Stan Wawrinka : "Tôt ou tard, je vais revenir"

Stan Wawrinka a disparu de Roland-Garros dès le premier tour. Dans deux semaines, il ne sera même plus dans les 250 premiers du classement ATP. Du jamais vu pour lui depuis l'année de ses 18 ans. Le Suisse pourrait avoir le moral dans les chaussettes. Mais après sa défaite contre Guillermo Garcia-Lopez lundi, on l'a senti dans un état d'esprit plus positif qu'il ne l'avait été au cours des douze derniers mois. Même au fond du seau dans la hiérarchie, il estime voir le bout du tunnel.

"C'est sûr qu'il y a un côté très négatif à tout ça, avec mon classement, mais j'ai joué Garcia-Lopez, un bon joueur, qui m'a déjà battu quand j'étais à 100% et je pense qu'en termes de niveau, je suis beaucoup plus proche de mon classement actuel (NDLR : 30e) que de celui que j'aurais dans deux semaines", juge-t-il. Et c'est sans doute vrai. Par séquences, ce fut du bon Wawrinka lundi sur le Suzanne-Lenglen mais, comme il l'a rappelé, c'est la première fois depuis près d'un an qu'il dispute un match aussi long.

C'est d'ailleurs le gros point positif pour lui : son genou gauche a parfaitement tenu le choc. L'alerte dans le premier set, lorsqu'il a demandé le kiné ? Rien à voir avec la blessure qui l'a tenu éloigné des courts pendant tout le semestre 2017 et qui l'a encore enquiquiné cette saison. "Je me suis bloqué autre chose en début de match, mais le physio m'a manipulé et ça a été parfaitement après, a-t-il expliqué. Ce n'était pas lié à mes précédentes blessures. Mon genou va bien. Ça fait plusieurs semaines que je me sens bien avec mon genou, que je peux pousser de plus en plus."

Sur ce plan, tout va bien, donc. Or c'était le préalable indispensable à toute velléité de retour. Le reste est un jeu de patience. Le Vaudois s'attendait à ce que le chemin soit aussi long. "Je savais qu'il faudrait au moins une année pour être là où je veux être, confie le vainqueur de l'édition 2015. C'est dur de sentir que tu es un peu à la traîne physiquement. Il y a des sensations que tu ne peux pas travailler à l'entrainement, plein de choses que je ne peux pas encore faire. Mais dans les prochaines semaines, je vais augmenter la charge physiquement." S'il a perdu lundi, c'est d'abord parce son tennis "tire le physique en ce moment". Or il faudrait que ce soit le contraire et c'est ce à quoi il va s'atteler désormais.

"Dans le quatrième set, honnêtement, je commençais à souffrir physiquement, beaucoup plus que je ne pouvais le montrer", a-t-il avoué. Son autonomie s'arrêtait là et faute de conclure quand il en avait l'opportunité, il n'a pas été surpris de coincer dans la cinquième manche. "Ce qui domine, là, c'est une grosse fatigue mentale. Bien sûr c'est une déception de perdre en ayant été aussi proche de la victoire, mais il y a quand même beaucoup de positif pour moi aujourd'hui." C'est le paradoxe du Wawrinka de cette fin de printemps 2018. Proche de tomber aux oubliettes du classement, mais persuadé d'être "sur la bonne voie."

Au fond, tant que son genou tiendra le choc, on le sent convaincu de pouvoir revenir à moyen terme sur les hauteurs qu'il va quitter après Roland-Garros. "Tôt ou tard, je vais revenir", promet-il d'ailleurs. Et ce n'est pas cette chute au classement qui va l'inquiéter. "J'ai été absent six mois. Quand tu ne joues pas, tu descends, dit-il. Je progresse. Ce n'est pas la chose la plus importante pour moi, je n'ai pas de frustration par rapport à ça. Mais pour progresser encore, j'ai besoin de gagner des matches difficiles. C'est la prochaine étape."

Ce sera peut-être pour la saison sur herbe, sur laquelle il n'a pas l'intention de faire l'impasse. Après, il verra. Sans s'affoler. "Je demanderai quelques wild-cards, je pense que j'en obtiendrai quelques-unes. Et si je regagne des matches, mon classement remontera. Et s'il le faut, je suis prêt à jouer en challenger." La vraie bonne nouvelle, c'est qu'il raisonne encore sur le long terme. Y compris à Roland-Garros, où il a bien l'intention de revenir. "Tous les efforts que je fournis depuis l'opération, assure le Suisse, c'est pour pouvoir vivre ces moments-là dans ces grands tournois. Je reviendrai l'année prochaine, j'espère juste qu'il y aura davantage de victoires."