Open d'Australie - Rafael Nadal, le coup dur de trop ? "Je suis détruit mentalement"

OPEN D'AUSTRALIE - Après son élimination au 2e tour de l'Open d'Australie par Mackenzie McDonald (6-4, 6-4, 7-5), Rafael Nadal n'a pas tardé à se présenter en conférence de presse mercredi. S'il n'a pas manqué de saluer la prestation de son adversaire, il n'a pas caché son inquiétude quant à sa blessure à la hanche… tout en se disant prêt à un énième come-back.

Dominé, dépassé et finalement blessé : comment Nadal a été éliminé par McDonald

Video credit: Eurosport

Une fois de plus, son corps l'a lâché. Après le pied, les côtes et les abdominaux l'an dernier, Rafael Nadal a vu sa hanche le trahir mercredi à la fin du deuxième set de son 2e tour contre l'Américain Mackenzie McDonald. Déjà en difficulté dans le jeu face à un adversaire en verve, il a dû se résigner à une issue inéluctable : la défaite, tout en refusant d'abandonner. Alors forcément, l'homme aux 22 titres du Grand Chelem (un record) a accusé le coup face aux journalistes, lui qui ne parvient plus à briser le cercle infernal des pépins physiques.
"Parfois c'est frustrant, parfois c'est difficile à accepter. Parfois, vous vous sentez super fatigué de toutes ces blessures. Je ne peux pas venir ici et vous mentir en vous disant que la vie est fantastique, qu'il faut rester positif et continuer à se battre. Pas maintenant. Demain est un autre jour, mais maintenant, c'est un moment difficile. C'est un jour difficile et je dois l'accepter. Vous savez, je ne peux pas me plaindre de ma vie du tout. Mais c'est une blessure de plus. Je ne peux pas dire que je ne suis pas détruit mentalement en ce moment", a-t-il lâché, dépité.
picture

La prise de bec entre Nadal et l’arbitre : "Avec vous, c’est toujours pareil"

Video credit: Eurosport

Fidèle à son habitude, le Majorquin a en préambule reconnu la qualité et le niveau de jeu de son adversaire du jour, Mackenzie McDonald. Pendant un set et demi, Nadal a été ainsi dominé à la régulière, pris de vitesse. Quand sa hanche l'a lâché, il venait d'ailleurs de concéder un nouveau break (6-4, 4-3). Mais rien n'était irrémédiable, vu la capacité de l'animal à retourner des situations mal engagées, surtout en Grand Chelem. Ne pas avoir pu défendre ses chances à 100 %, c'est ce qui le frustre le plus.
"Je sens une gêne depuis deux jours, mais rien à voir avec ce qui s'est passé aujourd'hui. Je ne sais pas exactement ce qui se passe, si c'est le muscle, l'articulation. J'ai déjà eu des problèmes de hanche dans le passé, quelques traitements, mais pas une blessure aussi importante. Maintenant, je sens que je ne peux pas bouger. Mais je ne connaîtrai pas l'ampleur des dégâts avant de passer des examens. Et d'ailleurs, j'en ai marre d'en parler. J'ai perdu le match, c'est tout. Je ne sais pas si dans de bonnes conditions, j'aurais gagné. J'aurais eu plus de chances de le faire sans doute. Mais j'ai essayé et ce n'était pas possible", a-t-il constaté.
Alors pourquoi le Majorquin s'est-il entêté ? Pourquoi n'a-t-il pas jeté l'éponge après la perte du second set. Au fond de lui, il avait sûrement compris qu'il ne pouvait pas s'en sortir et que même en cas de miracle, un forfait au 3e tour était inévitable. Son clan le savait aussi, vu la mine sombre affichée par son coach Carlos Moya et les larmes versées par son épouse dans les tribunes de la Rod Laver Arena. Mais Nadal a des principes et avait un statut à honorer. Et il se connaît parfaitement.
"Bien sûr que j'ai pensé à arrêter, a-t-il encore concédé. J'ai essayé de continuer sans aggraver la blessure. Je ne pouvais plus du tout frapper un revers, ni courir pour remettre les balles. Mais je voulais finir le match. Je n'ai pas demandé l'avis de mon clan, je suis assez âgé pour prendre des décisions. Je ne voulais pas abandonner en tant que tenant du titre. C'est le sport. Il faut essayer au mieux jusqu'au bout, peu importe les chances de victoire qu'on a. C'est la philosophie, l'essence du sport. J'ai essayé de suivre ce principe pendant toute ma carrière."
picture

Nadal : "Je ne voulais pas abandonner en tant que champion en titre"

Video credit: Eurosport

Prêt à tout faire pour revenir, mais pour combien de temps ?

Et la suite ? Dans l'incertitude quant à la nature exacte du problème - musculaire ou articulaire ? -, Nadal est suspendu au verdict des examens qu'il va s'empresser de passer. La détresse est d'autant plus grande que l'intéressé était convaincu de pouvoir encore inverser la tendance des derniers mois.
Ces trois dernières semaines d'entraînement - la plus grande quantité de travail pré-Open d'Australie qu'il ait effectuée depuis une décennie selon lui - avaient été très positives et son 1er tour remporté à l'usure contre Jack Draper l'avait remis sur de bons rails. Mais pas question pour autant de parler de retraite. S'il y a une chance de retrouver son meilleur niveau, l'Espagnol la saisira.
"Je ne sais pas ce qui peut se passer dans le futur. Ça fait 7 mois que je n'ai quasiment pas joué et si je dois m'absenter encore longtemps, alors c'est super difficile d'être dans le rythme et compétitif. Mais c'est très simple : j'aime ce que je fais. Je sais que ça ne durera pas éternellement. J'aime me sentir compétitif. J'aime me battre pour les choses pour lesquelles je me suis battu la moitié de ma vie, ou même plus. Quand vous aimez ce que vous faites, en fin de compte, les sacrifices ont toujours du sens. Et puis, ce n'est pas le bon mot. Quand vous faites ce que vous aimez, ce n'est pas un sacrifice. Le sacrifice, c'est de faire des choses que vous ne voulez pas faire. Et ce n'est pas mon cas."
picture

Rafael Nadal lors de l'Open d'Australie 2023

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité