Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Nos pronos pour les demies : Nadal et Djoko font (presque) l'unanimité

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 07/06/2019 à 09:30 GMT+2

ROLAND-GARROS - Les quatre meilleurs joueurs du monde sont au rendez-vous des demi-finales pour la première fois depuis sept ans en Grand Chelem. C'était l'occasion rêvée pour la rédaction de se hasarder au jeu dangereux des pronostics. Sans grande surprise, Rafael Nadal et Novak Djokovic sortent du lot.

Roger Federer - Rafael Nadal - Novak Djokovic - Dominic Thiem

Crédit: Eurosport

Laurent Vergne

Nadal en 4 sets
Il est dangereux de sous-estimer Roger Federer. Mais il est franchement inconscient de négliger Rafael Nadal sur terre battue. Oui, le Suisse a su, avec un mérite immense, repenser son approche technique et tactique pour cesser de subir le joug de son cadet espagnol. Il a magistralement réussi son coup, en témoigne leur récent rapport de force. Mais ici, nous sommes sur terre, à Roland-Garros. Les certitudes de Nadal y sont si puissantes et si ancrées que j'ai un mal fou à envisager que Federer puisse, à près de 38 ans, réussir là où il a toujours échoué, et souvent dans les (très) grandes largeurs.
Pour avoir une chance, le Suisse devra afficher une qualité de première balle exceptionnelle et harasser son adversaire à l'échange. S'il s'enferme dans cette filière mortifère qui l'a toujours condamné, il n'a aucune chance. Alors, oui, il a trouvé certaines clés côté revers en 2017 face à Nadal, mais là, il faudra être apte à prendre la balle tôt à l'échange, pendant trois ou quatre heures, sur terre. Un problème d'une complexité rare. Voir Federer sortir vainqueur de ce duel aurait quelque chose, sinon de surnaturel, en tout cas de surréaliste à mes yeux. Je le crois éventuellement capable de prendre un set. Mais trois...
Djokovic en 5 sets
Elle ne possède pas l'aura ni le pouvoir de séduction de l'autre demi-finale, mais le vrai gros combat de ce dernier carré, c'est peut-être entre Novak Djokovic et Dominic Thiem qu'il faudra le chercher. Avant le tournoi, je considérais l'Autrichien comme le seul joueur dans le tableau susceptible d'empêcher une affiche entre Nadal et Djokovic le 9 juin sur le Chatrier. C'est toujours le cas. Après un début de tournoi chaotique, il a franchement haussé le ton contre Monfils et Khachanov, éparpillés l'un sur le Central, l'autre sur le Lenglen.
Il ne faut évidemment pas s'attendre à un tel scénario face à Djokovic. Seul joueur à ne pas avoir concédé un set, le numéro un mondial semble lancé tel une météorite inarrêtable vers sa quête d'un deuxième Grand Chelem sur deux ans. Thiem sera néanmoins son premier vrai test. Et quel test ! Il a toutes les armes requises pour bousculer le Djoker. Mais battre ce dernier en Grand Chelem, à Roland-Garros ou ailleurs, demeure un gigantesque défi. Entre deux joueurs au sommet de leur expression, j'attends énormément de ce match. Espérons un dénouement au 5e set pour le sublimer. Mais Djokovic est si déterminé que je ne le vois pas lâcher le morceau.

