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La Coupe Davis fera bien sa révolution

Laurent Vergne

Mis à jour 16/08/2018 à 17:13 GMT+2

Soumise au vote à Orlando, la réforme de la Coupe Davis a été entérinée jeudi par les représentants du tennis mondial, recueillant 71% de voix favorables, soit au-delà de la majorité des deux tiers requise. C'est une révolution pour cette épreuve historique créée voilà 118 ans. Sous sa forme actuelle, la Coupe Davis est donc officiellement morte.

Trophée Coupe Davis

Crédit: Getty Images

La fédération internationale de tennis a adopté jeudi à Orlando le projet de réforme de la Coupe Davis qui redessine totalement le format de l'épreuve par équipes centenaire. La réforme, consistant notamment à organiser l'épreuve sur une semaine, avec 18 équipes nationales participantes, a recueilli 71,43% des votes des 120 délégués présents, soit plus que la majorité des deux tiers requise.
Si la Coupe Davis continuera d'exister sous ce nom, l'épreuve, telle que nous l'avons connue depuis des décennies, sera méconnaissable dès 2019. Elle n'aura plus grand chose à voir, dans l'esprit et à la lettre, avec ce qu'elle était jusqu'alors. C'est la fin des quatre week-ends de compétition par an, avec l'avantage du terrain chez l'un des deux protagonistes qui conférait à ces rencontres des atmosphères si particulières. L'épreuve, désormais regroupée sur une semaine au mois de novembre, se disputera en un seul et même lieu.

L'argument financier aura pesé de tout son poids

Exit également les matches en trois sets gagnants. Les rencontres, y compris les simples, se joueront à présent au meilleur des trois sets. Le format cinq sets, déjà supprimé il y a un peu plus de dix ans dans les finales de Masters 1000 puis en finale du Masters, sera désormais limité aux seuls tournois du Grand Chelem. On le voit, la Coupe Davis nouvelle formule n'aura donc qu'un lien de parenté très éloigné avec sa vénérable devancière.
Cette réforme, portée par l'ITF et son patron David Haggerty, a divisé depuis plusieurs mois le tennis mondial. L'argument financier aura pesé de tout son poids pour lui permettre de passer. La fédération internationale a élaboré ce "relooking extrême" à travers un partenariat juteux avec le fonds d'investissement Kosmos, derrière lequel on retrouve notamment le footballeur du FC Barcelone, Gerard Piqué. Kosmos a mis trois milliards de dollars sur 25 ans sur la table, avec des gains garantis aux joueurs et plus encore aux fédérations. Ce fut la clé pour convaincre ces dernières de voter en faveur du projet jeudi en Floride.

Le paradoxe français

Plusieurs ténors du circuit, parmi lesquels Novak Djokovic ou Rafael Nadal, avaient apporté publiquement leur soutien à la réforme. Il est vrai que la Coupe Davis avait été boudée par les principaux joueurs du circuit ces dernières années, l'édition 2017 atteignant un sommet presque caricatural, avec la victoire de l'équipe de France, sans que les Bleus ne remportent un seul simple face à un joueur classé parmi les 40 meilleurs mondiaux. Mais son plus gros défaut, c'est qu'elle n'était plus assez lucrative. Le noeud du problème était là, et pas ailleurs.
A l'image de ces confrontations entre nations, le débat autour de la réforme s'est avéré passionnel. Le grand gagnant, clairement, se nomme David Haggerty, qui a réussi à faire passer son projet. Les perdants ? Les amoureux d'une épreuve qui, si elle va conserver son nom, voit tout le reste partir à la poubelle. Vent debout contre ce projet, l'Australie a voté contre. La Grande-Bretagne et l'Allemagne également. La Fédération française, elle, a soutenu le projet. Pourtant, du capitaine Yannick Noah à ses principaux joueurs, l'opposition était forte en équipe de France.
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