Federer et Bercy, Garcia, Nadal : 6 questions pour une fin de saison sous tension

C’est évidemment la question qui brûle toutes les lèvres. Après une saison qui aura vu Rafael Nadal et Roger Federer revenir aux premières places mondiales, difficile de ne pas s’aventurer sur le classement ATP et la place de numéro un mondial. Avec 9465 points, l’Espagnol dispose d’une marge non-négligeable sur son rival suisse et ses 7505 points. Au calendrier, il reste deux Masters 1000 et la Masters Cup qui peut permettre de remporter jusqu’à 1500 points. Autrement dit, la marge de manœuvre de Federer est très réduite.

Même en imaginant des victoires à Bale (500 points) et/ou lors du Masters, il faudrait que Nadal passe à côté de ses tournois pour espérer lui ravir la place. Pas forcément la tendance de ces derniers mois. Surtout, l’Espagnol n’a que très peu de points à défendre d’ici la fin d’année puisqu’il s’était arrêté en quarts à Pékin la saison passée (face à Dimitrov) avant de chuter à Shanghai au 2e tour (face à Troicki). Pour Rafa, ça sent donc très bon.

Et, qui pour accompagner les deux hommes sur le podium ? A priori, même s’il n’est pas dit qu’il rejouera (voir plus bas), Andy Murray est en danger et pourrait ne pas résister à la comète Zverev, actuellement 4e. L’Allemand et ses 4310 points figurent à 2480 longueurs du Britannique. S’il parvient à performer, Zverev pourrait grimper rapidement… "Muzz" est prévenu.

C’est une anomalie dans un palmarès XXL. Rafael Nadal a tout gagné. Tout ? Non, un irréductible tournoi de premier plan résiste toujours à l’envahisseur "Rafa". Le Masters. Pire, sur ses 74 titres en carrières, seulement 2 ont été glanés en indoor. Annonciateur de mauvaise nouvelle ? Pas forcément.

Sans Novak Djokovic (5 titres) et avec un Andy Murray incertain (1 titre), Nadal s’est déjà débarrassé des spécialistes de certains spécialistes de l’indoor. Sur sa lancée après son US Open, l’Espagnol peut rêver d’un titre inédit à Londres. Mais, comme un sempiternel refrain de 2017, il faudra probablement passer l’obstacle Roger Federer, recordman de victoires dans l’épreuve (6).

Mine de rien, la saison 2017 des Français pourrait être un cru historique. Mais dans le mauvais sens du terme. Pour l’heure, le meilleur Tricolore au classement ATP se nomme Jo-Wilfried Tsonga et pointe à la 18e place. Forfait à Pékin la semaine passée, le Français n’est pas dans une forme optimale avant la dernière ligne droite de la saison et semble avoir la Coupe Davis dans le viseur plus que de grands parcours dans les derniers tournois de la saison. De quoi glisser au-delà de la 20e place mondiale et terminer hors du top 20 au 31 décembre ? Rien d’impossible. Si tel était le cas, ce serait la première fois qu’un Bleu terminerait l’année hors du gratin mondial depuis… 1996.

Il n’est pas encore résigné. Ou, en tout cas, il ne l’a pas fait savoir officiellement. Après une saison tronquée par les pépins physiques, Andy Murray n’est pas encore en vacances. Le 6 septembre dernier, l’ancien numéro un mondial avait annoncé qu’il ne disputerait pas le tournoi de Pékin et le Masters 1000 de Shanghai. Toujours touché à la hanche, la Britannique espérait pouvoir revenir pour Vienne (23-29 octobre) avant d’enchaîner sur Bercy où il est tenant du titre. Tout en ajoutant qu’il serait "très certainement" off pour ces tournois-là aussi.

Depuis, aucune nouvelle si ce n’est sa tribune courageuse pour la BBC pour l’égalité homme-femmes. Imaginer un retour de Murray en 2017 semble bien déraisonnable. Car l’Ecossais l’avait lui-même affirmé : sa coupure devait lui permettre de revenir en pleine forme en 2018 pour remporter à nouveau des titres en Grand Chelem. Pas sûr qu’accélérer son retour lui permette d’atteindre son objectif.

C’est peut-être le cocu du retour en grâce de Roger Federer : le public français. Alors que le Suisse a décidé de faire l’impasse sur Roland-Garros, histoire de ne pas perdre de flux sur la terre-battue et se préparer au mieux pour Wimbledon. Mais pourquoi "Rodgeur" raterait-il Bercy où il a gagné en 2011 ?

Simplement parce sa priorité est ailleurs, comme il l’a confirmé récemment en conférence de presse : "Les prochaines semaines vont être extrêmement importantes : Shanghai, Bâle, peut-être Paris et les Masters de Londres, a-t-il confié lors de la Laver Cup. Mon but est d'arriver tôt à Shanghai, peut-être vendredi. Bâle aura la priorité sur Bercy". Autrement dit, si Federer va loin à Bâle, où il y déjà gagné 7 fois, difficile de l’imaginer à Paris la semaine d’après. Au grand dam des supporters français.

Si la fin de saison s’annonce pénible pour les Tricolores en dehors de la Coupe Davis, celle de Caroline Garcia s’annonce excitante. Après sa brillante victoire à Wuhan, la propulsant au 15e rang mondial, la Française est désormais 12e à la Race avec 2805 points. Johanna Konta, actuellement 8e et donc détentrice du dernier sésame, possède 3610 points. Le tournoi de Pékin qui se déroule cette semaine devrait permettre de faire le tri et d’y voir plus clair. En espérant que Garcia soit encore en course.