Maxime Dupuis

Nadal en 3 sets
Rafael Nadal – Roger Federer, la superproduction hispano-suisse n'a qu'un défaut lorsqu'elle se déroule à Paris, elle est prévisible. Et sans grand suspense. Ce fut le cas à chaque fois que les deux artistes se sont produits sur la scène parisienne. Cinq confrontations, cinq victoires de Rafael Nadal et même quelques raclées, notamment une, mémorable, en finale de l'édition 2008.
Alors oui, la dernière fois que Roger Federer et Rafael Nadal ont croisé le fer sur le Philippe-Chatrier, les deux hommes n'étaient pas encore trentenaires. Et de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Suffisamment pour imaginer un autre scénario à leur sixième confrontation à Roland ? Ça semble peu probable. Parce que si Roger Federer reste sur une série de cinq victoires face à Rafael Nadal et n'a plus perdu face à son rival depuis 2014, aucune n'a été glanée sur terre où les armes de Rafa ont toujours annihilé l'ancien numéro 1 mondial.
De surcroît, au vu du tournoi de Nadal jusqu'ici et, notamment de son quart où il a littéralement roulé sur Kei Nishikori, on a du mal à imaginer Federer lever les bras vendredi en fin d'après-midi. "Il y a toujours une chance, avait confié Federer mercredi. Dans un match, tu peux avoir un problème, être malade, un vent incroyable, de la pluie…" Roger Federer n'a pas tort. D'ailleurs, il se pourrait bien qu'il pleuve vendredi. Mais les cieux ne seront sans doute pas suffisants.
Djokovic en 5 sets
Novak Djokovic n'est peut-être pas rancunier. Mais il n'a pas la mémoire courte. Le Serbe se souvient que Dominic Thiem, puissance alors montante sur ocre, l'avait bouté du tournoi, sans ménagement, et fait perdre le titre derrière lequel il avait éperdument couru pendant des années. C'était au cours d'une période sombre pour le Serbe, période dont il a fini par s'extirper comme le prouve son palmarès qui s'est enrichi de trois Majeurs depuis juillet 2018. Désormais, le Belgradois vise le "Djoko Slam" et ça passe par… Dominic Thiem.
Coincé dans l'ombre des stars identifiées du circuit et qui occupent le devant de la scène depuis belle lurette et la NextGen qui perce tant bien que mal, l'Autrichien est une valeur (très) sûre. Il a remporté son premier Masters 1000, en mars à Indian Wells, et est finaliste des derniers Internationaux de France. Pour Djokovic, qui n'a plus perdu un set en Grand Chelem depuis huit matches, ce sera un premier test grandeur nature, celui prévu face à Alexander Zverev ayant accouché d'une souris. Il sera dur, possiblement long. Mais Novak Djokovic a montré qu’il avait les armes pour terrasser Thiem, on l’a vu à Madrid où le combat fut âpre (7-6, 7-6). Aucune raison qu’il ne les ait pas autant aiguisées à Paris. L'histoire est à ce prix.

Cyril Morin

Nadal en 3 sets
Roger Federer est déjà gagnant. Revenu après quatre ans d’absence Porte d’Auteuil, il a réussi à retrouver le dernier carré d’un Majeur. Plus si fréquent puisque la dernière fois, c’était à Melbourne en 2018. L’intensité et la force mentale pour passer le cap à ce niveau, il connaît. Les points "faibles" de Nadal, si tant est qu’ils existent, aussi, comme l’attestent ses victoires en 2017.
Pour autant, imaginer Federer renverser le maître des Lieux a des allures de songe improbable. Parce que c’est Nadal. A Roland. Au meilleur des cinq sets. Et parce que l’Espagnol n’a fait que monter en puissance après un printemps piano. Parce que les solutions trouvées par le Suisse récemment face à son meilleur ennemi risquent d’être plus compliquées à mettre en place sur terre face à la balle qui gicle de Rafa. Le vrai suspense à mes yeux est de savoir si les deux hommes arriveront à produire un spectacle à la hauteur des attentes avec un scénario alambiqué et accroché. J’ai bien peur que le choc fasse flop. Car le "Taureau de Manacor" n’est pas du genre à faire des sentiments.
Djokovic en 4 sets
C’est finalement dans cette demi-finale que le suspense semble le plus protégé. Sans pour autant qu’il soit entier. Non pas que Dominic Thiem soit impressionnant sur ses dernières sorties. Mais un Novak en quête d’un "Djoko Slam" ressemble fortement au pire adversaire possible à croiser pour l’Autrichien.
Après un début piano, le finaliste de l’an passé a clairement changé de dimension et semble à même de faire chuter n’importe qui sur terre. N’est-il pas d’ailleurs le plus à même de faire chuter Djokovic et Nadal ? Sûrement. Si l’on s’en tient uniquement aux Masters 1000. Mais l’odeur des Majeurs aiguise l’appétit des lions et, si proche de son "Djoko Slam", impossible d’imaginer le Serbe défaillir. Peut-être que l’Autrichien parviendra à lui grappiller un set et même à l’accrocher pendant la majeure partie du match. Mais l’expérience et surtout la gestion temps forts/temps faibles de Djokovic, encore aperçue face à Zverev, risque de faire la différence.

