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Tsonga, un sale air de crépuscule

Laurent Vergne

Mis à jour 21/01/2020 à 17:00 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Chaque jour, retrouvez le débrief de la journée écoulée à Melbourne dans notre "Daily Australie". Mardi, Jo-Wilfried Tsonga, contraint à l'abandon dès le 1er tour contre Alexei Popyrin à cause d'un dos en vrac, a connu une triste sortie. Reverra-t-on le Manceau sur les terres du plus grand exploit de sa carrière en Grand Chelem ? Rien n'est moins sûr, malheureusement.

Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Il parait que le mal de dos est le mal du siècle. Pour Jo-Wilfried Tsonga, il sera peut-être le clou sur son cercueil de champion. Mardi, le Manceau, souffrant trop, a dû finir par jeter l'éponge contre le jeune Alexei Popyrin, qui était en train de le trimbaler sur la Melbourne Arena. Ce n'est pas un petit lumbago qui l'a poussé vers la sortie, mais un mal bien plus récurrent, une calcification des ligaments dorsaux.
Tsonga lâché par son physique, voilà une histoire récurrente, mais le dernier épisode médical possède un parfum crépusculaire. Pour la première fois, on sent que l'ancien numéro 5 mondial envisage la fin. Il s'en est ouvert assez clairement, en tout cas. "C'est vrai que j'ai eu beaucoup de problèmes, mais il y avait des solutions. Là, ça commence à être des problèmes de vieux", a-t-il souri au micro d'Eurosport.
Il n'est pas encore l'heure de procéder à la nécrologie du joueur Tsonga. On gardera ça pour plus tard. Il s'est relevé de beaucoup de choses dans sa carrière, et ce dès le plus jeune âge. Quand ses potes Monfils et Gasquet flambaient à 18 ou 20 piges, lui se demandait s'il pourrait un jour avoir la chance de montrer ce dont il était capable. Ce fut la première d'une longue série de résurrections. La dernière en date, quinze ans plus tard, date de l'an dernier. Reparti de zéro, JWT s'est battu comme un chien pour retrouver un niveau décent. Il avait bouclé 2019 autour de la 30e place mondiale, dans le cut pour être tête de série ici à Melbourne. Tout ça pour ça.
Au fond, on sent bien que, ce qui l'ennuie le plus, Jo, c'est l'idée de ne pas pouvoir choisir sa sortie. L'hypothèse d'être contraint de s'en aller parce que le corps n'en veut plus, n'en peut plus. La tête et le cœur, eux, tiennent encore largement le choc. "J'aime jouer", souffle-t-il. Mais combien de temps le pourra-t-il encore ?
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Tsonga : "Ce n'est un secret pour personne, je commence à arriver au bout..."


Le film du jour

Vous avez dormi cette nuit ? On ne vous en veut pas. Vous étiez occupés ce matin ? Pas grave. Voici, en quatre minutes et en images , tout ce qu'il faut retenir sur cette première journée de l'Open d'Australie.
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Ce qu'il ne fallait pas rater mardi : Les cadors (globalement) au rendez-vous


Les Tops

La grinta de Fognini : On peut dire et penser tout ce qu'on veut de Fabio Fognini, mais l'Italien est quand même un sacré guerrier quand il le décide. Mené deux manches à rien par l'enquiquinant Reilly Opelka et son service atomique mardi, Fognini a réussi à trouver la porte de sortie pour s'imposer au bout du 5e set, au super tie-break. Et comme ça, l'air de rien, l'ami Fabio a désormais réussi un drôle de Grand Chelem en carrière : il a remporté au moins un match en ayant été mené deux manches à rien dans chacun des quatre Majeurs. Il a désormais accompli cet exploit à sept reprises. Les deux plus fameux ? Sans doute ceux contre Monfils à Paris en 2010 et Nadal à l'US Open en 2015. Sacré Fabio.
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Opelka - Fognini : le résumé

