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"La logique est respectée, mais j'ai pris un pied pas possible cette semaine"

Laurent Vergne

Mis à jour 02/11/2019 à 11:50 GMT+1

ROLEX PARIS MASTERS - Jo-Wilfried Tsonga a accroché Rafael Nadal pendant un set. Il n'avait plus assez d'autonomie pour bousculer plus longtemps le futur numéro un mondial. Il aurait aimé le titiller davantage et même pourquoi pas le battre, mais la marche était encore trop haute. Reste qu'il sort revigoré de son Bercy. Un juste retour des choses après sa blessure, avec le plaisir comme maître-mot

Jo-Wilfried Tsonga à Bercy.

Crédit: Getty Images

Jo-Wilfried Tsonga n'a pas survécu aux quarts de finale. Comme Gaël Monfils juste avant lui. Mais la comparaison s'arrête là sur cette soirée car le Manceau, lui, est sorti la tête haute. Il a bousculé Rafael Nadal pendant un set et, selon un scénario si bien connu, une fois cette manche initiale perdue au jeu décisif, l'Espagnol a déroulé. Battu 7-6, 6-1, JWT n'a pas tenu la distance. C'était sans doute trop lui demander. "Tout de suite après le match, il y a un peu de déception, parce qu'on est des compétiteurs et que, peu importe le joueur en face, on a envie de gagner", avoue Tsonga.
Mais son bilan parisien, avec des victoires contre Rublev, Berrettini et Struff et un niveau de jeu souvent très convaincant, demeure largement positif. Requinqué physiquement, l'ancien numéro un français demeure capable à 34 ans de battre beaucoup de (bons) joueurs sur surface rapide. Quand il peut s'exprimer à 100%, il demeure un client. Le jeu revient, les résultats aussi, et cette combinaison entraine dans son cercle vertueux un troisième élément, encore moins négligeable : le plaisir. "La logique a été respectée ce soir (vendredi soir), mais j'ai pris un pied pas possible cette semaine."
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Malgré des belles gifles en coup droit et un plaisir retrouvé, Tsonga a plié devant Nadal

On le comprend. Le contact avec le public, la sensation de pouvoir à nouveau rivaliser avec le haut du panier (pas encore le très haut), quand on revient de loin comme lui, ce n'est pas rien. Mais si Tsonga a retrouvé par séquences cette saison et notamment ici à Bercy un niveau aussi respectable, c'est peut-être parce que, du plaisir, il en a pris ailleurs, sur des scènes moins glorieuses. Reparti au-delà de la 250e place au classement mondial, il n'a pas hésité à se coltiner des challengers à gogo, du côté de Bordeaux, Cassis ou Orléans par exemple.

L'ode aux challengers

"Le fait de retourner jouer des challengers m'a donné à nouveau les raisons pour lesquelles je joue au tennis, parce que quand on va dans ces tournois, les conditions sont toujours plus difficiles, explique-t-il. Il y a du combat, tu affrontes des joueurs qui rêvent tous d'être de grands champions et même le public est différent. C'est toujours agréable de jouer ces tournois, parce qu'on se rend compte qu'on fait un métier exceptionnel et que dans les grands tournois, on est un peu loin du public alors que dans les challengers on se rapproche et on entend les gens, on entend ce qui se dit et ça fait aussi du bien."
Parce qu'il est repassé par là, il savoure d'autant plus ce qu'il vit ici, à Bercy. "Les challengers, reprend le Sarthois, ça permet de voir sa carrière avec une autre perspective et me dire que les moments comme aujourd'hui, pour moi, c'est une aubaine et ce n'est que du plaisir. Il n'y a même pas de pression à avoir, de pression à se mettre. Tout est bon à prendre parce qu'il ne faut jamais perdre de vue que tout le monde ne les vit pas, ces moments-là." Un discours rafraichissant de la part d'un "vieux", pour qui le plaisir du jeu aura été primordial dans sa reconstruction et son retour aux affaires.
Est-ce que je suis une Rolls ? Une vieille Rolls alors, mais ça a son charme
Lundi, Jo-Wilfried Tsonga sera 29e au classement mondial. Une première pour lui depuis vingt mois. "C'était un de mes objectifs cette année, je suis content, et là je vais sûrement être tête de série au prochain Grand Chelem", souligne-t-il. Un petit bonbon de plus sur lequel il ne crache pas. Une autre gourmandise l'attend avec la Coupe Davis, nouvelle formule (qu'il apprécie plutôt, "j'ai envie de lui donner sa chance", dit-il). Les Bleus pourraient bien avoir besoin de lui car, en indoor, quel Français offre plus de garanties que lui en cette fin de saison ? Aucun sans doute, vu l'état physique de Gaël Monfils.
Dès le début de la prochaine semaine, Tsonga va donc se remettre au boulot. Pas par amour du stakhanovisme, mais parce que c'est ce qui lui sied le mieux : "Pas trop de repos, non. Vous savez, je suis un peu comme les vieilles voitures, il ne faut pas trop qu'elles restent au garage sinon elles ne redémarrent plus. Est-ce que je suis une Rolls ? Une vieille Rolls alors, mais ça a son charme." Le tout dans un grand éclat de rire.
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Jo-Wilfried Tsonga à Paris-Bercy en 2019

Crédit: Getty Images

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