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Horizon bouché : Sans vaccin, Novak Djokovic va voir d'autres portes se fermer

Laurent Vergne

Mis à jour 16/01/2022 à 15:37 GMT+1

La page australienne s'est refermée douloureusement dimanche pour Novak Djokovic, contraint de quitter les antipodes après avoir perdu la bataille judiciaire pour de bon. Un coup dur pour lui, et ce n'est peut-être pas le dernier. D'autres pays, à commencer par les Etats-Unis, risquent de le déclarer indésirable s'il persiste à ne pas se faire vacciner.

Novak Djokovic, tête baissée, a perdu son combat judiciaire contre l'Australie.

Crédit: Imago

Quelle saison s'apprête à vivre Novak Djokovic ? Depuis ce dimanche, il est acquis qu'il ne pourra briguer une 21e victoire en Grand Chelem synonyme de record absolu dans le tennis masculin lors de l'Open d'Australie. Banni du pays, le Serbe se voit privé de "son" tournoi, son terrain de jeu préféré, celui où il a conquis neuf de ses vingt couronnes majuscules. Un énorme coup dur pour lui, mais d'autres pourraient suivre. Car sans changement de son statut vaccinal, il risque de voir d'autres portes se fermer.
Dans les mois qui viennent, la situation sanitaire en divers points de la planète a le temps d'évoluer et les protocoles qui l'accompagnent avec. Mais à ce stade, sans vaccination, le numéro un mondial pourrait se retrouver face à un mur. Seule bonne nouvelle pour lui, Roland-Garros ne devrait pas lui fermer ses portes.
"Il faudra un pass vaccinal tout le temps pour entrer dans un équipement sportif, mais il y a des protocoles sanitaires imposés pour les grands événements, qui viennent s'ajouter, s'additionner au protocole du pays et donc c'est ce qui permettra en France à quelqu'un comme Novak Djokovic de pouvoir entrer sur le territoire", a expliqué la ministre des Sports Roxana Maracineanu la semaine passée dans un entretien accordé à France Info vendredi. "Nos équipes travaillent en collaboration avec les autorités publiques, qui préciseront les règles relatives à l'accueil des sportifs étrangers non-vaccinés pour notre tournoi en temps utile", a déclaré dimanche Gilles Moretton, le président de la FFT.
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Etats-Unis, mission impossible ?

En revanche, pour Wimbledon et l'US Open, les choses pourraient s'avérer nettement plus complexes. Le Grand Chelem londonien Wimbledon n'entre pas parmi les événements sportifs bénéficiant d'exemptions. Novak Djokovic serait donc soumis à une quarantaine stricte si les contraintes sanitaires britanniques n'évoluent pas d'ici le mois de juin. Le Serbe serait soumis à un isolement de dix jours à son arrivée sur le sol britannique. Compte tenu de la proximité de la fin de Roland-Garros avec le début des Internationaux de Grande-Bretagne, le timing serait pour le moins serré.
Reste le cas de l'US Open, de loin le plus épineux pour le "Djoker". Sans être citoyen américain ou résident permanent, il est obligatoire de présenter un schéma de vaccination complet pour entrer aux Etats-Unis. Certes, il existe des exemptions médicales, mais elles sont rares et plus strictement définies encore qu'elles ne l'étaient pour l'Australie. Une infection récente au Covid-19 n'en fait pas partie.
En revanche, "une contre-indication médicale documentée à recevoir un vaccin contre le Covid 19", oui, selon les termes de l'agence fédérale américaine de santé publique. Mais refuser de se vacciner ne constitue pas un motif. Facteur aggravant, au-delà du protocole fédéral, certaines villes appliquent leurs propres règles sanitaires qui vont encore plus loin. C'est le cas de New York, qui rend obligatoire le vaccin, sans exemption possible.
Conclusion, si l'US Open débutait demain, Novak Djokovic n'aurait aucune chance d'y participer. Et avant le rendez-vous de Flushing Meadows, deux Masters 1000 sont prévus en Californie (Indian Wells) et en Floride (Miami), dès le mois de mars. Là aussi, on voit mal comment le champion serbe pourrait y participer en l'état. Un troisième Masters 1000, à Cincinnati, est organisé au mois d'août en amont de l'US Open.
Je pense qu'il commet une grosse erreur en ne se faisant pas vacciner
A court terme, son horizon semble bouché. Au point de légitimer cette question : Novak Djokovic, 34 ans, peut-il voir la fin de sa carrière ruiner par des considérations sanitaires. Jusqu'ici, dans sa carrière, on serait même tenté de dire dans sa vie, compte tenu du contexte dans lequel il a grandi, celui d'un enfant sous les bombes, il s'est relevé de tout, a effacé chaque obstacle avec une détermination féroce.
Mais la donne a changé. Bien ou mal, pour ou contre, le monde lui impose des éléments qu'il ne maîtrise pas. Djokovic, lui, aime tout maîtriser. C'est ainsi qu'il est devenu un des plus grands champions de son temps et de l'histoire de son sport. Il existe une solution qui débloquerait la situation et réglerait le problème : la vaccination. Mais acceptera-t-il de s'y soumettre puisque, à ses yeux, il s'agirait sans aucun doute d'une forme de capitulation d'abandon de ses convictions.
"Je pense qu'il commet une grosse erreur en ne se faisant pas vacciner, a estimé son ancien entraîneur Boris Becker ce week-end dans le Daily Mail, réitérant des propos tenus sur Eurosport voilà quelques jours. Une erreur qui menace le reste de sa carrière et sa chance de s'imposer comme le plus grand joueur de tous les temps. Il ne s'agit pas que de l'Australie. Le monde a changé, et ça va être très difficile pour lui de mener une vie de tennisman professionnel à travers le monde sans vaccination, avertit l'Allemand. Peut-être qu'un jour la situation redeviendra plus normale, mais à 34 ans, il ne lui reste plus beaucoup de temps pour atteindre ses objectifs."
Pour Novak Djokovic, aujourd'hui, c'est la pratique même de son métier qui apparaît en suspens.
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