La victoire-hommage de Jelena Ostapenko : Elle s'est imposée facilement (6-1, 6-4) contre Liudmila Samsonova au 1er tour. Pas un authentique exploit en soi pour la lauréate de Roland-Garros 2017. Mais dans ce contexte, sa victoire est à souligner. Quelques jours avant l'Open d'Australie, la Lettonne a eu la douleur de perdre son père. "Tu as été là depuis le 1er jour, avait-elle écrit sur les réseaux sociaux. Malheureusement, la vie peut vous enlever ceux que vous aimez le plus. Vous réalisez alors ce qui vous manque le plus une fois que vous l'avez perdu." Elle n'a pas gagné que pour elle, mardi.
La solidité de Wawrinka : Dans le flot des matches (96 au total !) de cette interminable journée de mardi, le succès de Stan Wawrinka est passé un peu inaperçu. Pas un immense match d'ailleurs de la part du Vaudois, qui a dû batailler quatre manches pour venir à bout de Damir Dzumhur (7-6, 5-7, 6-4, 6-4). Alors, pourquoi est-ce significatif ? Parce que Wawrinka avait perdu deux des trois matches joués contre le Bosnien depuis 2017. Ce 1er tour avait donc tout pour qu'il se prenne les pieds dans le tapis. Comme toujours en Grand Chelem, et plus encore ici, il faudra surveiller Wawrinka dans cette quinzaine.
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Wawrinka - Dzumhur : le résumé


Les flops

Le bilan français : Flop, c'est (peut-être) un peu sévère. Les victoires de Gaël Monfils, Pierre-Hugues Herbert et Gilles Simon ont adouci en fin de journée un bilan longtemps catastrophique. Avant cela, seul Benoît Paire avait survécu. Pour le reste, sont passés à la trappe mardi : Tsonga, Moutet, Humbert, Halys, Gaston, Chardy et Benchetrit. 4 sur 11, ce n'est pas exceptionnel. La réussite des Bleus dans cette édition 2020 repose désormais sur des troupes bien clairsemées...
La jeunesse canadienne : Franchement, il n'y a aucune raison d'accabler Felix Auger-Aliassime. Il n'a encore que 19 ans, il traverse une petite crise de croissance que beaucoup d'autres ont traversée et parfois à un âge plus avancé que le sien. Plus que sa défaite (en quatre sets) contre Ernests Gulbis, c'est plus la double élimination de FAA et son pote Denis Shapovalov dès le 1er tour à Melbourne qui constitue une déception. On attend beaucoup des deux jeunes Canadiens, à juste titre. Cet Open d'Australie est à oublier pour eux. Et à digérer.
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Gulbis - Auger-Aliassime : le résumé


Juste pour savoir...

Combien de Français au 3e tour chez les hommes ? Ils ne sont plus que cinq en 32es de finale, c'est maigrichon. C'est même le plus faible bilan depuis 2004.
Toute l'Australie va-t-elle soutenir Alexander Zverev maintenant que l'Allemand a annoncé qu'il donnerait en cas de titre ici l'intégralité de son "prize money" (2,5 millions d'euros) à la lutte contre les incendies qui ravagent le pays ?
A-t-on déjà vu un joueur aussi peu orthodoxe et aussi adroit au filet que Daniil Medvedev ? Le Russe donne parfois l'impression d'avoir une technique approximative à la volée, mais il s'en sort presque toujours. Contre Tiafoe, ce fut parfois fascinant à voir.
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Pas orthodoxe mais efficace : l'improbable quadruple volée de Medvedev


3 stats à avoir en tête

0. Le nombre de victoires de Marco Cecchinato en Grand Chelem depuis sa demi-finale surprise à Roland-Garros en 2018. Sachant que l'Italien, avant ce parcours mémorable à Paris, n'avait jamais gagné le moindre match dans un Majeur, son improbable bilan en 12 participations est donc le suivant : une demi-finale, 11 sorties d'entrée.
1. Pour la première fois de sa carrière, Fiona Ferro a battu une joueuse du Top 50 dans un tournoi du Grand Chelem, en s'imposant contre la Belge Alison Van Uytanck, classée 47e à la WTA.
6. Jo-Wilfried Tsonga a intégré mardi un club peu enviable : celui des joueurs ayant abandonné dans tous les tournois du Grand Chelem. Le Manceau rejoint Novak Djokovic, Janko Tipsarevic, Wayne Ferreira, Andrei Pavel et Evgeny Korolev.
Pour toutes les stats sur l'Open d'Australie, suivez @JeuSetMaths sur Twitter.

Le quiz du jour

La réponse au quiz photo d'hier était Brian Teacher. L'Américain a remporté l'Open d'Australie en 1980, à une époque, il est vrai, où les meilleurs joueurs du monde n'effectuaient pas le voyage aux Antipodes.
Le quiz de mardi : cinq indices pour retrouver un joueur. Tous les indices sont évidemment en rapport avec l'Open d'Australie.
. 21 ans
. 81
. 5 sets
. Demi-finale
. Marcelo Rios
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