Gaël Monfils signe le miracle de l'année contre Kei Nishikori

Regarder un Monfils - Nishikori, c’est une expérience absolument unique. Une année après leur deux confrontations complètements insensées lors des quarts de finale du Masters 1000 de Miami et des Jeux Olympiques de Rio, où Monfils avait été incapable de conclure après s'être respectivement procuré 5 et 3 balles de match, les deux hommes ont offert au public de Montréal un scénario digne d’un thriller hollywoodien. Mais cette fois, le Français en est sorti vainqueur. Un succès arraché en trois sets (6-7(4), 7-5, 7-6(6) après 2h41 très décousues dans l’ensemble.

Gaël Monfils est allé chercher une victoire sortie d’absolument nulle part. Légèrement dominé par un Kei Nishikori réglé sur courant alternatif, le Francilien a sorti un jeu décisif dans la troisième manche dont il a le secret. Obligé de sauver quatre balles de match après avoir été mené 6 points à 2, le Français a produit un effort exceptionnel pour effacer ces balles de match, recoller et terminer son œuvre avec un coup de fusil dont il a le secret. Une balle de match absolument dingue pour un match irréel.

Avant de produire un effort digne de ses meilleurs moments, Monfils a longtemps été dominé dans cette rencontre qui avait tout du match banal à ses débuts. Trop neutre dans ce qu’il a proposé, privé de premières balles pour dicter son jeu, Monfils a longtemps fait du Monfils : tendre le bâton pour se faire battre. Auteur du premier break d’entrée de rencontre, il n’a jamais été en mesure d’en être le commandant. Debreaké dans la foulée (à 2-0), avant de concéder le jeu décisif de la première manche, puis d’être rapidement mené dans le deuxième acte, le 22e joueur mondial a sorti un festival de jeu irrégulier et improductif. C’est dire si son premier succès contre Nishikori a de quoi être pancarté en petit miracle. Mais il a été si solide dans les moments chauds qu’on va facilement lui pardonner cette inconstance.

Ce match a connu un faux patron : Kei Nishikori. Dès qu’il a pris les commandes de ce 2e tour, à 5-5 dans le premier set, le 9e joueur mondial est parti dans les nuages et n’en est pas vraiment revenu. Parfois capable de produire un tennis assez exceptionnel, à base de prises de risques, de balles prises tôt et de jeu varié, le Nippon a également montré son plus mauvais visage, celui d’un joueur pas toujours en phase avec sa tête. Il n'aurait pas dû perdre cette rencontre.

Par deux fois, dans les 2e et 3e sets, il a eu le break en premier, mené 5-3, servi pour le gain du match à 5-4, avant d’onduler de la toiture et se faire reprendre. Le summum de cette incapacité à terminer le travail s’est vue lors de cet improbable jeu décisif où il a dilapidé quatre balles de match, dont la première sur une double faute bien symptomatique. Oui Monfils a sorti deux points de dingue, mais à Montréal on a surtout vu le Nishikori de 2017. Celui qui ne dirige plus sa destinée.