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Le Big 3 du jour : Andy Murray, survivant et légendaire

Laurent Vergne

Mis à jour 19/01/2023 à 20:36 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Chaque jour, à l'issue des débats à Melbourne, le Big 3 revient sur tout ce qu'il ne fallait pas rater. Les trois infos majeures, les trois stats, les trois plus beaux points et les trois matches à ne pas manquer le lendemain. Jeudi, tout a été écrasé par le match de légende entre Andy Murray et Thanasi Kokkinakis, qui ont bataillé près de six heures, jusqu'à 4h du matin.

Une bataille titanesque et l'obstination de Murray a payé : les temps forts de son succès

Les trois moments forts

Une statue pour Murray (et Kokkinakis)
Un monument. Une folie. Le tennis dans toute sa déraisonnable splendeur. Mais comment ne pas l'aimer, dans des soirées comme celle-ci ? 5h45 de combat achevé à plus de 4h du matin à Melbourne. Du très bon tennis, la plupart du temps. Du très, très grand tennis même dans un troisième set absolument magistral, qui a fait basculer ce match dans une autre dimension. Mené deux manches à rien et 5-2 dans le troisième acte, Andy Murray, presque vaincu, ce que tout le monde aurait compris après son marathon face à Matteo Berrettini mardi, a décidé de ne pas mourir. Il y a mis une telle obstination, que Thanasi Kokkinakis a fini par céder au bout de la nuit, 4-6, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 6-3, 7-5.
C'est dur et cruel pour l'Australien, qui ne méritait pas ça. Personne ne mérite de perdre comme ça. A chaud, il se fout probablement d'être associé à ce duel titanesque, dont la dramaturgie a été renforcée par l'heure tardive. "C'est ridiculeusement tard", a soufflé Murray dans son interview sur le court, le tout dit dans un sourire pour remercier une large part du public qui était resté. Public magnifique lui aussi, évidemment derrière son héros local, mais qui n'a jamais manqué de respect à l'Ecossais. C'était complètement fou, vraiment. Mais on se pose tout de même une question : où Andy Murray va-t-il chercher tout ça ?
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Après 5h45 de jeu, Murray peut exulter : sa balle de match

Carnage chez les hommes
A l'issue de cette quatrième journée, le tableau masculin est d'ores et déjà dépouillé de bon nombre de ses ténors. Forfaits avant le tournoi, blessures en cours ou contre-performances, les raisons varient mais le constat est là. Carlos Alcaraz, numéro un mondial, Rafael Nadal, numéro 2 et Casper Ruud, numéro 3, ne sont plus dans la course au titre. On peut y ajouter Nick Kyrgios, attendu comme le grand animateur de la quinzaine, et Matteo Berrettini, demi-finaliste l'an passé.
Les trois premiers mondiaux absents du troisième tour, c'est une première en Grand Chelem depuis plus de 20 ans et l'Open d'Australie 2002. Un vrai carnage. Reste que le numéro un mondial virtuel et grand favori de cette édition 2023, lui, est toujours là. Et autour de lui, tout se dépeuple. Lui, c'est Novak Djokovic. Mais le "Djoker", 5e mondial actuellement, a ses propres soucis avec cette cuisse qui siffle. Dans ce tournoi où chaque jour apporte son lot de sensations, même le Serbe, nonuple vainqueur à Melbourne, n'est pas à l'abri d'une catastrophe. Mais lui est toujours debout, au moins.
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Brooksby a surclassé, relancé… puis éliminé Ruud : les temps forts

Garcia, so clutch
Leylah Fernandez dès le deuxième tour, sur le papier, c'était un gros test pour Caroline Garcia. Elle l'a passée avec succès, en deux sets (7-6, 7-5). Pourtant, la Française n'a ni vraiment maîtrisé son sujet ni réellement dominé son adversaire. Au contraire. Constamment sous pression, on pourrait presque dire que Garcia aurait été battue aux points. Sauf que le tennis n'est pas de la boxe. Si elle est au troisième tour ce jeudi, c'est en grande partie grâce à tout ce qu'elle a accumulé ces derniers mois. On appelle ça la confiance et elle fait des miracles.
Il y a un seul domaine où Garcia a été au-dessus de la Canadienne : la gestion des points importants. C'était plus "Clutch Caro" que "Flying Caro". Elle n'a pas signé sa meilleure performance au service, mais dans les moments chauds, elle a sorti l'artillerie lourde. Elle a sauvé huit balles de break sur neuf et en a converti deux sur trois. Ça aide. Caroline Garcia aurait pu perdre en deux sets, elle a gagné en deux. Lors du Players' Voice qu'Eurosport lui avait consacré en fin d'année, elle nous confiait que, désormais, elle se sentait apte à se sortir de matches compliqués dans lesquels elle ne joue pas son meilleur tennis. Ce deuxième tour en est un très bon exemple.
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Garcia a haussé le ton quand il le fallait : les temps forts de son succès

Les trois déclas du jour

Jérémy Chardy
"C'est un cadeau de rejouer au tennis. J'ai joué deux matchs ici, j'ai repris du plaisir, je me suis bien senti sur le court, j'ai fait deux matchs sans avoir la moindre douleur au genou, donc c'est ultra positif. Mais je suis loin du niveau où j'aimerais être, il faut encore beaucoup travailler. Le chemin est encore long, mais j'ai envie de le faire. Si mon classement effectif n'est pas terrible une fois que j'aurai fini d'utiliser mes classements protégés, je peux annoncer que je ne repartirai pas jouer des Challengers."
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Chardy excédé : son embrouille avec l’arbitre

Casper Ruud
Sur sa préparation peu académique avec des exhibitions en Amérique du Sud avec Nadal : "Je ne sais pas. C'est très facile de venir dire aujourd'hui que c'était une mauvaise chose pour moi et peut-être pour Rafa. Je ne vois pas pourquoi ça nous aurait empêchés de faire un bon Open d'Australie. Ce n'est qu'une coïncidence. C'est juste que l'écart entre les joueurs est tellement mince aujourd'hui... A l'US Open, je vais en finale mais je m'en sors de justesse au troisième tour contre Tommy Paul. La pièce était tombée de mon côté."
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Y a-t-il trop d'exhibitions ? "Oui c'est incompréhensible" pour Henin

Novak Djokovic
"Je suis inquiet et j'ai des raisons de l'être. La situation concernant ma blessure n'est pas idéale, mais je ne veux pas entrer dans les détails. Je dois l'accepter. Mon équipe fait tout pour que je puisse jouer tous les matches. Au moins, l'avantage des tournois du Grand Chelem est d'avoir un jour de repos entre deux matches. Je ne m'entraîne pas durant les jours de repos."
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Djokovic sur sa cuisse : "Pour être honnête, ce n'est pas très bon"

Les trois stats à retenir

0/4. Pablo Carreno Busta peut maudire les tie-breaks, ou super tie-breaks au cinquième set. Battu par Benjamin Bonzi jeudi 7-6 dans la dernière manche, c'est la quatrième fois qu'il achève un match en trois sets gagnants dans cette configuration et la quatrième fois qu'il perd. A Melbourne, ce n'est pas une première. On se souvient de sa fin de match houleuse contre Kei Nishikori en 2019. De façon plus globale, son bilan en cinq manches laisse à désirer : 7 victoires, 14 défaites.
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La 6e balle de match est la bonne : Bonzi s’invite au 3e tour

3. Ons Jabeur et l'Open d'Australie, ce n'est plus vraiment ça. La Tunisienne restait sur deux finales (perdues) à Wimbledon et à l'US Open, mais à Melbourne, c'est déjà fini pour la numéro 2 mondiale, éliminée dès le deuxième tour par la Tchèque Marketa Vondrousova, seulement 86e mondiale mais ex-finaliste de Roland-Garros. Absente l'an dernier pour une blessure au dos, Jabeur avait été stoppée dès le troisième tour en 2021. Depuis son quart de finale en 2020, elle a donc gagné trois matches en trois éditions. Moitié moins qu'à Londres ou New York sur le seul tournoi 2022.
57. La différence entre le cumul des coups gagnants de Alexey Popyrin et Taylor Fritz jeudi et leurs fautes directes. L'Australien a fini le match à +30 : 74 coups gagnants, 44 fautes directes. Pour Fritz, le ratio était à peine moins bon : 67 - 40.

Les trois points du jour

L'incroyable défense de Sir Andy. Un parfum de Connors - Haarhuis 1991 à l'US Open…
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La défense de l'année : Murray résiste, résiste, résiste puis exulte !

Popyrin fusille Fritz...
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Quel coup droit : Popyrin mystifie Fritz

Michael Mmoh a une sacrée main
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Malgré un tweener, Zverev surpris par le toucher de Mmoh

Les trois matches à suivre demain

Daniil Medvedev – Sebastian Korda
C'est son premier "gros" test de la quinzaine. Très convaincant lors de ces deux premiers matches, Daniil Medvedev va passer aux choses sérieuses dans ce 3e tour de l'Open d'Australie face à Sebastian Korda. Double finaliste sortant, le Russe est devenu le grand favori de son quart de tableau depuis la sortie de Rafael Nadal. Mais attention au jeune Américain qui sort d'une finale à Adélaïde où il avait bien failli battre Novak Djokovic. Voilà qui promet un succulent dessert pour les spectateurs de la Rod Laver Arena.
Frances Tiafoe – Karen Khachanov
A l'US Open, l'Américain et le Russe étaient en demi-finales. Ils s'étaient arrêtés tous les deux à ce stade de la compétition. Cette fois, c'est en 16e de finale que Frances Tiafoe et Karen Khachanov vont s'affronter vendredi en ouverture de la night session sur la Margaret Court Arena. Une affiche qui aurait eu de la gueule en seconde semaine. Ça va dépoter.
Elena Rybakina – Danielle Collins
Elena Rybakina a-t-elle la reconnaissance qu'elle mérite ? La Kazakhe n'est pas loin de penser que non, en dépit de son sacre à Wimbledon en juillet dernier. Elle semble en perpétuelle quête de crédibilité, y compris ici, à Melbourne, où elle n'a jamais dépassé le troisième tour. Vendredi, elle devra être en mode Wimbledon contre Danielle Collins, finaliste en 2022 contre Ashleigh Barty.
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