Noah : "A aucun moment, je n'ai pensé que je pouvais perdre mes deux titulaires Pouille et Tsonga"

ParAlexandre Coiquil

Mis à jour 03/02/2018 à 14:52 GMT+1

COUPE DAVIS - Parvenue à égaliser face aux Pays-Bas après la première journée, l'équipe de France a vécu un scénario improbable depuis les dernières 24 heures avec les forfaits consécutifs de Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, ses deux joueurs en simple. Yannick Noah, qui avait échappé à de tels problèmes depuis ses débuts comme capitaine, s'est adapté à cette situation inédite comme il a pu.

Les Bleus n'oublieront pas leur passage à Albertville. Privés de Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille en l'espace de 24 heures, les hommes de Yannick Noah ont dû composer avec des circonstances exceptionnelles pour ce premier jour de compétition face aux Pays-Bas. Cueillis à froid par la défaite du néophyte Adrian Mannarino, les tenants du titre ont trouvé le moyen de revenir à 1-1 grâce à un Richard Gasquet inspiré et très solide dans la tête.

Perdre ses deux titulaires en simple, cela n'était encore jamais arrivé à Yannick Noah comme capitaine. Le goût de la nouveauté a quand même été amer et la nouvelle réglementation de l'ITF (cinq joueurs au lieu de quatre) ne lui a été d'aucun secours. "C'est la première fois que l'on se retrouve à cinq joueurs. Je me suis dit, qu'au pire, l'un d'entre eux ne pourrait pas jouer. A aucun moment, je n'ai pensé que je pouvais perdre mes deux titulaires deux jours avant", a-t-il expliqué après le précieux succès de Gasquet, devenu le capitaine de route de ces Bleus rafistolés.

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Mannarino, le pompier-urgentiste s'est brûlé les doigts

Précieux, le mot est faible. C'est une réalité, les Bleus ont bien failli se retrouver au bord du précipice après seulement une journée d'échanges. Car Gasquet, qui a tangué dans la seconde partie face à Haase, n'a pas eu une partie de plaisir face au 42e mondial, imprévisible et dangereux. "Ce n'est jamais facile de rentrer sur le court en ayant presque l'obligation de gagner", a reconnu l'intéressé. "C'était un match au couteau. Avec un 5e set, il pouvait se passer beaucoup de choses. Je n'étais plus au-dessus du tout. D'ailleurs, à aucun moment, je ne me suis senti supérieur à lui. J'ai même senti que cela pouvait mal tourner."

Si Gasquet est entré sur le court avec le couteau entre les dents, c'est que la maison a flanché juste avant. Préposé au combat par Noah, c'est Adrian Mannarino qui a fait les frais des blessures en cascade. Débarqué en catastrophe en Savoie alors qu'il s'entraînait encore à Paris jeudi matin, le Francilien a fait coup double : pompier de service et urgentiste.

Le forfait de Tsonga a été une chose, celui de Pouille, annoncé en début d'après-midi, en a été une autre. "Il y avait un peu de nervosité, forcément. Il y avait aussi énormément d'excitation et du coup, un surplus d'énergie et un peu de stress. J'ai réussi à canaliser tout cela et je me sentais plutôt bien", a expliqué Mannarino.

Lucas Pouille - France - Coupe Davis 2017

Crédit: Getty Images

Mais de la quiétude parisienne à la pression d'un premier de match de Coupe Davis, avec un seul entraînement de 30 minutes dans les pattes, le 25e mondial a fait un improbable grand écart. Un peu trop grand, même face à un adversaire abordable. "J'étais malheureusement un peu attentiste au début. Je regardais un peu trop ce qui se passait, j'essayais de prendre mes marques... Mais lors de ce genre de match, on n'a pas vraiment le temps... Le premier set était très important. Si je passe devant, je ne pense pas qu'il aurait eu le même niveau de jeu ensuite. En retour de service, je faisais le gardien de foot mais c'est comme si les ballons passaient à chaque fois. C'était frustrant."

Pouille et la séance de muscu qui tourne mal

La semaine spéciale de l'équipe de France n'est pas encore terminée. Mais elle a pris une tournure encore plus improbable quand Noah a dévoilé les dessous de la blessure de Pouille, victime d'un torticolis... mercredi après une séance de musculation qui a mal tourné. "Il venait de gagner un match en deux sets contre Jo (Tsonga) mercredi à l'entraînement. En général, il aime bien faire une séance de musculation après", a détaillé le capitaine.

"Il s'est allongé sur un banc et a soulevé un poids mais le banc n'était pas bien vissé. Du coup il s'est fait un torticolis. C'est le karma... Il y a des moments où on a eu pas mal de chance. Ce coup-ci, on n'a pas de chance. On va essayer malgré tout de passer ce tour-là. Si on y parvient, ce sera une très, très forte expérience parce qu'on aura fait face à pas mal d'adversité dans des conditions pas faciles."

Quels Bleus pour la suite des événements ? Sans surprise, Noah, victime des circonstances, va s'appuyer sur la paire Pierre-Hugues Herbert / Nicolas Mahut pour le double. Pour Lucas Pouille, il est en attente d'un miracle du staff médical. "Ils en ont déjà fait", a-t-il fait remarquer. "Ils ont déjà traité des lumbago en deux jours, alors pourquoi pas ? En tous cas, je prépare Adrian (Mannarino) pour qu'il joue dimanche. On essaie de bien le préparer et de bien préparer le double, faire en sorte que "Richie" (Gasquet) récupère, que Lucas soit apte... On prendra une décision au dernier moment. Si j'hésite, je vous passe un coup de fil pour que vous me supportiez sur ce coup-là (sourire)." Pour sa der' en tant que capitaine, Noah doit se dire que les dieux du tennis sont contre lui.

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