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Mauresmo au sommet
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Publié 28/01/2006 à 10:00 GMT+1
Amélie Mauresmo a remporté son premier tournoi du Grand Chelem suite à l'abandon de Justine Henin-Hardenne après un set et demi (6-1, 2-0) en finale de l'Open d'Australie, samedi. A 25 ans, la Française succède à Mary Pierce, dernière championne tricolore
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OPEN D'AUSTRALIE - Finale
Amélie Mauresmo (FRA/N.3) bat Justine Henin-Hardenne (BEL/N.8) 6-1, 2-0, abandon.> La finale en images
A 6-1, 1-0, ce samedi, en finale de l'Open d'Australie, Justine Henin-Hardenne lutte pour prendre le service d'Amélie Mauresmo. La Belge vient de remporter le point le plus long du match, mais elle grimace et demande à l'arbitre de chaise de faire venir le kiné. Deux points plus tard, le jeu perdu, elle se plaint de maux d'estomac au changement de côté. Justine n'en peut plus. Un dernier revers écrasé dans le bas du filet et c'est l'abandon. La deuxième finale de l'Open d'Australie de la Française, qu'elle a dominée de la tête et des épaules, se termine ainsi après 52 minutes, par la tristesse d'une amie et un triomphe.
A 25 ans, Amélie Mauresmo vient de rentrer dans l'histoire du tennis français en devenant la troisième joueuse en 35 ans à remporter un titre du Grand Chelem. Un bonheur attendu depuis 1999, date de sa première finale à Melbourne, soit sept longues années (jamais une joueuse de l'ère Open n'aura attendu autant entre deux finales).
De frustrations en remises en question, de blessures en contre-performance, la demoiselle de 19 ans qui avait échoué face à une certaine Martina Hingis a mûri. Forte d'un joli palmarès, couronné l'an dernier par une victoire aux Masters de Los Angeles, elle était arrivée à Melbourne moins complexée et surtout, en pleine forme physique...
Un titre mérité
Laborieuse pendant trois matches mais en constante progression, Amélie a surclassé ses adversaires physiquement. Tout au long d'un tournoi extrêmement exigeant pour les organismes : c'est le premier grand tournoi de la saison et il se joue sous des températures caniculaires, la Française a bénéficié de trois abandons en cours de partie. De plus en plus affûtée techniquement, elle a imposé un rythme trop soutenu à des rivales déjà usées par leurs batailles précédentes.
Michaela Krajicek au 3e tour, Kim Clijsters en demi-finale et Justine Henin-Hardenne en finale ont été obligées d'abandonner, incapables de défendre leurs chances jusqu'au bout. "C' est sûr, c'est un peu frustrant de terminer comme cela", confirme Mauresmo, mais finalement, peu importe : "ma joie est quand même là" ajoute-t-elle,"car aujourd'hui, j'avais l'impression d'être au-dessus". La joie est plus contenue mais elle est bien là. Le tennis produit par la numéro 3 mondiale lors des quatre derniers matches ne souffre aucune critique. Amélie jouait juste, long et faisait peu de fautes.
"A ceux qui ont cru en moi"
A la différence de son match face à Clijsters, conclu sur un contre-pied "explosif" (entorse de la cheville pour la future numéro 1 mondiale), la finale a toujours été à sens unique. Dès les premiers points, la régularité et l'aplomb d'Amélie contrastait avec les approximations de Justine. Mis à part quelques points qui ont entretenu l'illusion, celle qui s'était imposée à Melbourne en 2004 et qui avait fait impression à Sydney quinze jours plus tôt, n'était pas en mesure d'offrir la réplique. Les efforts fournis face à Lindsay Davenport en quarts et Maria Sharapova en demi-finale, plus un problème gastrique ont eu raison du courage de la Wallonne.
L'image de cette finale restera donc celle des deux joueuses qui, chacune des larmes différentes dans les yeux, parlaient entre amies, l'une à côté de l'autre. Il manque forcément l'explosion de joie espérée après chaque exploit, mais on sent Amélie libérée, sûre de son fait.
Elle salue chaleureusement son entraîneur Loïc Courteau, ses amis, pendant la remise des trophées : "Je remercie tous les gens qui ont toujours cru en moi, qui m'ont poussée même quand j'étais au fond", et savoure enfin une victoire qui masque les erreurs de parcours de cette joueuse talentueuse.
En 1999, Martina Hingis dominait une jeune française en finale de l'Open d'Australie. En 2006, Amélie Mauresmo, prochainement numéro 2 mondiale, pourrait retrouver la Suissesse au passé glorieux à... Roland-Garros pourquoi pas ? A moins que Justine Henin-Hardenne, tenante du titre, qui aurait récupéré toutes ses forces comme l'espère Mauresmo, ne relève encore le défi. Une chose est sûre, la Française incarne à son tour ce qui se fait de mieux sur le circuit et doit désormais assumer cette nouvelle responsabilité en Grand Chelem comme ailleurs.
A savoir : C'est la 15e victoire d'une joueuse tricolore dans un des quatre tournois majeurs, mais seulement la troisième depuis 1967, date de la victoire de Françoise Dürr à Roland-Garros.
Le parcours d'Amélie Mauresmo :
. 1er tour : Sun Tiantian (CHI) 4-6 6-2 6-2. 2e tour : Emilie Loit (FRA) 7-6 6-2. 3e tour : Michaella Krajicek (P-B) 6-2 abandon. 4e tour : Nicole Vaidisova (RTC/N.16) 6-1 6-1. Quart de finale : Patty Schnyder (SUI/N.7) 6-3 6-0. Demi-finale : Kim Clijsters (BEL/N.2) 5-7 6-2 3-2 abandon. Finale: Justine Henin-Hardenne (BEL/N.8) 6-1 2-0 abandon
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