Monfils : "Jo a fait ce qu'il ne devait pas faire…"

Le choc a fait pschitt. La première demi-finale de Masters 1000 100% française de l'histoire a duré à peine plus d'une heure samedi à Monte-Carlo. La faute essentiellement à Jo-Wilfried Tsonga, passé totalement à côté de son match contre Gaël Monfils. Résultat, une victoire expéditive du Parisien (6-1, 6-3), sans frayeur et sans saveur. Dommage, mais ce type de rencontres donne rarement des combats mémorables. La demie princière l'aura confirmé.

Vendredi, Monfils avait parfaitement cerné l'enjeu des débats le concernant : "Il va essayer de m'agresser, de ne pas aller dans des filières longues. Il ne faudra pas que je le laisse prendre le jeu à son compte", avait-il prévenu. Or c'est exactement ce que la Monf' a réussi à faire. Embarquer Tsonga dans une filière qui ne pouvait être la sienne. "Jo a fait ce qu'il ne devait pas faire, s'engager dans de longs rallyes, puis il a fait des fautes avec le stress", a-t-il jugé. "J'ai fait quelques petites erreurs que je ne commets pas d'habitude. Mon coup droit m'a fait défaut, ce n'est pas tous les jours le cas", a confirmé Tsonga.

Le Manceau ne s'est en réalité jamais remis de son entame de match catastrophique. Breaké à trois reprises dans le premier set, au cours duquel il n'a d'ailleurs pas gagné une seule fois sa mise en jeu, il a traîné ce départ catastrophique comme un boulet, d'autant qu'après son gros combat contre Roger Federer la veille, il n'avait sans doute pas la caisse pour un nouveau duel à rallonge. "Il était peut-être plus entamé physiquement que moi, a souligné Monfils. Il a mis du temps à entrer dans son match et j'en ai bien profité pour installer mon plan de jeu. Le fait de breaker tout de suite m'a fait du bien et l'a fait déjouer "

"Je suis mal parti. Ensuite, ça a été compliqué de faire la course derrière", a concédé JWT. Malgré tout, la semaine "reste très positive", a-t-il noté. A raison. Rassuré par sa tournée américaine au mois de mars, où il avait notamment atteint les quarts de finale à Indian Wells en accrochant gentiment Novak Djokovic, sa demi-finale sur le Rocher avec au passage ce succès sur Federer le lance sur de bonnes bases à 6 semaines de Roland-Garros. Lundi, Tsonga va même grimper à la 7e place au classement mondial, dépassant Berdych et Ferrer. Il n'avait plus été aussi bien classé depuis juin 2013.

Pour Monfils, la semaine sera donc meilleure encore. Cette victoire, il en avait sans doute plus besoin encore que son compatriote. Malgré son bon début de saison, il lui manquait encore une victoire contre un Top 10. C'est fait. Autre satisfaction, il a dominé un Français, lui qui est rarement à l'aise dans ce type de matches. "Les matches comme ça, c'est dans la tête", explique Monfils. La sienne est bien sur ses épaules en ce moment. Pourvu que ça dure.