même tonalité qu'elle a fini samedi, il y aura le feu à Pierre-Mauroy dimanche sur les coups de 13 heures. Et après ? Si la logique brute du terrain a décidé d'être aussi implacable que vendredi, la raison éteindra la passion et le dénouement sera sans doute proche de celui de la finale 2014, quand Roger Federer avait battu Richard Gasquet en trois sets dans le match 4 pour plier définitivement l'affaire. Soyons clairs, c'est le scénario le plus probable, et de loin.
Marin Cilic sera le premier sommet sur la route dominicale des Bleus. Un numéro un comme Noah n'en a pas. En a-t-il un, d'ailleurs, sans parler de son envergure ? Jérémy Chardy, aligné vendredi mais inoffensif contre Coric, peut-il vraiment battre le vainqueur de l'US Open 2014 ? On peut en douter. Lucas Pouille sera donc peut-être lancé dans la bataille. Il possède plus de références en Coupe Davis que le Palois, mais guère plus de résultats ces derniers mois. Bref, c'est une équation bien complexe que ce quatrième match.
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Lucas Pouille lors de France-Espagne / Coupe Davis

Crédit: Getty Images

Cilic en finisseur, logique et légitime ?

L'instabilité est telle au rayon simples qu'entre la faillite de Chardy et la blessure de Tsonga, le capitaine Noah pourrait devoir envisager la journée de dimanche avec deux joueurs différents du vendredi. Pas commun, vraiment. En cas de cinquième match décisif, les Bleus pourraient se retrouver avec un Pierre-Hugues Herbert face à Borna Coric. Avec tout ça, une chose est sûre, si les Français soulèvent le Saladier d'argent dimanche, ce sera un exploit hors du commun et un défi au "bon sens" comme on en voit peu. Un adieu à la hauteur de ce que fut la Coupe Davis, et ce qu'elle peut encore être pour quelques heures encore.
Quoi qu'il arrive, le dénouement sera à la hauteur de cette der des ders. Même sans miracle tricolore destiné à passer illico à la postérité, la Croatie fera une lauréate plus que digne. C'est aujourd'hui le seul pays qui possède deux joueurs dans le Top 15 mondial, dont un dans le Top 10 depuis un bon moment maintenant. Il serait logique, presque légitime, que Marin Cilic apporte le point du sacre, surtout deux ans après son énorme frustration en finale. Mais Coric héros d'un match 5, comme en demie face aux Etats-Unis, ça aurait de la gueule aussi. Dans tous les cas de figure, le point final aura donc valeur de point d'exclamation. Rien que pour ça, il faut remercier Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert d'avoir prolongé ce week-end.
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Marin Cilic

Crédit: Getty Images

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