Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Sebastian Korda face à l'idole Nadal : "Il est une des raisons qui font que je joue au tennis"

Laurent Vergne

Mis à jour 04/10/2020 à 12:54 GMT+2

ROLAND-GARROS – Fils de l'ancien finaliste du tournoi Petr Korda, Sebastian Korda est une des (nombreuses) surprise de cette première semaine chez les hommes. A 20 ans, le jeune Américain aura l'immense et redoutable honneur de s'attaquer à Rafael Nadal, dimanche, en huitièmes de finale. Un moment particulier pour n'importe quel joueur, mais plus encore pour lui.

Sebastian Korda vs Rafael Nadal

Crédit: Eurosport

US Open 2009. Sebastian Korda a neuf ans. Il accompagne son père à Flushing Meadows. Petr Korda, ancien vainqueur de l'Open d'Australie et finaliste de Roland-Garros, est l'entraîneur de Radek Stepanek. Ce dernier affronte Novak Djokovic en session de nuit sur le court Arthur-Ashe. Il est expédié en trois sets par le Serbe. Le match n'a pas grand intérêt. Sauf qu'il va changer la vie du petit Sebastian. "Il devait être 22h30, le stade était bondé, et j'avais trouvé que c'était le truc le plus cool du monde. Quand je suis rentré à la maison, j'ai dit 'je veux faire ça', explique-t-il. Jusqu'alors, Korda junior ne jurait que par le hockey sur glace.
Onze ans plus tard, le voilà en huitièmes de finale de Roland-Garros. Un grand bond en avant pour le Floridien de naissance qui évolue sous bannière américaine, contrairement à son père. Physiquement, la ressemblance est frappante même si, raquette en main, ce sont les différences qui sautent aux yeux. Sebastian est droitier, et joue son revers à deux mains. Mais il a de qui tenir. Sa mère, Regina Mordova, a figuré dans le Top 30 au classement WTA au début des années 90. Il a bien fait d'opter pour le tennis.
Quand je suis sur le court, j'essaie d'être comme lui
Il y aura un avant et un après Roland-Garros 2020 pour lui. Il y a une semaine, Seb Korda n'avait pas encore remporté le moindre match sur le circuit principal. Ici, il avance à grands pas, en ayant notamment sorti en quatre sets John Isner au 2e tour. "Je suis dans les étoiles", avait-il dit après avoir sorti le géant américain. Depuis, il est passé sur le corps de Pedro Martinez, issu, comme lui, des qualifications pour accéder à la deuxième semaine d'un Grand Chelem. Dimanche, c'est Rafael Nadal qui l'attendra. A priori, le terminus, donc.
picture

Highlights | Sebastian Korda - John Isner

Mais Korda est plus excité qu'effrayé à l'idée de rentrer sur le même court que le duodécuple maître des lieux. Qualifié avant le Majorquin, il avait glissé : "Je prie pour qu'il gagne. Je serais le plus heureux des hommes si je peux le jouer." Nadal est son idole. La formule est banale, mais il pousse le bouchon un peu plus loin. "Il est une des raisons qui font que je joue au tennis, assure-t-il. C'est mon idole absolue. C'est un incroyable compétiteur. Il n'abandonne jamais sur le court. C'est à lui que je dois mon attitude, le fait de ne jamais rien lâcher. Quand je suis sur le court, j'essaie d'être comme lui."

Son chat s'appelait Rafa

Sebastian Korda n'avait pas encore fêté ses cinq ans quand Rafael Nadal a soulevé la première de ses douze Coupes des mousquetaires. Enfant, il a même poussé le processus d'identification à son idole jusqu'à appeler son… chat Rafa. "Ça vous donne une idée à quel point je l'aimais", rigole l'admirateur. "Je suis content d'apprendre ça", a répliqué le numéro 2 mondial, mi-amusé, mi-interloqué par la nouvelle. Mais pour un peu, ça lui mettrait une claque : "Ça veut surtout dire que je passe à la télé depuis très longtemps et ça me rappelle que j'ai 34 ans. Mais ça fait quand même plaisir d'entendre ça."
Dimanche, le jeune Américain devra donc non seulement se coltiner le plus grand joueur de l'histoire à jamais avoir évolué sur terre battue, mais aussi une idole d'enfance, ce qui n'allègera pas la difficulté de la tâche, déjà immense. Son tournoi est déjà une grande réussite, mais s’étalonner face à Nadal porte d'Auteuil, c'est forcément le test ultime.
picture

Sebastian Korda à Roland-Garros en 2020.

Crédit: Getty Images

Tout son jeu est solide
Sur le papier, il possède quelques armes. Culminant à près de deux mètres (1,96m), mais très mobile pour sa taille, Korda a tout du joueur moderne. S'il est le plus jeune Américain qualifié pour les huitièmes de finale à Paris depuis Michael Chang en 1991, il s'apparente davantage à une sorte de clone de Pete Sampras. A commencer par la fluidité du geste au service. A l'échange, son coup droit, dynamique et puissant, constitue sa meilleure arme. Et le garçon ne rechigne pas à avancer au besoin pour finir ses points au filet.
"Il est vraiment complet, juge Martinez, sa dernière victime en date. Toutson jeu est solide. Il sert bien, il a un bon coup droit, un bon revers, pas vraiment de failles. Ce sera un très, très bon joueur, c'est certain." L'est-il déjà au point de pouvoir titiller son idole ? C'est sans doute trop haut, trop tôt, mais a priori, il sera difficile de lui gâcher son plaisir dimanche. "Je pense qu'il a un très bel avenir", confirme Nadal, avant de conclure : "Mais pas tout de suite, je l'espère."
picture

6-1, 6-4, 6-0 en 1h37 : La boucherie de Nadal face à Travaglia

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité