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ParEurosport

Mis à jour 31/05/2011 à 18:21 GMT+2

Marion Bartoli va disputer son premier quart de finale à Roland-Garros. A deux matches de "son rêve", jouer la finale à Paris, la N.1 française revient sur les raisons de son succès tardif aux Internationaux de France : un travail acharné, un état d'esprit conquérant et du plaisir à jouer sur terre.

TENNIS 2011 ROLAND GARROS MARION BARTOLI

Crédit: Eurosport

. UN ENTRAÎNEMENT DIFFERENT
La bonne saison de Marion Bartoli part de là. D'un entraînement qui a radicalement changé. Une espèce de potion secrète, concoctée par son entraîneur de père et bien gardée par la Française, mais qui continue de faire ces preuves cette saison. Pour l'instant, le bilan, même sans titre, est honorable avec deux finales jouées sur le circuit WTA, à Indian Wells et Strasbourg, et deux demi-finales. "Ce quart de finale récompense enfin tout le travail accompli avec mon père. J'ai changé beaucoup de choses cette année.Mais je ne vais tout vous livrer sur un plateau, ce serait trop facile."
D'un sourire en coin, Marion ne veut pas en dire beaucoup plus, mais quelques bribes se sont tout de même échappé. "Mon père m'a donné beaucoup de clés pour y arriver. Ses séances d'entraînement sont durs à tenir physiquement, mais, à côté de ça, la durée du match me parait plus facile à tenir. Sans rentrer dans le détail, je fais un gros travail de fond et d'endurance. Pour vous prendre un exemple, avant mon match, je m'échauffe entre 2h30 et 2h45. A l'entraînement, quand je rentre sur le court, je prends du temps pour parvenir à jouer comme je veux. On échange beaucoup avec mon père. Tant que j'arrive pas à avoir ce que je veux, je reste sur le court."
. UN PARCOURS DU COMBATTANT SUR TERRE BATTUE
Le problème longtemps rencontré est que le jeu de Bartoli sur terre battue a du mal à s'exprimer. C'est un jeu d'attaque, fondé sur une prise de balle tôt dans l'échange. Après sa forme physique, ce sont principalement ses déplacements qui ont été travaillés sur cette surface exigeante, point d'ancrage essentiel pour exister. Pour cela, pas de secret, l'enchaînement des matches sur terre battue a été primordial pour comprendre ses erreurs et peaufiner ses réglages. "C'est vrai que j'allais de déceptions en déceptions depuis mon huitième de finale à Roland-Garros face à Jelena Jankovic en 2007. Je me suis remise en question. Je suis allée sur le terrain, je me suis retroussé les manches, je suis allée sur de petits tournois pour changer mon jeu du dur vers la terre."
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TENNIS 2011 ROLAND GARROS MARION BARTOLI

Crédit: Eurosport

"Cette saison, j'ai passé sept semaines consécutives sur cette surface. Au début, c'était très mauvais, voire catastrophique. Mais mon niveau de jeu a évolué tout au long de la saison sur terre battue. J'ai joué six tournois avant Roland-Garros pour le réaliser." L'un de ses matches-référence n'est pas une victoire, mais un revers cinglant fin avril au 1er tour de Barcelone face à la Slovaque Magdalena Rybarikova, 72e mondiale (6-4, 6-1). "Cette défaite a été très dure à vivre. Après ça, j'ai pris une feuille et ai écrit tout ce que je voulais réaliser avec mon père sur cette surface. Ensuite, j'ai commencé à y croire. A Rome (défaite au 2e tour face à l'Espagnole Anabel Medina Garrigues, 42e mondiale, NDLR) cela allait mieux. A Strasbourg, j'étais au point. C'est là où j'ai eu un déclic." La Française y a joué une finale, sa première en France, perdue toutefois sur abandon face à l'Allemande Andrea Petkovic, 15e mondiale et présente elle aussi en quarts de finale à Roland-Garros.
. UN ETAT D'ESPRIT DIFFERENT
"Je suis prête à tout donner pour parvenir à jouer la finale à Paris." Si c'est encore un "rêve" pour la 11e mondiale qui a déjà joué celle de Wimbledon en 2007, perdue face à Venus Williams, celui-ci est désormais réalisable également grâce à un état d'esprit plus positif. Désormais au point physiquement et tactiquement, la terre battue n'est plus un problème pour elle. "J'apprécie plus cette surface maintenant. J'arrive à développer un jeu meilleur, même si mon jeu est meilleur sur dur ou sur herbe. Mais je ne viens plus à Roland-Garros avec une chape de plomb sur la tête, en me disant: 'Pourvu que la saison sur herbe arrive vite...' "
"Maintenant, je suis programmée pour gagner mon match. Je n'avais pas cette attitude là avant. Je voyais ça comme un drame avant de jouer à Paris. J'ai pris ce challenge là à bras le corps et je veux y arriver. Je ne suis pas besogneuse et je ne prends pas mon travail comme un labeur. Je suis très exigeante avec moi-même, j'essaye d'exploiter mon talent avec le maximum de mes capacités. Le problème, c'est que je suis aussi très exigeante avec les autres... Mais finalement, cela joue pour moi."
. UN TABLEAU GRAND OUVERT
Marion Bartoli a su profit d'une partie de tableau abordable pour se frayer un chemin vers les quarts de finale, notamment avec des affrontements face à Anna Tatishvili et Olga Govortsova aux deux premiers tours et avec l'abandon de Gisela Dulko en huitièmes de finale. Le match où elle a dû faire les preuves de sa hausse de niveau est son 3e tour face à l'Allemande Julia Görges, 18e mondiale et joueuse outsider annoncée à Paris suite à sa victoire à Stuttgart et à ses deux victoires sur la N.1 mondiale Caroline Wozniacki ces deux derniers mois.
"Si je suis à ce stade de la compétition, c'est aussi grâce au public qui me soutient depuis toujours. Je suis très heureuse de pouvoir compter sur eux dans les moments les plus importants. Mais mon rêve reste de jouer la finale de Roland-Garros chez moi." Le poids du public, qui a répondu présent pour soutenir tous les Tricolores depuis le début de la quinzaine, sera important au moment de jouer face à Svetlana Kuznetsova. La Française l'a déjà dominée en 2010 sur dur à Miami, mais n'a encore jamais croisé la Russe sur terre battue, une joueuse que le public parisien a également applaudi lors du gain de son deuxième et dernier titre du Grand Chelem il y a tout juste deux ans.
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0525 - Hlts Bartoli v Govortsova

Crédit: Eurosport

Affronter Kuznetsova est-il cependant un meilleur tirage pour Bartoli plutôt que Wozniacki ou l'Australienne Samantha Stosur, la finaliste de l'an passé, qui ont chuté deux tours plus tôt ? Certainement. Sa défaite en Fed Cup face à Alizé Cornet et ses rapides revers au 1er tour de Rome et Madrid lors de ses deux dernières sorties montrent que Kuznetsova, 14e mondiale, est une adversaire à la portée de la Française, d'autant plus après son tour de force face à Görges. Mais il ne faut pas oublier que, si la Russe n'est plus une foudre de guerre, elle a la particularité d'être une rare joueuse à l'aise sur terre battue, surface sur laquelle elle a grandi. La marche vers une demi-finale potentielle face à Francesca Schiavone, tenante du titre, est encore haute. La place en finale encore loin d'être acquise.
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