Eurosport
Montréal régale
Par
Publié 10/08/2009 à 14:30 GMT+2
Après quelques semaines d'accalmie, le tennis revient à l'honneur lors du Masters 1000 de Montréal. Outre les retours très attendus de Nadal et Federer, l'Open du Canada offre un tableau particulièrement dense dans lequel les Français auront toutes les peines du monde à se faire une place au soleil.
Eurosport
Crédit: Eurosport
Au lendemain du sacre historique de Roger Federer au All England Club, la planète tennis a donné le sentiment de tomber en hibernation. Avant d'attaquer la tournée américaine et la dernière levée du Grand Chelem, la majeure partie des joueurs de premier plan ont profité de l'arrivée des beaux jours pour s'accorder quelques jours de repos et/ou réviser leurs gammes afin d'aborder la dernière ligne droite en pleine possession de leurs moyens.
Nadal en plein doute
Le rendez-vous montréalais recèle donc une saveur particulière; tous les compteurs semblent avoir été remis à zéro, notamment pour Rafael Nadal, éloigné des courts depuis plus de deux mois en raison d'une tendinite aux genoux. Débarqué à Roland-Garros à son apogée, à l'issue d'une première partie de saison stratosphérique avec des succès à l'Open d'Australie, Indian Wells, Monte-Carlo, Barcelone et Rome, le Majorquin n'a plus évolué en compétition depuis son revers en huitième de finale face à Robin Soderling, laissant son grand rival, Roger Federer, retrouver le sommet de la hiérarchie mondiale. Obligé de suivre un programme de soins intensifs à base de séances de kinésithérapie et de magnétothérapie, le Taureau de Manacor n'a repris la raquette que depuis deux semaines et ne semble pas être en mesure de rivaliser lors de son tournoi de reprise. "J'ai conscience que mes chances de m'imposer à Montréal sont minces. Je ne sais même pas à quel niveau je suis, et si je ressentirais à nouveau des douleurs", a-t-il ainsi concédé alors que son oncle et entraîneur Toni ne se fait guère d'illusions sur les ambitions de l'ex-n°1 mondial, estimant qu'il n'était qu'à "60% de ses capacités".
Federer la tête ailleurs ?
Rafael Nadal hors du coup, Roger Federer fait figure de grandissime favori après ses triomphes au French puis à Wimbledon, qui ont marqué le renouveau d'un champion que l'on disait sur le déclin. De retour sur le toit du monde, le Suisse arrive au Canada sans la moindre pression, d'autant plus qu'il n'a que très peu de points à défendre, puisque battu dès le deuxième tour l'année dernière. Le recordman de titres en Grand Chelem débarque cependant au Québec sans le moindre repère. Alors que ses principaux ont profité de ces vacances "forcées" pour enchainer les heures d'entrainement, lui s'est accordé trois semaines de véritable repos pour des raisons très réjouissantes : la naissance de ses jumelles Charlene Riva et Myla Rose.
La tête dans les langes, Roger Federer n'aura pas forcément la motivation et l'entraînement nécessaires pour résister à la formidable armada présente à l'Open du Canada. Le 6e Masters 1000 de la saison offre effectivement un tableau exceptionnellement riche avec notamment 19 des 20 premiers mondiaux en lice. Seul l'Argentin Nalbandian, touché à la hanche, a dû renoncer. Une telle densité que le fameux Big Four de la planète tennis (Federer, Nadal, Murray et Djokovic) pourrait, une fois n'est pas coutume, avoir toutes les peines du monde à se retrouver au stade des demi-finales. Certains, habitués le plus souvent à jouer les seconds rôles, arrivent ainsi au Canada le mord aux dents. Le Russe Nikolay Davydenko, inexistant en début de saison en raison d'une succession de blessure, mais ressuscité à Hambourg et Umag, l'Argentin Juan Martin Del Potro sacré à Washington et l'Américain Andy Roddick pourraient ainsi bousculer l'ordre établi.
Des Bleus en berne
Au coeur de cette pléiade de star, sept Français (Tsonga, Simon, Monfils, Mathieu, Chardy, Serra, Benneteau) ont réussi à se frayer un chemin dans le tableau final. Alors que le tennis tricolore abordait la saison avec optimisme, force est de constater que depuis quelques semaines, les déceptions se succèdent. Outre Paul-Henri Mathieu, finaliste à Hambourg, et Jérémy Chardy, titré à Stuttgart, les fers de lance de l'armada hexagonale ne tiennent pas leur rang. Entre blessures (Monfils), suspension (Gasquet) et contre-performances (Simon), les fameux nouveaux mousquetaires ne répondent pas vraiment aux attentes placés en eux et le menu proposé au Canada pourrait s'avérer un peu trop indigeste pour leur permettre de briller. A moins que Tsonga ne retrouve enfin son niveau de début d'année...
Sur le même sujet
Publicité
Publicité