Ferrer, le plein de super

Mon premier est espagnol. Mon deuxième n'a pas perdu un seul set cette semaine à Monte-Carlo. Mon troisième a concédé à peine plus de quatre jeux par match depuis le début du tournoi. Mon quatrième est invaincu sur terre battue cette saison en neuf matches. Et mon tout est Rafael Nad..., pardon, David Ferrer. Sans faire de bruit, le numéro 6 mondial, tête de série numéro 4 sur le Rocher, a réalisé un parcours sans la moindre anicroche. Un parcours à la Nadal. Même Jurgen Melzer, fraîchement auréolé de sa victoire contre Roger Federer, n'a pas pesé lourd samedi en demi-finales (6-3, 6-2).

Face à l'Autrichien, Ferrer a vite évacué un début de match poussif pour s'envoler vers une victoire facile. Mené 3-1, le natif de Javea a pris le dessus dès lors qu'il a gardé la balle dans le court. "Il (Melzer) m'a un peu surpris en début de match en étant très agressif, a-t-il confié. Mais la clé a été mon service je pense. Il m'a permis de me remettre dans le match." Au final, il tire un bilan très satisfaisant de sa prestation. "J'ai été consistant, régulier et je n'ai pas commis beaucoup de fautes. Je suis resté très concentré toute la partie,"reprend-il. "Il est très difficile à jouer. Il ne donne rien et il est en confiance, ça se sent", a, pour sa part, admis Jurgen Melzer, rapidement réduit à l'impuissance.

Un peu comme lors de son parcours à l'Open d'Australie au mois de janvier, Ferrer a fait son chemin sans que l'on y prête l'attention que son niveau de jeu mérite. Dimanche, parce qu'il y aura un titre en jeu, et parce que c'est Nadal qui se dresse en face de lui, il sera en pleine lumière. Le voilà à une marche de la plus grande victoire de sa carrière. C'est la seconde fois qu'il atteint la finale d'un Masters 1000. Il avait perdu la première, l'an dernier, sur la terre battue de Rome. Il s'y était incliné face à Rafael Nadal. "Quand j'avais perdu à Rome, je m'étais promis de revenir le plus vite possible en finale d'un tournoi de ce niveau", explique l'Espagnol. Il lui aura fallu quasiment un an pour y parvenir. Il est raisonnable de penser qu'il sera mieux armé dimanche en Principauté qu'il ne l'était dans la capitale italienne.

Ce n'est pas tant la fatigue probable de Rafael Nadal après son combat de trois heures face à Murray qui pousse à cette analyse, même si ce facteur ne sera pas négligeable. Ce n'est pas davantage la victoire de Ferrer sur ce même Nadal en quarts de finale de l'Open d'Australie. Ce jour-là, le numéro un mondial était diminué par une blessure. Les deux hommes le savent pertinemment. Non, ce qui incite à croire que David Ferrer peut mettre fin à l'hégémonie de l'ogre de Manacor à Monte-Carlo, c'est tout simplement qu'il n'a jamais été aussi fort. "Je pense que je n'ai jamais aussi bien frappé la balle que ces derniers mois. C'est une question de confiance", note-t-il.

Depuis le début de la saison, Ferrer a remporté 21 de ses 25 matches, glané deux titres (Auckland et Acapulco), atteint le dernier carré du premier majeur de la saison et, donc, une finale de Masters 1000. A 29 ans, il est parti pour livrer sa meilleure campagne. Tout baigne. "Physiquement, je me sens au top, tous les éléments de mon jeu sont en place, et je suis plein de confiance". Si Ferrer est lui-même dimanche, Nadal pourrait être contraint de s'employer au moins autant que contre Murray. Pas sûr que ça l'emballe.

FACE A FACE: RAFAEL NADAL - DAVID FERRER: 11-42004 - Stuttgart, 1/4 de finale (Terre): Ferrer, 6-3, 6-7, 7-5
2005 - Miami, 1/2 finale (Dur): Nadal, 6-4, 6-3
2005 - Rome, 1/2 finale (Terre): Nadal, 4-6, 6-4, 7-5
2005 - Roland-Garros, 1/4 de finale (Terre): Nadal, 7-5, 6-2, 6-0
2007 - Barcelone, 1/2 finale (Terre): Nadal, 7-5, 6-1
2007 - US Open, 1/8e de finale (Dur): Ferrer, 6-7, 6-4, 7-6, 6-2
2007 - Masters Cup, 1er tour (Indoor): Ferrer, 4-6, 6-4, 6-3
2008 - Monte-Carlo, 1/4 de finale (Terre): Nadal, 6-1, 7-5
2008 - Barcelone, Finale (Terre): Nadal, 6-1, 4-6, 6-4
2009 - Barcelone, Finale (Terre): Nadal, 6-2, 7-5n
2009 - Montréal, 16e de finale (Dur): Nadal, 4-3, abandon
2010 - Miami, 1/8e de finale (Dur): Nadal, 7-6, 6-4
2010 - Monte-Carlo, 1/2 finale (Terre): Nadal, 6-2, 6-3
2010 - Rome, Finale (Terre): Nadal, 7-5, 6-2
2011 - Open d'Australie, 1/4 de finale (Dur): Ferrer, 6-4, 6-2, 6-3