Roland-Garros 2023 | Casper Ruud domine un Holger Rune intermittent et affrontera Alexander Zverev en demi-finale

Comme l’an dernier, Roland-Garros s’arrête au stade des quarts de finale pour Holger Rune. Et, comme l’an dernier, son bourreau s’appelle Casper Ruud, toujours en quatre sets (6-1, 6-2, 3-6, 6-3 en 2h44 de jeu). Hormis un sursaut d’orgueil adverse dans la troisième manche, le Norvégien a dominé cette sixième confrontation face au Danois, qui n’avait plus les jambes pour s’adonner à un long combat. Méconnaissable, Rune a offert les deux premiers sets au numéro 4 mondial, qui n’a pas besoin d’un tel cadeau pour briller sur terre battue. Il affrontera Alexander Zverev pour se donner le droit de disputer sa deuxième finale de suite à Roland-Garros.

On s’attendait à un long combat entre deux joueurs au passif explosif. On a plutôt eu quatre manches à sens unique, dont trois à l’avantage de Casper Ruud. Holger Rune avait pourtant une revanche à prendre, puisque c’était un remake de l’an dernier. Et il restait même sur une victoire face au Norvégien, à Rome et sur la même surface. Mais on n’a jamais vraiment reconnu le fougueux numéro 6 mondial, qui s’est offert deux balles de break très vite mais n’a plus jamais existé ensuite pendant les deux premières manches.

Il a donc fallu un peu plus d’une heure à Ruud pour se mettre dans les meilleures dispositions possibles. Le Norvégien, finaliste malheureux face à Rafael Nadal en 2022, n’était pas là pour faire des coups d’éclat. Il a globalement joué avec une justesse écœurante face à un Rune totalement dépassé. Et surtout très mal entré dans son quart de finale. Agacé, nerveux, perdu, en retard sur la plupart des coups, en délicatesse avec son service, le Danois nous a absolument tout fait et la rencontre a longtemps ressemblé à une balade de santé pour Ruud, avec seulement trois jeux perdus en deux sets (6-1, 6-2).

On a quand même cru qu’il y aurait match en voyant Rune reprendre peu à peu confiance dans la troisième manche, en s’offrant des points faciles sur des revers long de ligne, des enchaînements sur service-volée bien sentis ou encore des amortis. Bref, tout ce qui ne lui réussissait pas jusque-là. Tel un moteur diesel et malgré un handicap difficile à surmonter, il s’est même permis de breaker dès le début du troisième set pour faire douter Ruud (2-0) et reprendre le momentum en sollicitant le public. À cet instant, la machine si bien huilée de Ruud s’est enrayée jusqu’à lâcher le set (6-3). On s’est alors dit que le combat commencerait. Vraiment.

Sauf que le second souffle de Rune n’aura pas suffisamment duré. Dès qu’il s’est de nouveau retrouvé en difficulté sur son service, en se fâchant avec sa première balle, Ruud a saisi l’occasion pour prendre l’avantage (3-1) et transformer l’essai ensuite. Trop émoussé, le Danois n’a prolongé le suspense qu’au prix de quelques fulgurances et gros coups désespérés. La vapeur aurait pu être renversée, mais il était sans doute trop épuisé par son huitième de finale arraché en cinq manches. Même serrer le poing sur des points remportés était devenu trop dur. Face à un Ruud concentré comme jamais, il fallait vraiment être à 100 %.