La Fed Cup est bleue

A genoux sur le court, puis debout en un clin d'oeil pour sauter sur toutes ses partenaires, Amélie Mauresmo était un diable sortant de sa boîte, dimanche. Le public épars de Moscou n'avait pas refroidi le petit noyau de supporters français, habillés de bleu et sympathiquement bruyants.

Heureuse comme une gosse, la n°4 mondiale se jetait ensuite dans les bras de Guy Forget, capitaine heureux d'une équipe qui venait de corriger une Amérique du tennis, privée de ses trois stars. Tout le mérite en revenait aux Françaises, parfaites dans le rôle de l'équipe qui en veut. Même Nathalie Dechy, blessée et privée de finale, avait fait le déplacement pour encourager ses partenaires.

C'est une belle équipe de France qui remporte la Fed Cup pour la seconde fois, après le succès de la "bande à Noah" en 1997. Les Bleuettes avaient alors battu les Pays-Bas en finale. Ces deux succès avaient un lien : Mary Pierce, radieuse, heureuse de renaître au haut niveau.

Depuis le début de la fed Cup, ces Françaises parlaient de plaisir de jouer ensemble, de se retrouver, du plaisir de gagner... Elles méritaient bien que cette coupe leur revienne.

Il n'y avait pas de match possible entre la Française en état de grâce depuis quelques jours et l'Américaine, qui payait au prix fort les efforts de la veille face à Mary Pierce. C'est bien connu, on récupère mieux de ses efforts quand on gagne, l'inverse est aussi vrai. Du coup, les jeux ont défilé. Sans longueur de balle, privée de ce service puissant et varié qui avait longtemps repoussé Mary Pierce, l'Américaine ne fit pas le poids.

Face à elle, Amélie Mauresmo n'eut besoin que de trois jeux pour prendre le match à son compte et se tourner enfin sur son revers, si performant. La suite ne fut qu'une litanie de balles de break et de breaks. Deux dans le premier set, trois dans le second. Irrésistible Amélie.