Federer, c'est "solide"

Roger Federer se sent bien à Monaco, mais il n'est "pas venu ici pour faire du tourisme". Face à Philipp Kohlschreiber, qui a survolé la rencontre pendant un point, le premier, le Suisse a, selon l'expression consacrée : déroulé.

Kohlschreiber, 32e mondial, a produit un jeu assez stimulant pour ne pas ennuyer le N.3 mondial mais également assez loin de son meilleur niveau pour pouvoir avoir la moindre chance de faire autre chose que le sparring-partner d'un jour. Federer est satisfait: "J'ai joué un tennis solide, mais il faut préciser que lui n'a pas fait le meilleur match de sa vie"

Ce qu'il faute retenir ce mardi, c'est que Roger se sent bien : "Dès les entraînements la semaine dernière, je me sentais à l'aise", et qu'il est entré dans le tournoi avec des convictions : "Je suis le joueur qui a le plus joué cette année, cela joue certainement quand on débute ce genre de tournoi." Federer estimait récemment qu'il n'avait pas assez joué l'année passée, et qu'il lui fallait plus de rythme cette fois-ci. Pas de doute, il est bien dans le rythme. La croisière, ce sera pour une autre fois. A savoir: à la même époque, Federer avait joué 16 matches (absent à Monaco, reprise à Rome), cette année, avant Monaco, il a déjà joué 26 matches !

On ne peut pas tout avoir. Changer radicalement de structure pour retrouver des sensations, et devenir un animal à sang-froid. En deux matches à Monaco, Jo-Wilfried Tsonga a retrouvé quelques gestes d'attaquant, mais la "spontanéité" qu'il recherche à un prix : la précision.

Tsonga a été ce mardi beaucoup plus nerveux que face à Juan Monaco au premier tour, avec quelques séquences de causette inutile avec l'arbitre de chaise, et une pause pipi en plein deuxième set. Dans l'échange, cela s'est traduit par une incapacité à conclure avec une marge de sécurité suffisante. Au tableau d'affichage, cela a permis à Ivan Ljubicic de ne pas couler. Avec ses balles lourdes et ses 32 ans, le Croate sait toujours aussi bien mettre la pression sur les joueurs qui ne le prennent pas de vitesse.

Les deux joueurs ont fait jeu égal au service (60% de premières, 70% de points sur premières, à peine moins de 50% de points sur seconde, ce sont quasiment exactement les mêmes stats). Ce qui a fait la différence, c'est cette étrange précipitation du Français au moment de conclure. Il a mené 5-3, 0/15 dans la première manche, 3-1 dans la seconde manche... A chaque fois, il a gâché des occasions, dont deux volées très facile à 6-7, 3-1. A chaque fois, il a mis un peu trop de lui-même dans ses frappes. Tsonga doit évacuer la frustration qu'il a accumulée. Il faudra le faire en dehors du court. Cela gâche pour l'instant des intentions positives et un tennis plus agréable à regarder.

RESULTATS 1er tour :

Gilles Simon (FRA/N.16) bat Thomaz Bellucci (BRA) 6-3, 6-2

Feliciano Lopez (ESP) bat Janko Tipsarevic (SRB) 4-6, 6-3, 7-6 (7/4)

Maximo Gonzalez (ARG) bat Victor Hanescu (ROM) 3-6, 7-5, 6-1

2e tour :

Roger Federer (SUI/N.2) bat Philipp Kohlschreiber (ALL) 6-2, 6-1

Tomas Berdych (TCH/N.5) bat Olivier Rochus (BEL) 6-2, 6-3

Ivan Ljubicic (CRO) bat Jo-Wilfried Tsonga (FRA) 7-6 (7/2), 6-4

Milos Raonic (CAN) bat Ernests Gulbis (LAT) 6-4, 7-5