"Crucifié", "Spartacus" et "conditions de merde" : Le clan de Novak Djokovic crie au "scandale"

Guillaume Maillard Pacini

Mis à jour 06/01/2022 à 18:25 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Dans l'attente de la décision concernant son visa, Novak Djokovic se trouve toujours dans un hôtel qui abriterait des réfugiés illégaux, sans visas valables depuis plus de deux ans. Une situation ubuesque qui révolte Srdjan Djokovic, son père, et l'ensemble de son entourage, qui a décidé de l'hériger en "Spartacus" d'un nouveau monde.

Srdjan Djokovic, papà, di Novak, protesta in piazza

Crédit: Getty Images

Qui aurait pu imaginer ça il y a encore quarante-huit heures ? Serein, tranquille, Novak Djokovic publiait alors une photo sur les réseaux sociaux. Lui, ses valises et ses raquettes, en partance pour l'Australie après avoir obtenu une exemption médicale. Le N.1 mondial avait alors le sourire. Il l'a probablement perdu depuis. Le voilà aujourd'hui bloqué dans un centre de rétention de Melbourne après s'être vu annuler son visa par les autorités locales.
Non-vacciné, Djokovic peut toutefois compter sur le soutien de plusieurs supporters, réunis devant le centre de rétention pour protester contre la détention du Serbe. "Aujourd'hui ils peuvent le jeter dans un donjon, demain ils peuvent l'enchaîner. Novak est le Spartacus d'un nouveau monde qui ne tolérera pas l'injustice, le colonialisme et l'hypocrisie, a déclaré de son côté Srdjan Djokovic, son père, en conférence de presse ce jeudi. Ils le gardent en captivité. Ils piétinent Novak pour piétiner la Serbie et le peuple serbe. Morrison (le premier ministre australien) et ses semblables ont osé attaquer Novak pour mettre la Serbie à genoux. Ça n'a rien à voir avec le sport, c'est politique. Novak est le meilleur joueur du monde mais quelques centaines de millions de personnes à l'ouest ne peuvent pas le supporter".
Jésus a été crucifié sur la croix...
La mère du joueur a parlé d'une situation "scandaleuse". "Ils veulent lui couper les ailes, mais nous savons à quel point il est fort. Novak est détenu comme un prisonnier", a-t-elle prévenu. Avant que "Papa" Djokovic ne rajoute : "Jésus a été crucifié sur la croix, et tout lui a été fait, mais il est encore vivant parmi nous. Maintenant, Novak est en train d'être crucifié, ils lui font de tout". Pendant ce temps, son fils prend son mal en patience dans le désormais fameux Park Hôtel.
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Que dit-on du cas Djokovic sur le circuit ? "Beaucoup de joueurs pensent comme Nadal"

Cet établissement, où sont placées en rétention une trentaine de personnes dans des chambres relativement exiguës, est devenu tristement célèbre en décembre dernier, lorsqu'un incendie s'est déclaré dans le bâtiment, forçant son évacuation et provoquant l'hospitalisation d'une personne. Une semaine plus tard, des demandeurs d'asile avaient posté des photos sur les réseaux sociaux, affirmant que la nourriture qu'on leur servait était infestée d'asticots et accompagnée de pain moisi.
"Les médias parleront davantage de nous, le monde entier probablement, ce qui est vraiment triste, parce que ce n'est dû qu'à la présence de Djokovic ici pendant quelques jours", a confié Mehdi Ali, détenu à Park Hotel, à l'AFP. Près de 180 personnes y ont été détenues l'an passé. La plupart de celles qui y sont hébergées auraient été amenées en Australie pour y recevoir des soins médicaux, après avoir été détenues sur la petite île de Nauru, dans le Pacifique, et sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. En 2020, le bâtiment avait fait l'objet d'une autre polémique: l'Hotel Rydges (son nom à l'époque) est devenu un foyer de contaminations au Covid-19 dans la ville, alors qu'il accueillait des personnes devant observer une période de quarantaine.

"Un scandale"

Viktor Troicki, capitaine de Coupe Davis serbe et proche du "Djoker", a quant à lui confié son indignation à L'Equipe. "C'est un scandale, a-t-il lâché. Jamais aucun athlète, pas seulement joueur de tennis mais un des plus grands champions au monde, n’a été traité de cette façon, torturé en quelque sorte. C’est un scandale énorme, qui n’a rien à voir avec le tennis ou le sport, c’est juste politique. Le gouvernement fédéral australien a décidé de montrer son pouvoir et de faire un exemple. Novak a reçu une exemption pour aller là-bas, tout était clair, et qu’elle ne soit plus valide maintenant, c’est une blague."
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Le Park Hôtel, où Novak Djokovic patiente en attendant la décision concernant son visa

Crédit: Getty Images

Pour l'ancien coéquipier du numéro 1 mondial en Coupe Davis, Djokovic est déténu "dans des conditions de merde". "Il est avec des réfugiés ou des migrants. Ce n’est pas vraiment comme ça qu’on devrait traiter un champion de sa trempe", a-t-il déploré, estimant que son ami n'a "rien fait de mal".
(Avec AFP)
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