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Les quatre "mousquetaires" absents, c'est la révolution de palais chez les Bleus

Alexandre Coiquil

Mis à jour 06/04/2018 à 10:48 GMT+2

COUPE DAVIS - Privé de ses quatre mousquetaires pour la première fois depuis 2005, l'équipe de France de Coupe Davis va vivre un moment spécial à Gênes sans ses cadres. Pourtant, l'histoire est loin d'être finie. A situation spéciale, on s'adapte.

Gaël Monfils, Yannick Noah, Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et Richard Gasquet en Coupe Davis

Crédit: Getty Images

L'équipe de France s'apprête à vivre son 14 juillet 1789 à Gênes. Privée de ses cadres - Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Richard Gasquet et Gilles Simon - elle va débuter un week-end de compétition en Coupe Davis pour la première fois depuis le milieu des années 2000 sans l'un des membres de sa génération "Mousquetaires". C'est treize années de règne qui ont pris fin le 27 mars dernier quand Yannick Noah a annoncé sa composition pour affronter l'Italie.
Pas de Tsonga, blessé au genou, pas de Gilles Simon, pas de Monfils blessé chronique et pas de Gasquet dont le dos refait de siennes depuis des semaines. La longévité de ce quatuor, marquée du sceau de la régularité, fait que l'équipe de France ne vit pas un simple fait de vie. C'est une petite page d'histoire qui se tourne. Même si tout cela relève de l'épisodique. Les fantassins reviendront avec capes, mousquets et épées.
Pour retrouver un match de Coupe Davis sans la présence du fameux quatuor Tsonga, Monfils, Gasquet, Simon dans une convocation entière, il fallait remonter quatorze années en arrière lors de la demi-finale de l'édition 2004 perdue face à l'Espagne. Paul-Henri Mathieu, Fabrice Santoro, Arnaud Clément et Michaël Llodra ont composé à ce jour la dernière sélection sans présence d'un membre du club des quatre.
En chiffres cela donne 35 rencontres de Coupe Davis partagées entre deux décennies. Et cela donne le tournis. En 2017, lors du quart de finale face à la Grande-Bretagne, aucun d'entre eux n'étaient apparus sur le court. Gilles Simon, pourtant convoqué, n'avait pas eu le loisir de défier les sujets de sa Majesté. C'était un premier avertissement signé capitaine Noah, l'homme qui voulait faire gagner cette génération et qui en est devenu celui qui a assuré le passage de relais.
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Gaël Monfils, Yannick Noah, Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et Richard Gasquet en Coupe Davis

Crédit: Eurosport

Il se trouve que Lucas Pouille est maintenant le N°1 français depuis quelques temps
Assiste-t-on réellement à une passation de pouvoir au sein du groupe France ? Pas vraiment d'un côté car les absences des leaders sont la conséquence des blessures récurrentes et que leur leadership au sein du groupe n'a jamais fait l'objet d'une remise en question profonde. Touché au genou depuis février, Tsonga est passé par le billard ces derniers jours, Gasquet souffre, lui, de problèmes chroniques au dos.
Pour Gaël Monfils, son cas est plus compliqué. Il y a des problèmes de diplomatie dans l'air. D'ailleurs capitaine Noah a assuré "ne plus compter" le nombre de fois où il a dû passer des services du Parisien, touché au dos à Indian Wells il y a deux semaines. "Maintenant, j'ai un peu l'habitude. Je me suis organisé et j'avais un peu anticipé", avait expliqué l'homme aux trois Coupe Davis. Avant d'ajouter : "J'ai bien vu, il y a quelques semaines, qu'il commençait déjà à se plaindre, du poignet, du dos, du genou".
Sur la fin de cycle d'une génération, Noah, qui quittera ses fonctions de capitaine à la fin de la saison, s'était, lui, montré plutôt partagé sur le sujet, mais sans fermer la porte. "C'est un peu des deux", a-t-il répondu. "Ils ont 31 ou 32 ans... A un moment, forcément, le relais sera passé. Il se trouve que Lucas (Pouille) est maintenant le N.1 français depuis quelques temps. C'est une équipe un peu plus jeune. Mais on va tenter de remporter ce match pour leur donner la possibilité de revenir."

Gasquet et Tsonga, élèves rigoureux et disponibles

Si elle a symbolisé toutes les attentes à la fin des années 2000, la super-génération française a plus constitué un doux rêve qu'une réalité. C'est d'ailleurs le seul Yannick Noah qui a rassemblé les quatre hommes pour célébrer son retour aux commandes des Bleus en février 2016. C'était lors du fameux déplacement à Baie-Mahault en Guadeloupe pour affronter le Canada. L'image est donc rare. Mais les besoins techniques pour réaliser un bon parcours en Coupe Davis ont eu raison de cette génération unifiée, plus performante en simple bien que très loin d'être allergique au double.
Toujours nécessiteuse de joueurs ultra-spécialisés en double pour trouver l'équilibre (Julien Benneteau, Mickaël Llodra, Arnaud Clément, Nicolas Mahut, Pierre-Hugues Herbert), la France est donc toujours parvenue à vivre sans un ou plusieurs de ses épéistes modernes. Enfin titrée en novembre 2017 après seize années d'attente, la nation frappée du coq a vaincu la Belgique avec deux d'entre eux seulement dans ses rangs (Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet). L'équipe de France n'a jamais eu à être dépendante. Cela fait sa force. Elle assiste seulement à un passage de relais en douceur comme au carrefour des années 2000 entre trois générations.
Comment réellement mesurer l'apport de cette génération longtemps décriée pour ses échecs ? Le voir par le prisme de la longévité et de la disponibilité est déjà un bon élément de réponse. A ce petit jeu, c'est Richard Gasquet (31 ans) qui a la palme. De sa première cape effectuée face à la Russie lors du quart de finale de l'édition 2005, au premier tour remporté en février dernier face aux Pays-Bas, le Biterrois a été le joueur le plus régulièrement convoqué des quatre avec ses 22 capes. Sous Noah, c'est également lui le meilleur élève avec cinq présences en neuf rencontres.
Derrière lui, Jo-Wilfried Tsonga (32 ans) récupère l'autre palme de la régularité avec ses 19 capes, dont quatre sous Noah. Gaël Monfils (31 ans, 13 capes, 1 avec Noah) et Gilles Simon (33 ans, 12 capes, 2 avec Noah) ont, eux, une histoire plus contrariée avec la compétition. La fin de cycle est peut-être proche, mais l'histoire des quatre mousquetaires avec l'équipe de France n'est pas terminée. Se priver d'un tel plaisir serait fou. Même à 31 ou 32 ans.
L'équipe de France de Coupe Davis célèbre sa victoire lors de l'édition 2017
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