Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Noah : "Jauffret m'a sauté dans les bras et m'a transmis le virus de la Coupe Davis"

Laurent Vergne

Mis à jour 22/11/2018 à 23:29 GMT+1

COUPE DAVIS – Yannick Noah a évoqué jeudi sa passion pour cette épreuve qui lui a beaucoup apporté et à laquelle il a tant donné. Un amour né très jeune, et qui a pris corps dès sa première sélection chez les Bleus, en 1978, aux côtés de François Jauffret.

Yannick Noah exulte, à Gênes, lors de la victoire de Lucas Pouille face à Andreas Seppi

Crédit: Getty Images

Yannick Noah en a gros sur la patate. La Coupe Davis, c'est, avec Roland-Garros, la grande histoire de sa vie de sportif. Il a choisi de pratiquer un sport individuel, mais ne jure au fond que pour les aventures humaines collectives. Voilà pourquoi la Coupe Davis était taillée sur mesure pour lui. Comme joueur, et plus encore comme capitaine. Le changement radical qui attend la compétition l'an prochain l'attriste : "On va jouer la dernière finale de Coupe Davis, parce que ce qui vient après n'a rien à voir avec la Coupe Davis. Pour beaucoup de raisons, ce sera un week-end historique."
Son goût pour la Coupe Davis est né au fond dès le plus jeune âge. Dès les compétitions de jeunes. "Le premier événement que j'ai joué en France, c'était la Coupe Jean Becker, c'était pour les moins de 14 ans, a-t-il confié jeudi. J'avais croisé Ivan Lendl à l'époque déjà. Et immédiatement, ça m’a donné un sentiment tout à fait particulier de porter la veste de l'équipe de France. Pendant des années, quand on a joué la coupe Valerio chez les juniors, puis la Coupe Galea pour les moins de 21 ans, on n'était pas encore professionnel mais ces épreuves comptaient pour nous."
Je me sens privilégié, dans ce sport individuel, de partager ces valeurs d'équipe
Puis il y a eu la Coupe Davis. La même chose, mais pour les grands. "Je me souviens de ma première sélection. Je me souviens de ma première victoire." C'était en 1978, face à la Grande-Bretagne, en demi-finale. A 18 ans, il s'était incliné en simple le premier jour face à Christopher Mottram. Mais c'est le double, le lendemain, qui lui a permis de tomber amoureux de cette épreuve. Yannick Noah faisait équipe avec François Jauffret, deux fois plus âgé que lui. Il aurait presque pu être son père. "J'avais des posters de lui dans ma chambre", sourit-il.
Ensemble, ils s'étaient imposés en trois sets contre John et David Lloyd. "J'étais heureux mais timide, et j’ai été surpris parce qu’il m’a sauté dans les bras, comme si on avait gagné la finale, se souvient l'ancien numéro 3 mondial. J'ai réalisé à quel point la Coupe Davis comptait pour lui et il m'a transmis le virus. Depuis, je ne l'ai jamais perdu. En France, on a toujours eu la culture de la Coupe Davis et de ces épreuves par équipes. On a grandi avec le respect de cette épreuve."
Cette culture du groupe, ces émotions communes, Noah les tenait en très haute estime comme joueur. Il a pris du plaisir à les perpétuer comme capitaine. Il en a même fait un devoir. "Je me sens privilégié, dans ce sport individuel, de partager ces valeurs d'équipe, poursuit-il. On manque de ça sur le circuit. En Coupe Davis, on peut jouer à des endroits où on ne joue jamais. C'est unique." Le temps d'un dernier week-end, Noah veut en profiter. Et partager, une dernière fois.
picture

Yannick Noah

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité