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Au boulot, la NextGen ? "Les jeunes pensent tout savoir, mais ils ne savent rien"

Laurent Vergne

Mis à jour 21/02/2021 à 20:36 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE 2021 - Novak Djokovic avait raison. Les principales incarnations de la nouvelle génération ont encore beaucoup de travail avant de déloger les tauliers. Le Serbe s'est chargé lui-même de le prouver dimanche en étrillant Daniil Medvedev en finale à Melbourne. Goran Ivanisevic, l'entraîneur du numéro un mondial, dresse même un constat sévère.

Goran Ivanisevic, l'entraîneur de Novak Djokovic.

Crédit: Getty Images

Encore raté pour la "NextGen". Stan Wawrinka reste le dernier joueur à avoir battu un membre du Big 3 en finale de Grand Chelem. C'était à l'US Open, en 2016. Depuis, beaucoup s'y sont essayés. Plus ou moins jeunes.
Des joueurs de leur génération, d'abord. Marin Cilic (Wimbledon 2017, Australie 2018), Kevin Anderson (US Open 2017, Wimbledon 2018), Wawrinka encore lui (Roland-Garros 2017) ou le revenant Juan Martin Del Potro (US Open 2018).
Deux joueurs plus jeunes, aussi. Dominic Thiem (Roland-Garros 2018 et 2019, Australie 2020). Et Daniil Medvedev. Le Russe, après avoir buté d'un rien contre Rafael Nadal à Flushing en 2019, a bu la tasse dimanche à Melbourne contre Novak Djokovic.
Le couronnement de la génération baptisée "NextGen" par l'ATP, celle qui aura théoriquement la charge de prendre la relève des monstres de ce premier quart du XXIe siècle, se fait donc attendre. Plus encore que l'issue de cette finale du dernier Open d'Australie, c'est la forme qui navre : Djokovic, en éparpillant Medvedev, a montré que non seulement la passation de pouvoir n'était pas pour aujourd'hui, mais que, potentiellement, elle n'était pas pour demain non plus. "Avec tout le respect du monde, ils ont encore du travail", avait prévenu le Djoker sur Eurosport, jeudi, les invitant à se "bouger le cul" s'ils voulaient prendre la place.
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Djokovic : "Avec tout le respect du monde, ils ont encore beaucoup de travail"

Ils n'acceptent pas de se remettre en cause
Si la leçon de Tonton Nole ne semblait pas forcément hors de propos sur le coup, 72 heures plus tard, elle apparait plus pertinente que jamais. Goran Ivanisevic, qui s'y connait pour ce qui est d'avoir attendu son tour avant de décrocher un grand titre (il a remporté Wimbledon en 2001, à 30 ans, quand plus personne n'y croyait), en a repassé une couche sans trop se forcer après cette finale à sens unique. "Les jeunes pensent tout savoir, mais ils ne savent rien du tout", a déclaré l'entraîneur du numéro un mondial.
Selon le Croate, les monstres sacrés du jeu se distinguent encore du commun des mortels tennistiques. "Il faut comprendre que ces trois champions se sont mutuellement aidés à devenir de meilleurs joueurs en se poussant les uns les autres, poursuit Ivanisevic. Pourquoi sont-ils les meilleurs depuis si longtemps ? Parce qu'ils n'ont jamais eu peur de tenter quelque chose de nouveau, d'ajouter autre chose dans leur jeu, d'apprendre quelque chose, essayer de nouvelles choses à l'entraînement."
A l'écouter, la nouvelle génération devrait s'intéresser un peu plus à ce qui a fait le succès d'un Nadal, d'un Djokovic ou d'un Federer. "Ils vont devoir apprendre de ces trois-là, dit encore le coach du numéro un mondial. Leurs résultats parlent pour eux." Mais le changement, ce n'est pas pour maintenant, toujours d'après Ivanisevic : "Sur le court, ces trois-là sont incroyables. Et ils vont rester les meilleurs parce que les jeunes ont encore beaucoup à apprendre. Encore une fois, ils sont un peu trop persuadés de tout savoir. Ils n'acceptent pas de se remettre en cause."
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New York - Melbourne, même combat ? En février, Djokovic avait détruit Medvedev

Djokovic : "Ce n'est qu'une question de temps"

Un jugement sévère et c'est finalement du côté du bourreau, qui tançait encore gentiment il y a trois jours, qu'il faut aller chercher un peu de réconfort. Novak Djokovic avait haussé le ton parce qu'il savait que Medvedev ou Tsitsipas se profilait en finale. Maintenant qu'il a écrasé la rébellion, il peut afficher une certaine mansuétude.
Pourquoi les "jeunes", au sens large, n'y arrivent-ils pas ? "Ils en ont les qualités, assure Djokovic, procureur devenu avocat. Dominic (Thiem) l'a prouvé en remportant l'US Open. Je pense juste que Roger, Rafa et moi nous parvenons toujours à jouer notre meilleur tennis en Grand Chelem. Nous savons quoi faire, nous savons gagner des matches en cinq sets sur différentes surfaces. Ça rend les choses plus compliquées pour les jeunes. Tsitsipas, Zverev, Medvedev, ils ont tous remporté les Masters de fin d'année, plusieurs Masters 1000 et sont bien classés. Ils ont tous joué en demi-finale et finale de Majeurs. Donc ce n'est qu'une question de temps..."
Problème, ce refrain, récurrent à chaque "bottage" de fesses d'un "NextGen", va finir par dater. Alors, quand ? "J'espère que ce ne sera pas bientôt", conclut Djoko dans un sourire.
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Di Pasquale : "Federer se fera dépasser par Djokovic et Nadal en nombre de Grands Chelems"

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