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Masters 1000 Indian Wells: Les cadors font moins peur depuis le sacre de Stanislas Wawrinka

Laurent Vergne

Publié 13/03/2014 à 18:35 GMT+1

Les cadors tombent comme les mouches à Indian Wells. C'est, notamment, l'effet du titre de Stanislas Wawrinka à Melbourne. Le Suisse a fait du bien aux têtes.

Milos Raonic, tombeur d'Andy Murray à Indian Wells

Crédit: AFP

Et si l'année 2014 était celle de la révolution dans le tennis masculin? De la révolte, au moins. Après des années de tyrannie d'un groupe restreint, véritable association de bienfaiteurs tennistiques plus connue sous le nom de Big Four, le changement, c'est maintenant. Le sacre à l'Open d'Australie de Stanislas Wawrinka, dont le C.V. "grand chelemien" se limitait quatre mois plus tôt à trois quarts de finale en neuf ans, avait mis la puce à l'oreille de chacun. Bien sûr, la théorie de l'épiphénomène pouvait toujours tenir. Mais voilà que le premier Masters 1000 de la saison vire au jeu de massacre pour les élites.
A l'aube des quarts de finale, seuls Novak Djokovic et Roger Federer subsistent encore. Un ratio de 25% totalement inédit ces dernières années dans un tournoi de cette importance. L'hécatombe a aussi bien touché les éléments les plus fragiles du Top 10, comme les Français Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga, assez loin de leur meilleur niveau depuis quelques semaines déjà. Mais Tomas Berdych, en pleine bourre, a disparu dès le deuxième tour. Wawrinka,  pour son premier tournoi depuis Melbourne, a volé en éclats en huitièmes. Même sanction au même stade pour Andy Murray. Sans oublier, évidemment, la défaite la plus spectaculaire, celle de Rafael Nadal, au deuxième tour, face à Alexandr Dolgopolov. La troisième fois que le Majorquin disparait avant les huitièmes de finale sur ses 60 derniers Masters 1000. C'est dire.
On aborde ces matches en disant qu'on n'affronte plus quelqu'un d'invincible
Si Roger Federer ou Novak Djokovic ne soulèvent pas le trophée dimanche, ce sera un PETIT évènement. Depuis 2011, les 27 Masters 1000 disputés ont en effet été remportés par seulement cinq hommes : Nadal, Djokovic, Federer, Murray et Ferrer. Et encore, un seul est revenu à ce dernier. Même si le Suisse et le Serbe parviennent à éteindre l'incendie d'ici la fin du tournoi, cela ne changera rien à la tendance de fond: les ténors du circuit sont aujourd'hui davantage en danger face à des joueurs évoluant entre la 10e et la 25e place mondiale. Deux raisons principales à ce bouleversement en douceur: la montée en puissance de certains jeunes et ce que l'on nommera l'effet Wawrinka.
Infographie Masters 1000 - 2001 2012 2013
Sur ce dernier point, l'impact est réel à Indian Wells. Milos Raonic, tombeur de Murray, ne s'en est pas caché. "Je pense que tous ceux qui sont dans le top 10, ceux aussi qui aspirent à y rentrer se sont dit: 'Pourquoi cela ne pourrait pas être moi ?' ", a expliqué le Canadien, qui a réussi à venir à bout de Murray en ayant perdu le premier set. Là encore, un signe. "Cela ne m'est jamais arrivé face à un joueur de ce calibre. On a vu faire Stan et on aborde ces matches en disant qu'on n'affronte plus quelqu'un d'invincible". On ne sait que trop bien à quel point l'approche mentale est déterminante à ce niveau. Les uns se sentent davantage menacés, les autres davantage capables de réussir aujourd'hui ce qui leur semblait impensable hier.
Ils veulent tous nous battre et c'est normal
"C'est dommage qu'ils aient attendu que je le fasse pour y croire", préfère sourire Wawrinka. Mais il a bel et bien débloqué une situation verrouillée. Et le fait que cet "exploit" provienne d'un joueur de 28 ans, habitué à se casser les dents sur le Big Four est plus significatif que dans le cas de Del Potro à Flushing Meadows en 2009. Au-delà de ça, pendant que chacun vit avec ses aléas (Murray a connu des pépins physiques, Federer vieillit, Djokovic s'essouffle un peu depuis le début de l'année…), les autres progressent.
"Vous devez accepter le fait que les autres joueurs aussi peuvent s'améliorer", note Djokovic, fataliste mais pas contrarié. Au contraire. "Ils veulent tous nous battre et c'est normal, ajoute-t-il. C'est dur pour tout le monde de rester tout en haut. Je suis au courant de ce qui se passe en ce moment. En même temps, c'est bon pour notre sport d'avoir des visages différents qui remportent des tournois importants." Ce n'est pas la fin d'une époque. Nadal, Djokovic, Federer et Murray, les quatre fantastiques de l'ex Big Four, gagneront d'autres titres majuscules. Ne vous inquiétez pas (trop) pour eux. Mais le rééquilibrage en cours, s'il devrait être très progressif, est peut-être aussi irréversible.
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

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