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Clara Burel, des balles en mousse à la deuxième semaine de Roland ?

Laurent Vergne

Mis à jour 03/10/2020 à 13:20 GMT+2

ROLAND-GARROS – A 19 ans, Clara Burel est la belle révélation française de la quinzaine dans le tableau féminin. L'ancienne championne du monde juniors joue samedi face à la Chinoise Zhang Shuai (39e mondiale) pour une place en huitièmes de finale. Il y a un an, la Bretonne se remettait pourtant tout juste d'une opération au poignet. Un gros coup d’arrêt aujourd’hui digéré.

Clara Burel.

Crédit: Getty Images

S'il y a bien une satisfaction dans cette quinzaine bien grise pour le tennis français, elle tient à l'émergence de quelques nouveaux talents. Hugo Gaston chez les hommes. Clara Burel chez les femmes. A 20 et 19 ans, ce "couple" qui avait décroché la médaille d'or en double mixte aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018 offre un petit espoir de renouveau alors que le creux générationnel pointe son nez, notamment côté masculin. L'un et l'autre n'avaient encore jamais gagné un match en Grand Chelem avant ce Roland-Garros. Le premier est déjà en huitièmes de finale, et la seconde va tenter de le rejoindre.
La jeune Rennaise jouera pour une place en huitièmes de finale samedi. Elle a déjà signé un petit exploit en devenant la première joueuse française depuis 1985 à atteindre le 3e tour de Roland-Garros dès sa première participation. "Depuis le début de la semaine, c'est un peu fou ce qui se passe. Je ne m'y attendais pas forcément", a-t-elle admis jeudi. Elle découvre certaines "obligations", comme répondre à chaud sur le court au micro. "C'est difficile encore pour l’instant de décrire vraiment les émotions", s'excuse-t-elle presque.
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Clara Burel lors de son match du 2e tour à Roland-Garros 2020

Crédit: Getty Images

J'ai eu de la chance d'avoir très bien guéri après l'opération
Si son talent, sa frappe de balle très pure et son tennis tout en variation sont connus depuis quelque temps déjà, l'émergence de Clara Burel dans ce Roland-Garros ne coulait pas de source. Parce qu'elle apparait encore très loin au classement (elle était 357e en arrivant à Paris), et qu'elle revient de loin. Arès une année 2018 bien remplie chez les juniors avec deux finales majeures en Australie et à l'US Open, sa mise sur orbite chez les grands a ressemblé à un faux départ l'an dernier. La faute, surtout, à une vilaine blessure au poignet qui l'a obligée à passer sur le billard et perdre plusieurs mois.
Il y a tout juste un an, Burel démarrait sa rééducation. Lorsqu'elle a repris l'entrainement, ce fut en tapant sur des balles en mousse. "On a pris notre temps, explique la Française. On a essayé de faire les choses au mieux, que la guérison se passe le mieux possible, que je puisse reprendre le tennis à 100 %. J'ai commencé avec les balles en mousse, on y est allé été vraiment doucement. Et finalement, tout s'est vraiment bien passé, je n'ai eu aucune douleur dès le début. J'ai eu de la chance d'avoir très bien guéri après l'opération."
Douze mois plus tard, la voilà donc sur le point de disputer un match susceptible de lui ouvrir les portes de la seconde semaine d'un tournoi du Grand Chelem. Pourtant, son poignet demeure un sujet, sinon d'inquiétude, au moins d'attention. Plus une épée de Damoclès qu'un coup de poignard permanent : "C'est derrière moi mais je dois encore faire hyper attention. Je dois faire des soins régulièrement pour mon poignet. Après, au niveau du revers, je pense que je commence à me libérer complètement. Je ne sais pas si c'est encore à 100 %, mais je pense que ça commence."
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Burel, c'est du solide : les temps forts de sa qualification contre la cogneuse Juvan

Revanche contre Zhang

Clara Burel tire aussi les bénéfices d'une grosse charge de travail pendant la coupure au printemps, chez elle, en Bretagne. Thierry Champion, responsable du haut niveau à la FFT, est venue s'occuper d'elle à la sortie du confinement. "C'est vrai qu'on a fait vraiment un bon mois d'entraînement pour la reprise du tennis, juge-t-elle. Ça m'a permis de travailler un peu plus sur mon jeu, et de prendre un peu plus de temps, de travailler sur plus de choses, des choses que je n'avais pas forcément l'habitude de travailler. On a eu beaucoup de temps pour se préparer avant la reprise des matches, et je pense que ça m'a été bénéfique."
Elle fait en tout cas magnifiquement fructifier la wild-card accordée par l'organisation. Assurée de bondir de plus de 100 places au classement WTA même en cas de défaite samedi, elle rentrera dans les 200 premières mondiales si elle s'impose face à la Chinoise Zhang Shuai. Si ce Roland-Garros est celui de la révélation, c'est aussi celui de toutes les revanches pour la protégée d'Alexia Dechaume. Jeudi, elle a dompté la Slovène Kaja Juvan, qui l'avait dominée en finale des J.O. de la Jeunesse.
Sa défaite contre Zhang est bien plus fraiche, puisqu'elle remonte au tournoi de Strasbourg, pas plus tard que la semaine dernière. Elle s'était inclinée 6-3, 7-6. "C'était un match très accroché, se souvient Clara Burel. J'avais eu deux balles de set. C'est un avantage parce que je la connais, mais elle me connaît aussi ! C'est vrai qu'ici, peu de personnes me connaissent quand je rentre sur le terrain. Elle, elle aura l'avantage de savoir qui je suis." A ce rythme, tout le monde pourrait très vite savoir qui elle est.
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Roland-Garros - Burel : "Une belle revanche à prendre"

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