Nadal garde la main

Le maître des Masters 1000. Le prince de la terre. Rafael Nadal mérite ces deux titres honorifiques après ce printemps absolument parfait. L'Espagnol s'est offert une triple couronne en remportant les trois tournois majeurs de la tournée terrienne, à Monte-Carlo, à Rome et enfin à Madrid, où le Majorquin s'est imposé dimanche en finale face à Roger Federer. Un succès en forme de revanche puisque les deux hommes ne s'étaient plus croisés depuis un an. C'était à Madrid, déjà, et en finale. Federer l'avait emporté, marquant le début d'une période très difficile pour son rival. Les retrouvailles madrilènes marqueront-elles une nouvelle inversion leurs destinées respectives? Il est trop tôt pour le dire.

En attendant, Nadal ne pouvait pas rêver mieux avant Roland-Garros. Et sur l'ensemble du match, sa victoire ne se discute pas. Certes, la différence entre les deux joueurs a été minime dimanche, Nadal remportant un seul point de plus que Federer sur l'ensemble de la partie. Mais le quadruple vainqueur des Internationaux de France a globalement affiché davantage de maîtrise que son adversaire, même s'il a, par séquences, commis un nombre anormal de fautes. Il a surtout fait preuve de davantage d'opportunisme, à l'image du jeu décisif final. Mené 2-0 puis 4-2, Nadal a renversé la tendance avant de conclure sur une balle de match improbable, Federer étant victime d'un faux rebond sur le retour de l'Espagnol.

Dommage pour le numéro un mondial, qui aurait peut-être mérité de remporter la seconde manche. Il a eu le mérite de ne jamais lâcher. Mené 6-4, 4-2, il s'est arraché pour revenir dans la partie, avant de passer à seulement deux points du set. Le Suisse qui, en cas de victoire, aurait été certain de battre le record (286 semaines en N.1) de Pete Sampras après Roland-Garros, n'a plus remporté de tournoi depuis l'Open d'Australie fin janvier. Mais il s'est globalement rassuré cette semaine à Madrid, même s'il y a perdu son titre.

Record pour record, Rafael Nadal s'en est offert un qui compte dimanche. Il a enlevé dans la capitale espagnole le 18e Masters 1000 de sa carrière, laissant une marche en-dessous de lui l'Américain Andre Agassi. Federer, lui, reste bloqué à 16. Mais le Suisse ne vit plus aujourd'hui que pour les quatre tournois du Grand Chelem. Ca tombe bien, le prochain, à Roland-Garros, est programmé pour la semaine prochaine. "Rodgeur" en est le tenant du titre. Mais Rafael Nadal en sera l'incontestable favori. Pour son passé porte d'Auteuil, mais aussi, surtout, parce qu'il vient de prouver en l'espace d'un mois qu'il était bien de retour à son meilleur niveau.