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Jo-Wilfried Tsonga dénonce la "guéguerre" entre la FFT et les académies : "Ce sont des conneries, ça !"

Simon Farvacque

Mis à jour 06/06/2021 à 14:12 GMT+2

ROLAND-GARROS 2021 – Ce Roland est un désastre pour le clan tricolore. Cela met en exergue un problème qui existe depuis plusieurs années, selon Jo-Wilfried Tsonga. Il regrette le manque de synergie entre la fédération française de tennis (FFT) et les académies qui ne sont pas dans son moule. Le Manceau, qui a lui-même monté une structure indépendante, s'est exprimé dans L'Equipe de dimanche.

Jo-Wilfried Tsonga à Barcelone en 2021

Crédit: Getty Images

Roland-Garros 2021 est un fiasco historique pour le tennis français. Un camouflet qui illustre un mal profond, selon Jo-Wilfried Tsonga. "C’est en lumière parce qu’à Roland-Garros, ça n’a pas très bien joué. Mais l’année dernière, c’était exactement la même chose", estime le finaliste de l’Open d’Australie 2008, dans un entretien publié ce dimanche par le journal L’Equipe. Qu’est-ce qui cloche selon Tsonga ? Une "espèce de petite guéguerre" entre la fédération française de tennis (FFT) et les structures qui évoluent en marge de son giron.
D’après le joueur de 36 ans, éliminé dès son entrée en lice à Roland cette semaine, la FFT ne devrait pas avoir le monopole de la formation. Tsonga critique la posture fédérale qu’il résume ainsi : "Nous, on est la fédération et les autres ne servent à rien, il n’y a que chez nous que l’on peut faire des champions." Pour lui : "Ce sont des conneries, ça !"
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La question qui fâche : le fiasco français était-il prévisible ?

"C’est une planque le truc"

Le Manceau est partie prenante de cette dualité. Il a monté une académie avec Thierry Ascione : la All In Academy. Il dévoile sa vision de la formation : "Les joueurs ont besoin autour d’eux de gens qui connaissent le métier, les embûches, qui ont la compétence pour les accompagner et être justes avec eux. Il faut les entourer au quotidien." Tsonga ajoute : "Ce n’est pas un métier ‘de fonctionnaire’ ! C’est du 24h/24. Tu ne peux pas compter (tes heures) dans un milieu si concurrentiel."
Voilà peut-être le cœur du problème selon lui. Les salariés de la fédération, association à but non lucratif investie d’une mission de service public, n’ont pas la même pression que ceux de structures privées à but lucratif. Et le risque d’une moindre exigence point alors d’après Jo-Wilfried Tsonga : "Avec le haut niveau, tu ne peux pas faire de l'association, avoir des gens, entre guillemets, en CDI, qui n'ont aucune chance de perdre leur job. C'est une planque le truc. Une fois que tu as ton job, voire que même ton salaire augmente, c'est terminé."
Tsonga va plus loin dans sa critique de l’immobilisme fédéral : "À la fédé’, il y a des personnes qui entraînent depuis trente ans. Mais en trente ans, ça a changé, le niveau a évolué (…) Ils font toujours la même chose qu'il y a trente ans. Sans résultat. Il y en a eu à l'époque car ils étaient dans leur temps." Il dénonce un manque d’ouverture : "S'ils ne sont pas formés, s'ils ne continuent pas de se "renflouer" en termes de connaissance, au bout d'un moment, on arrive au bout du truc. Je pense qu'on y est depuis déjà au moins dix ans."
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Tsonga: "Pour être honnête, j'aurais préféré que ces Monstres n'existent pas !"

"Travailler ensemble, ça se fait"

Jo-Wilfried Tsonga rappelle aussi que la problématique de cohabitation entre la fédération et des écoles de tennis indépendantes ne date pas d’hier. Elle s’est seulement accentuée. "Quand on a commencé à la fédération avec Gilles [Simon], en face, il y avait Lagardère qui avait monté sa structure avec Gaël [Monfils] etRichard [Gasquet], détaille-t-il, toujours auprès de nos confrères de L’Equipe. Cette guéguerre, elle existait un peu tacitement, mais elle était très saine."
C’est aussi un motif d’espoir : "Comment cela s'est fini ? Il y a eu trois joueurs dans le top 10, j'ai été top 5 et il y a eu une quinzaine de joueurs dans le top 100, issus des deux structures (…) Nos coaches, à l'époque, quand on était en tournoi, ils allaient dîner avec les coaches de Lagardère. Ils se parlaient les mecs !" Une piste pour sortir de ce clivage. "Il faut retrouver un côté un peu plus bienveillant, préconise Tsonga. Travailler ensemble, ça se fait."
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Jo-Wilfried Tsonga lors de son match face à Yoshihito Nishioka, au premier tour de Roland-Garros, le 31 mai 2021

Crédit: Getty Images

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