Masters 1000 Paris Bercy - Gasquet : "Je ne me sens pas à des années-lumière des tout meilleurs"

A Bercy, Richard Gasquet a sauvé l’essentiel. Même en perdant en quart de finale face à Andy Murray. Certes, il aurait préféré battre l’Ecossais pour revenir dans le dernier carré parisien comme en 2007, mais ce qui le comble tout autant, c’est cette neuvième place mondiale qu’il est assuré de tenir jusqu’au bout de la saison.

Après une saison 2014 en demi-teinte, son retour dans le Top 10 mondial est une sorte de renaissance pour le Biterrois qui y avait passé la totalité du temps en 2013 avant de redescendre à la 26e en fin de saison dernière. Double cerise sur le gâteau : il termine numéro un français juste devant Jo-Wilfried Tsonga et sera ainsi au Masters de Londres dans la peau du premier remplaçant.

"Que je termine 9e ou 10e mondial après Bercy, je serais allé à Londres de toute manière. A ce stade-là, tu ne peux pas te permettre de zapper l’événement et de voir un mec te passer devant parce que tu étais absent", a-t-il encore répété vendredi après sa défaite face à Murray. Même son de cloche pour Tsonga la veille après sa défaite face à Berdych : "Imaginez qu’un des huit meilleurs se blessent, et qu’un joueur qui est derrière nous au classement prenne 200 points et nous double, ce serait rageant."

Que ce soit d’un point de vue financier ou d’un point de vue prestige, terminer la saison Top 10 ou 11e mondial n’est pas la même limonade pour les joueurs qui se battent toute la saison pour grappiller des places au classement. "Moi, en tant que dernier remplaçant, je n’ai pas beaucoup de chances de rentrer sur le terrain, mais il y a des chances que j'y aille pour faire partie de la fête", renchérit un Tsonga tout aussi attentif à son sort.

A voir jouer Gasquet comme il l’a fait cette semaine, c’est presque à regretter qu’il ne participe pas à la grand-messe de cette fin de saison. Lui qui aspire à faire une grande année en 2016, se frotter un peu plus aux meilleurs mondiaux ne lui ferait pas de mal. "C'est sûr que j'ai fait un très beau match face à Murray. Il ne m'a pas manqué grand chose. La différence avec lui, c’est qu’il ne rate jamais. Même si on est devant, il ne rate jamais un seul retour, il remet toujours la balle grâce à une couverture de terrain incroyable. Il est rapide, il sert très bien… c’est pour cela que c’est Andy Murray."

S’il a été dominé au final par le numéro trois mondial, Gasquet n’en est pas ressorti pour autant la tête basse avec le sentiment d’être passé à côté du sujet. "J’espère que c’était plus qu’un beau match, parce que je n’ai pas de chance sur la première balle de set, qui est incroyablement sauvée. Il a fait un coup que trois ou quatre joueurs peuvent faire. C’est un combattant hors normes." Ne comptez plus sur lui pour afficher un complexe d’infériorité : il répète qu’il a évolué, qu’il est un joueur nouveau en ayant pris de la caisse physiquement et mentalement. Mais à l’heure actuelle, il est simplement à sa place.

"Je joue le classement que je joue aujourd’hui. Je suis heureux d’être revenu dans les 10 premiers. C’est une grosse satisfaction pour moi. Après, pour progresser, il faut réussir à battre ces joueurs qui sont devant, qui ne lâchent jamais. Je ne me sens pas à des années-lumière des tout meilleurs. A force de les jouer, il y a des chances de les battre." Si une place se libère à Londres, par Kei Nishikori par exemple, encore tiraillé par une épaule droite douloureuse, soyez sûrs que Richard Gasquet ne se défilera pas pour entrer sur le court. Quitte à souffrir encore un peu.