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Coupe Davis - Kosmos écarté mais format encore inchangé : L'équipe de France attendra avant de s'enthousiasmer

Maxime Battistella

Mis à jour 03/02/2023 à 11:45 GMT+1

COUPE DAVIS – En Hongrie, l'équipe de France s'apprête à disputer un match de barrage à l'extérieur pour lancer sa campagne 2023 de Coupe Davis. Mais cette édition est paradoxale : si le groupe Kosmos n'organise plus l'épreuve centenaire, son nouveau format a été conservé en attendant sa probable réforme l'an prochain. Difficile donc pour les Bleus de savoir sur quel pied danser.

Benjamin Bonzi lors de la Coupe Davis 2022 à Hambourg

Crédit: Getty Images

La Coupe Davis est morte, vive la Coupe Davis ! L'annonce de la rupture de contrat entre Kosmos et la Fédération internationale de tennis (ITF) voici quelques semaines a redonné espoir aux passionnés de tennis et de son épreuve par équipes centenaire. Tombée dans l'anonymat depuis 2019 et sa nouvelle formule promue par Gerard Piqué, la compétition pourrait donc renaître de ses cendres car reprise en main par les instances dirigeantes du tennis. Mais pour se réjouir, il faudra encore attendre. Car en 2023, elle sera organisée comme l'an passé.
Pour soulever éventuellement le trophée, l'équipe de France devra donc d'abord gagner son barrage en Hongrie vendredi et samedi, avant de sortir de sa poule en septembre et de remporter la phase finale à Malaga (Final 8 sur terrain neutre) en novembre. En résumé, tout devrait changer en 2024… mais rien n'a encore changé effectivement. Alors dans les rangs tricolores, l'heure est à la prudence, même si le retrait du groupe Kosmos est un premier pas important.
On a perdu quatre ans
"On a perdu quatre ans, on n'aurait jamais dû se mettre dans les conditions de vivre cette expérience-là, a estimé Nicolas Mahut, le vétéran des Bleus à 41 ans. Ils ont peut-être cru prendre une bonne décision, mais ils ont vu que ça ne fonctionnait pas. Que l'idée d'en faire une sorte de Coupe du monde ne pouvait pas marcher. Le public ne répondait pas présent. C'est un échec. Ce n'était même plus retransmis sur les grandes chaînes en France. J'en veux énormément à (David) Haggerty (actuel président de l'ITF, NDLR)."
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Comment sauver la Coupe Davis ?

Tel un gardien du temple, Mahut a distribué d'autres mauvais points à l'ancien président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli, qui avait soutenu le projet au nom de la France. Le principal intérêt du projet avancé par Kosmos, loin de donner la primeur au sportif, résidait dans la manne financière qu'il représentait : le contrat initial était fondé sur un investissement de trois milliards de dollars en 25 ans, l'assurance de bénéfices juteux pour les fédérations.
Problème : le succès populaire n'a jamais été au rendez-vous et Kosmos s'est retrouvé en difficulté. A tel point que des retards de paiement de plusieurs millions d'euros auraient été constatés, les joueurs de la dernière phase finale n'auraient d'ailleurs encore rien touché. Dans ces conditions, le contrat a été rompu par l'ITF, ce qui a entraîné une plainte de Kosmos devant le Tribunal arbitral du sport pour "rupture injustifiée" justement.

Les instances dirigeantes du tennis aux manettes, mais pour quoi faire ?

Mais le vent a donc tourné et les instances dirigeantes du tennis ont saisi la balle au bond. Quelques semaines après l'intégration de l'ATP à l'organisation de la Coupe Davis, les Grands Chelems, dans un communiqué commun, ont témoigné de leur envie de participer à la refondation de la Coupe Davis, à laquelle ils veulent redonner son lustre d'antan. Pour ce faire, il lui faudra vraisemblablement changer à nouveau de format, sans oublier que la formule traditionnelle ne marchait plus – dans le sens où elle n'attirait plus les meilleurs joueurs – avant sa réforme inique par Kosmos.
"Sur quatre semaines avec des matches en cinq sets, c'est sûr que les joueurs ne voudront pas. L'idée est déjà de retrouver des rencontres sur le mode domicile/extérieur avec la possibilité pour les pays d'avoir du temps pour organiser pour mieux marketer l'événement. Et dans ce cas, peut-être étaler une édition sur deux ans ? À voir... On a cette culture Coupe Davis en France, qui est très forte. Mais j'imagine que les jeunes n'ont pas eu envie de jouer au tennis au travers de cette compétition estampillée Kosmos, contrairement à ce qu'on a pu connaître nous. On a voulu être joueur de tennis parce qu'on a regardé la finale de Lyon en 1991. Il faut que ça refasse rêver à nouveau", a encore résumé avec lucidité Mahut.
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Une première pour Humbert, qualifié pour le 3e tour à Melbourne

Un barrage à gagner en attendant de rêver

En attendant, les Bleus prennent leur mal en patience à Tatabanya où les attend donc ce barrage contre la Hongrie de Marton Fucsovics. Si le format n'a pas (encore) changé – cinq matches au meilleur des trois sets sur deux jours –, l'ambiance hostile ne sera paradoxalement pas pour déplaire aux joueurs de Sébastien Grosjean, car beaucoup plus fidèle à l'esprit de la "vraie" Coupe Davis. Ils pourront d'ailleurs compter sur l'enthousiasme d'un jeune premier, en la personne d'Ugo Humbert qui fera ses grands débuts sous le maillot bleu.
"Quand j'étais gamin, les week-ends de Coupe Davis, je ne les ratais jamais ! Je me mettais devant ma télé et je regardais pendant quatre-cinq heures... Et j'étais à fond derrière les Bleus. Pour moi, c'est une compétition incroyable qui m'a toujours fait rêver. J'avais notamment adoré la finale à Belgrade (perdue en 2010 contre les Serbes de Djokovic, NDLR), même si ça n'avait pas marché pour nous. Je me souviens du double (Clément-LLodra contre Troicki-Zimonjic). Incroyable, ils étaient menés deux sets à rien et ils avaient fini par gagner ! J'avais adoré", a notamment confié celui qui avait été frustré de faire l'impasse sur une première sélection voici un an et demi à cause d'une blessure.
Humbert sera d'ailleurs aligné en simple ce vendredi contre Fucsovics. Un test intéressant après un 3e tour prometteur à l'Open d'Australie. Avant de se créer des souvenirs potentiellement mémorables dans une épreuve au blason redoré dans les années qui viennent, il faut s'assurer de maintenir la France parmi les nations qui comptent. Et ce malgré une cinquième année de purgatoire.
Le programme :
Vendredi 3 février à partir de 14h
Benjamin Bonzi - Zsombor Piros
Ugo Humbert - Marton Fucsovics
Samedi 4 février à partir de 12h
Mahut/Rinderknech - Marozsan/Valkusz
Benjamin Bonzi - Marton Fucscovics
Ugo Humbert Zsombor Piros
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