Ski, défilé... et entraînement : Mais que fait Jannik Sinner pendant sa suspension ?

Suspendu jusqu'au jusqu'au 4 mai prochain, Jannik Sinner prend son mal en patience. S'il lui est interdit de fréquenter le circuit même pour un simple entraînement, le numéro un mondial continue de s'entretenir physiquement. Et pas que. L'Italien compte également profiter de ce temps libre pour soigner chaque détail de son jeu, et progresser sur certains aspects qu'il compte améliorer.

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Video credit: Eurosport

S'apitoyer sur son sort ? Jannik Sinner n'a pas le temps pour ça. Suspendu jusqu'au 4 mai après un contrôle positif au Clostebol, le numéro un mondial préfère voir le bon côté des choses. "Cette affaire planait au-dessus de moi depuis près d'un an et la procédure promettait d'être encore longue, avec une décision peut-être seulement à la fin de l'année", commentait-il après l'annonce de l'Agence mondiale antidopage (AMA) mi-février. Alors autant se mettre d'accord avec l'instance. Trois mois et puis s'en va. L'Italien de 23 ans, triple lauréat en Grand Chelem et récent vainqueur de l'Open d'Australie, manquera donc, au total, quatre Masters 1000 mais aucun tournoi du Grand Chelem puisque le prochain, Roland-Garros, débute fin mai. Habile. Encore plus avec une reprise à domicile, à Rome (7-18 mai), et très probablement toujours assis sur son trône de numéro un. La casse est plus que limitée.
Ce sacrifice, Sinner, qui n'a plus joué une rencontre officielle depuis le 26 janvier dernier, a accepté de le faire volontairement, histoire de mettre définitivement derrière lui une affaire qui empoisonnait son quotidien. C'est même lui qui a dû convaincre une bonne partie de son staff et ses avocats à accepter ce deal. La tête enfin libérée, l'Italien veut maintenant regarder de l'avant. Cap sur le futur. De toute façon, il n'y a plus que ça à faire. "Son staff a déjà tout prévu pour qu'il revienne encore plus fort, pouvait-on lire dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport ces dernières semaines. Mentalement comme physiquement." Alors un programme sur-mesure a été réfléchi, pensé et établi. Mais avant de le mettre en application, Sinner a quand même profité du début de sa suspension pour couper avec le petit monde de la balle jaune. "Ce que je n'avais plus fait depuis mes treize ans", a-t-il reconnu.

Du ski... à Gucci

Afin de se relaxer et retrouver un peu de sérénité, Jannik Sinner a d'abord été aperçu du côté de Dubai, probablement pour visiter diverses structures privées en vue de s'entraîner ces prochaines semaines. Puis il est rentré après quelques jours chez lui, à Sesto Pusteria. Là où on le soutient sans relâche. Là où ce fils de cuisiner et de serveuse demeure intouchable, peu importe cette affaire de dopage. Ou cette presque affaire. "L'AMA accepte que M. Sinner n'avait pas l'intention de tricher. Cependant (...) un sportif est responsable de la négligence de son entourage, d'où la suspension de trois mois", avait développé l'AMA dans ce sens, confirmant la thèse de contamination accidentelle via un massage prodigué par un membre de son entourage.
"Tout le monde ici est fier de ses succès sportifs, de sa discipline et de son caractère. Jannik a transmis beaucoup de joie ici. C'est justement dans ces moments que nous voulons lui témoigner de notre soutien en tant que communauté", confiait récemment Waltraud Watschinger, président de l'Association touristique de cette province de Bolzano située dans la région du Trentin-Haut-Adige. Là-bas, l'enfant du pays a retrouvé son premier amour : le ski. Deux-trois descentes et les sensations étaient déjà retrouvées. "Il aurait pu devenir un grand champion", se remémorait d'ailleurs l'un de ses premiers professeurs à Eurosport.
Des tapis de neige à ceux de la mode, il n'y a parfois qu'un pas. Ou plutôt 400 kilomètres, comme la distance qui sépare Sesto de Milan, là où Sinner a assisté au défilé Gucci lors de la dernière Fashion Week fin février. Ambassadeur de la marque, le roi du tennis mondial était même assis au premier rang aux côtés de la célèbre rédactrice en chef du magazine Vogue américaine Anna Wintour. De quoi rappeler qu'il est bien plus qu'un simple sportif. Sinner est aujourd'hui un homme sandwich : des pâtes au café, de la téléphonie aux banques jusqu'à la mode, donc. Une fois cette petite tournée finie, Sinner a ensuite démarré son programme d'entraînement début mars.

"Aller en profondeur"

"Avoir autant de temps que ça, c'est inhabituel, a reconnu Marco Panichi, son préparateur physique, au micro de Sky Italia. Nous allons pouvoir aller en profondeur sur certains aspects que nous voulons améliorer. Savoir que nous pouvons passer du temps sur certaines choses est une grande motivation. Ce sera une nouvelle expérience." Au lieu de se lamenter sur cette sanction qu'il juge, au fond, très injuste, Sinner a choisi de réagir et saisir ce moment suspendu pour travailler deux fois plus. Avec, en ligne de mire, la terre battue de Roland-Garros, une surface que le numéro un mondial doit encore apprivoiser. "Prendre cette suspension d'une autre perspective, cela permet au joueur et son staff de trouver des nouvelles motivations et une programmation différente", jugeait La Gazzetta dello Sport. Si une saison classique démarre initialement en janvier pour se conclure fin novembre, avec très peu de moments de pause, l'Italien va expérimenter, bien malgré lui, un tout nouveau calendrier.
"Nous devons également considérer l'aspect de la motivation, poursuivait Panichi. C'est une nouvelle expérience pour le mental aussi. Si cette situation n'est certainement pas voulue, nous allons profiter d'avoir ce temps à disposition." L'occasion notamment pour passer du temps à travailler la musculation, la résistance et l'endurance, entre autres. "C'est un aspect fondamental dans les tournois du Grand Chelem, où les matches sont souvent très longs et l'effort doit être géré. Un point que Sinner veut améliorer", précisait le quotidien italien, évoquant un programme basé initialement sur 80% de physique et 20% de tennis. Avant de revenir progressivement à un équilibre 50-50 en vue de son retour les circuits. D'ici là, il y a encore un peu de temps. Et beaucoup de travail, surtout, pour celui qui vient de fêter ses quarante semaines dans la peau du numéro un mondial.
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Jannik Sinner

Crédit: Getty Images


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