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L'énigme Davydenko

Eurosport
ParEurosport

Publié 18/01/2010 à 12:06 GMT+1

Vainqueur du Masters fin 2009 puis à Doha début 2010 en battant Federer et Nadal, Nikolay Davydenko fait presque figure d'épouvantail à Melbourne. Mais le Russe, qui n'a encore jamais disputé la moindre finale en Grand Chelem, peut-il vraiment franchir le cap et remporter l'Open d'Australie ?

Novak Djokovic of Serbia and Nikolay Davydenko of Russia take off their shirts

Crédit: Reuters

OPEN D'AUSTRALIE MESSIEURS - 1et tour
Nikolay Davydenko (RUS, 6) - Dieter Kindlmann (ALL, Q)
Il est des indices qui ne trompent pas. Ces derniers jours, lors des traditionnelles conférences de presse qui ont précédé l'Open d'Australie, tout le monde a eu droit à sa question sur Nikolay Davydenko. Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et les autres ont tous été interrogés sur les chances du Russe à Melbourne. Peut-il gagner ? Vous inquiète-t-il ? Son heure est-elle venue ? Jamais le stakhanoviste de Severodonetsk avait été à ce point au centre des conversations avant le début d'un majeur.
Rien de plus logique, après tout. Si Davydenko suscite un intérêt inédit, c'est parce qu'il débarque en Australie auréolé d'une série de victoires impressionnante. Il a d'abord terminé l'année 2009 en trombe en remportant le Masters, le plus beau titre de sa carrière. Le temps de savourer son triomphe londonien et de prendre quelques courtes vacances et le voilà qui a démarré 2010 tout aussi fort en s'imposant la semaine dernière à Doha, écartant successivement Federer et Nadal en demies puis en finale. En pleine bourre, en pleine confiance, Davydenko tient, peut-être, la chance de sa vie en Australie. Il n'a en tout cas jamais été aussi fort. On n'ira pas jusqu'à dire qu'il fait peur. Mais il inquiète, certainement.
Hewitt: "Il reste un point d'interrogation"
La question principale le concernant réside toutefois dans sa faculté à étendre sur une épreuve de deux semaines ses récents succès. Pour gagner le Masters, il faut certes battre les meilleurs joueurs du monde, mais sur quelques jours, et sur des matches au meilleur des trois sets. La problématique d'un Grand Chelem est toute différente. C'est ce qui semble faire douter certains. Lleyton Hewitt, par exemple, demande à voir. "Incontestablement, il joue très bien. Il frappe bien la balle en ce moment, aucun doute là-dessus. Maintenant, peut-il reproduire ça match après match, pendant deux semaines, sur cinq sets? C'est une autre question", s'interroge l'ancien numéro un mondial, qui note également: "son meilleur résultat dans un tournoi du Grand Chelem, c'est une demi-finale. On ne peut pas faire de quelqu'un qui n'a jamais atteint une finale le favori du tournoi. Il reste un point d'interrogation."
Roger Federer ne dit pas autre chose. Double victime de la tornade russe, au Masters puis à Doha, le recordman des victoires en Grand Chelem estime qu'à Melbourne, ce sera une autre limonade. "Ce qu'il a fait est remarquable, mais il doit encore prouver qu'il est capable de me battre, ou de battre Rafa en cinq sets", rappelle le Suisse. Aucun mépris dans le jugement de ses pairs, juste l'ombre d'un doute qui doit effectivement encore être levé. D'ailleurs, l'intéressé lui-même ne s'en offusque pas. Il pense exactement la même chose. “Je peux les battre en trois sets, mais en cinq, je ne sais pas, admet Davydenko. Je suis habitué à tenir trois sets. Après... La chaleur à Melbourne fait également partie du challenge. Le climat à Doha me convient mieux que celui d’Australie. 18 degrés au lieux des 30 à Melbourne Park
"Je ne recherche pas la célébrité"
Pour soulever le trophée le 31 janvier dans la Rod Laver Arena, il lui faudra donc encore monter d'un ou deux crans par rapport à ce qu'il a accompli dernièrement. Mais tout le monde s'accorde à reconnaître qu'en termes de jeu pur, le Russe pratique un tennis digne d'un vainqueur en Grand Chelem. "Je ne suis pas sûr qu'il ait changé tant de choses que ça dans son jeu, juge Novak Djokovic. C'est un joueur très rapide, et il a toujours été compliqué à jouer sur n'importe quelle surface. Mais je crois quand même que le coup qui a le plus progressé chez lui, c'est le service. Désormais, il est capable de faire mal en première balle, plus qu'avant."
Davydenko a fait mal à tout le monde depuis quelques semaines et il est prêt à remettre ça en Australie. L'homme à battre ? "C'est moi", sourit-il, mais en plaisantant seulement à moitié. Et il prévient: "si je vais en finale, je gagne. Je ne perds quasiment jamais de finale. Je deviens un autre joueur quand le titre est en jeu." En attendant, il s'amuse de l'intérêt que les médias et ses concurrents lui portent, même s'il ne le réclame pas. Au contraire. "Je ne recherche pas la célébrité. Je laisse ça aux autres. Rafa, Roger, Roddick, ces gars là sont célèbres. Pas moi. C'est très bien comme ça." Mais s'il remporte l'Open d'Australie, il devra peut-être s'y habituer...
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