Djokovic : "Rafa, mon plus grand rival"
Mis à jour 26/01/2019 à 17:37 GMT+1
OPEN D’AUSTRALIE - Novak Djokovic va défier Rafael Nadal pour la 53e fois dimanche. La rivalité la plus prolifique de l'histoire du tennis masculin. Le Serbe est sorti vainqueur de combats mémorables face au Majorquin. Il en a perdu d'autres. Mais il a une certitude : ils tiennent une place unique dans sa carrière.
Quand il est rentré pour la première fois sur un court en compagnie de Rafael Nadal, en juin 2006, sur le Central de Roland-Garros, Novak Djokovic n'aurait sans doute pas imaginé que plus de cinquante autres duels allaient suivre. Série en cours. Avec un 53e à venir, dimanche, sur la Rod Laver Arena. Pas le moins alléchant.
Leur histoire commune ne ressemble à aucune autre, au moins quantitativement. S'il a également bastonné à 47 reprises contre Roger Federer, Nole n'a pas beaucoup d'hésitations : "Rafa, c'est mon plus grand rival dans ma carrière. J'ai joué tellement de matches contre lui, tellement de matches épiques, sur toutes les surfaces."
Mais ce n'est pas qu'affaire de statistiques. Pas un autre joueur, pas même Federer, ne l'a obligé à aller aussi loin. Physiquement, mentalement. Les deux étant liés. "L'intensité qu'il amène sur le court est immense, explique le numéro un mondial. Dans ce domaine, je n'ai jamais vu ou affronté un joueur plus marquant. Il vous oblige à être en alerte dès le premier point, à être à 100% d'entrée, puis en permanence. Et vous savez que vous devez être prêt à jouer quatre ou cinq heures avec un engagement constant, sur chaque point. Rafa est unique pour ça."
Melbourne 2012, le symbole
La dimension mentale, maintenant. Tout aussi éreintante que l'aspect physique, lorsqu'il s'agit de défier Nadal. Selon le Serbe, celui qui est sorti vainqueur de leurs plus grandes batailles a toujours été celui qui a su repousser un peu plus loin ses limites en la matière. "Pour franchir la ligne d'arrivée devant l'autre dans ces matches, il faut afficher plus de concentration et de détermination que l'autre, et gérer un peu mieux les moments où il y a le plus de pression, reprend Nole. Il n'y a pas de secret. C'est comme ça depuis quinze ans entre nous. Mentalement et émotionnellement, c'est très exigeant."
Spontanément, quelques-uns de leurs matches viennent à l'esprit et correspondent à merveille à ce descriptif. A commencer par le plus célèbre d'entre eux, sans doute. C'était à Melbourne, déjà. Une finale, déjà. Cinq sets et près de six heures. La plus longue finale de tous les temps. Rien qu'en évoquant le monument de 2012, Djokovic a l'air épuisé. "Ah, cette finale de six heures... Je ne l'ai jamais montrée à mon fils, je ne veux pas qu'il reste aussi longtemps devant la télévision, plaisante-t-il. Je dirai que c'est le symbole de notre rivalité. La cerise sur le gâteau."
On se pousse tellement à la limite...
Comme d'autres, ce gâteau-là, Nole l'avait dévoré. Mais ce ne fut pas toujours le cas. "Je crois que j'ai déjà perdu neuf fois contre lui en Grand Chelem (en 14 confrontations), rappelle-t-il. J'ai gagné des grands matches, mais j'ai aussi connu quelques défaites difficiles à avaler, en demie ou en finale à Roland-Garros ou à l'US Open." Mais il en est convaincu, plus que n'importe quel autre, ce sont bien ces chocs avec Nadal, gagnés ou perdus, qui l'ont élevé sur les hauteurs où il se trouve : "ils ont fait de moi le joueur que je suis aujourd'hui."
Il l'avoue, il arrive à prendre un plaisir particulier dans ces duels face à l'Espagnol. "Surtout quand je gagne, sourit-il. Mais en même temps, ces matches qui vont jusqu'au bout du 5e set, comme notre finale en Australie, ou la demie à Wimbledon l'an dernier, on se pousse tellement à la limite, on laisse tellement tout sur le court que, même battu, on peut être satisfait et oui, d'une certaine manière, en profiter. Quand il n'y a plus rien dans le réservoir en sortant du court, il n'y a rien à regretter et aucune raison de ne pas profiter."
Wimbledon 2018, le plus grand tournant
Novak Djokovic relève aussi que plusieurs de ses duels face à Nadal ont "marqué des tournants" dans sa carrière. C'est vrai de son premier titre à Wimbledon en 2011. En battant Rafa en finale, le Djoker accédait pour la toute première fois à la première place mondiale. Dans la foulée, une autre finale gagnée, à Flushing, lui avait ouvert les portes du Petit Chelem. Mais s'il ne devait en citer qu'un, ce serait peut-être le tout dernier : leur demi-finale (épique, encore) de Wimbledon. Le match qui a définitivement relancé la carrière du Serbe.
"Psychologiquement, estime-t-il, ce match m'a permis d'inverser les choses. Je rejouais bien, j'avais fait finale au Queen's, j'étais en demies à Wimbledon… Mais battre Nadal 10-8 au 5e set comme ça, ça m'a catapulté dans une autre dimension en termes de confiance. C'est parce que j'ai gagné ce match que j'ai pu briller à ce point les mois qui ont suivi." Le point de départ d'une folle cavalcade qui pourrait lui permettre, dimanche, d'aligner un troisième Majeur consécutif. Inespéré il y a encore moins d'un an...
Pour y parvenir, il faudra donc, une fois de plus, écarter Rafael Nadal de son chemin. "Cette finale arrive au meilleur moment pour tous les deux à mon avis, glisse encore celui qui vise une 7e couronne record à Melbourne. Rafa n'a jamais eu l'air aussi fort sur dur que ces deux dernières semaines. Il n'a pas perdu un set, il est très impressionnant, mais je ne joue pas trop mal non plus de mon côté. Ça va être intéressant, on va passer un bon moment." Un de plus. Il n'émet qu'un souhait : "j'espère qu'on n'aura pas à rester aussi longtemps sur le court qu'en 2012 !"
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