Open d'Australie | Iga Swiatek éliminée : J'avais plus envie de ne pas perdre que de gagner"

Non, Iga Swiatek n'est pas encore à toute épreuve. Patronne du circuit depuis de longs mois déjà, la Polonaise, déjà vainqueure de trois Grands Chelems dont deux pour la seule saison 2022, est logiquement érigée en favorite de chacun des quatre Majeurs, ce qui ne l'empêche pas, de temps en temps, de dérailler. La cause directe se nomme cette fois Elena Rybakina, vainqueure (6-4, 6-4) même s'il faut évidemment creuser aussi du côté de l'état d'esprit de la Polonaise elle-même. Celui-ci n'était pas parfait selon elle.

Commencer un match par un avertissement représente rarement un bon présage, alors imaginez si celui-ci vous est adressé… avant même le premier coup de raquette. Visiblement pas dans son assiette, ce que la suite allait confirmer, Swiatek n'était pas prête à servir une minute après l'annonce de la fin de l'échauffement par l'arbitre qui lui a logiquement annoncé cet avertissement. "L'arbitre me parlait, je ne le comprenais pas parce que je ne l'entendais pas, s'est-elle défendue en conférence de presse. Vous savez, le stade est très bruyant avant que le match commence".

Si elle évacue l'importance de cette entame inhabituelle, elle note tout de même qu'elle n'a pas conclu les deux premiers jeux après avoir mené 40-15 et 15-40. De 2-0 à 0-2, il y a un immense pas. L'issue de la rencontre aurait-elle été différente si elle était parvenue à remporter ces deux jeux ? "C'était un peu perturbant, mais ensuite je suis revenue et j'étais assez contente de ma discipline, nuance la numéro un mondiale. Mais c'était un peu bizarre pour moi parce que d'habitude, quand je reviens après avoir été menée, je suis capable de garder cet élan. Aujourd'hui, je l'ai perdu."

Repassée devant à 3-2, Swiatek a encaissé un 4-1 pour perdre la première manche (6-4). Un scénario peu banal pour elle qui s'est répété dans la seconde manche, lors de laquelle elle a rapidement mené 3-0 avant de craquer, définitivement cette fois à 4-4 (6-4, 6-4). La preuve que quelque chose ne tournait pas rond sur la Rod Laver Arena ce dimanche. Bien sûr, son service n'a pas fonctionné à plein, bien sûr Elena Rybakina, victorieuse à Wimbledon l'an dernier, n'était pas une petite adversaire, elle a d'ailleurs livré une belle partie. Mais mentalement, Swiatek n'y était pas.

"Les deux dernières semaines ont été assez dures pour moi, a-t-elle confié. Donc j'ai senti que je n'avais pas grand chose en moi pour me battre encore plus. J'ai l'impression d'avoir fait un pas en arrière dans ma façon d'aborder ces tournois, et j'en voulais peut-être un peu trop. Donc je vais essayer de me détendre un peu plus. C'est tout. J'ai ressenti la pression, et j'ai senti que je ne voulais pas perdre au lieu de vouloir gagner. Donc, je pense que c'est une base sur laquelle je dois me concentrer dans les deux prochaines semaines." Un exercice d'honnêteté qui lui sera sans doute bénéfique au moment de tirer les leçons.

Ne lui parlez pas en revanche de la pression d'être numéro un mondiale et favorite. "Je l'étais à Roland Garros, à Wimbledon, et à l'Open US, rappelle-t-elle. J'ai pu, peut-être pas à Wimbledon, mais j'ai pu bien jouer et être compétitive. Il n'y a pas de schéma qui se répète. Je ne compare pas cette situation à ma défaite à Wimbledon." Sur le gazon londonien, c'est Alizé Cornet qui l'avait fait chuter, pas Elena Rybakina, une vainqueure de Grand Chelem. A Melbourne, Swiatek a peut-être appris qu'elle n'avait pas autant de marge que ça sur la concurrence. "Je dois travailler sur mon état d'esprit et me battre un peu plus que la saison dernière. Je vais prendre du temps pour faire le vide dans ma tête". Pour revenir plus forte à Roland-Garros et maintenir ce rythme d'un Grand Chelem remporté sur deux ?