Maxime Battistella

Nadal en 3 sets
Les revoir s’affronter à Roland-Garros a quelque chose de surréaliste, et rien que pour ça, cette demi-finale vaudra le coup d’œil. Qui croyait réellement voici quelques mois, quand il quittait l’Open d’Australie dès les huitièmes de finale, Roger Federer capable de retrouver le dernier carré à Paris quatre ans après sa dernière participation ? C’est incontestablement déjà un succès retentissant pour le Suisse qui m’a impressionné par la vivacité de son jeu de jambes (à 37 ans) et ses choix offensifs sur une surface qui ne s’y prête pas vraiment.
Mais Rafael Nadal reste son Everest sur terre battue. En 2011, sa meilleure année à Roland tennistiquement parlant, Federer n’avait réussi qu’à lui arracher une manche. Les conditions humides attendues vendredi devraient encore ralentir le jeu et l’empêcher de déborder l’Espagnol en quelques coups de raquette comme il devrait le faire pour rivaliser. Je ne pense pas que ses cinq dernières victoires sur dur lui seront d’un grand secours. Sur terre, le rebond est trop imprévisible, il ne pourra pas être aussi agressif et régulier en revers. Et dès que les échanges s’allongeront, Nadal prendra le dessus.
Thiem en 5 sets
Cette seconde demi-finale devrait être beaucoup plus indécise pour une raison principale : Dominic Thiem a déjà battu Novak Djokovic à Roland-Garros. C'était en 2017, qui plus est en trois sets secs. Certes, le Serbe était alors en pleine période de doute, diminué aussi par un coude douloureux. Mais rien n’y fait : l’Autrichien sait qu’il peut le faire et il ne sera pas tendu par l’occasion, puisqu’il s’agira (déjà) de sa quatrième demi-finale consécutive sur la terre battue parisienne et qu’il ne sera pas favori.
Oui, Djokovic semble en mission pour réaliser ce fameux Grand Chelem sur deux ans. Oui, le Serbe est sorti vainqueur de leur dernier duel en demi-finale à Madrid (7-6, 7-6) voici quelques semaines. Mais Thiem avait dominé globalement ce match et sortait d’un quart au couteau face à Roger Federer la veille : il n’avait peut-être pas le jus nécessaire pour être lucide dans les moments cruciaux. Face à Gaël Monfils puis Karen Khachanov, l’Autrichien m’a vraiment impressionné par son agressivité, sa puissance et sa constance. Je le crois capable de sortir vainqueur d’un énorme combat face au numéro 1 mondial.

Alexandre Coiquil

Nadal en 4 sets
Les retrouvailles entre Roger Federer et Rafael Nadal ont une énorme portée symbolique. Les deux hommes se retrouvent en demi-finale et cela fait écho à leur premier duel parisien lors de l’édition 2005, le seul joué à ce stade du tournoi. Le bilan des deux joueurs à Paris (5-0 pour Nadal) et sur terre battue (13-2 pour Nadal) ne laisse pas de place au doute : avantage absolu pour Nadal.
La bonne nouvelle pour Federer, c’est qu’il n’a aucune pression et qu'il ne joue pas une finale, mais une demie. Il a indiscutablement déjà réussi son tournoi et va jouer un match bonus. S’il ne manque pas d’arguments techniques pour mieux retourner l’engagement adverse, un facteur qui lui a permis de battre Nadal quatre fois en 2017, contrôler l’Espagnol sera plus difficile que sur dur. Il devra très bien servir, varier le jeu, avoir le bras léger, aller au filet, quitte à prendre des passings, et espérer que la météo soit avec lui. Sans soleil, c’est mieux.
Ce sera un duel mental : si Federer oublie qu’il joue sur terre, comme cela a été le cas depuis quinze jours, il pourra mettre le doute dans la tête de Rafa, naturellement anxieux et qui n’a plus joué le Suisse sur terre depuis six ans. A Federer de grignoter le cerveau d'un joueur qui n'arrive plus à le battre. Mais cette fois, les occasions manquées sur l’engagement adverse ne seront plus possibles.
Djokovic en 5 sets
C’est l’heure de la belle pour Djokovic et Thiem à Roland-Garros. Ce troisième duel en Grand Chelem va permettre aux deux hommes de se départager. Djokovic avait pris la première manche en demie de l’édition 2016, Thiem la deuxième en quarts de finale de l’édition 2017. Deux matches à sens unique.
Du coup, vu la forme des deux hommes dans ce Roland-Garros, en mode ligne droite pour le Serbe et ascendante pour l’Autrichien, tout laisse penser qu’on va voir un grand combat. Les deux hommes jouent bien, sont physiquement au top et ils se connaissent par coeur. A ce jeu, Djokovic a plus de possibilités pour annihiler le jeu du 4e mondial. A condition qu’il trouve le moyen de bien retourner son service, ce qui sera la clé de son match. S’il trouve ses marques, notamment sur les services extérieurs, le match sera à lui.
Pour gagner, Thiem devra cogner, comme il sait le faire, écourter les échanges, mais aussi aller au filet. S’il n’a pas la meilleure main du circuit, il sait y faire dans le petit jeu et ça passera par de la variété. Interdiction par contre de distribuer des cadeaux comme à Madrid.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité