US Open 2025, simple dames - Champion olympique, tumeur au cerveau, nudes, ananas : la drôle de vie de Max Mirny, nouveau conseiller d'Aryna Sabalenka

Retraité depuis 2018 après une carrière plus qu'honorable en simple et carrément glorieuse en double, Max Mirnyi a fait son retour sur un court cet été dans le box de sa compatriote Aryna Sabalenka, qui affronte Leylah Fernandez ce vendredi au troisième tour de l'US Open. Il s'était auparavant éloigné de longs mois du tennis pour soigner une tumeur au cerveau.

Marx Mirnyi sur un court d'entraînement d'Indian Wells en 2021.

Crédit: Getty Images

On le surnommait "The Beast", la bête, pour sa carrure de déménageur (1,96 m, 93 kg) tranchant avec sa personnalité calme et posée, en apparence du moins. Connu pour être l'un des derniers descendants de la pure race des serveurs-volleyeurs aujourd'hui disparue, Max Mirny a lui-même dû combattre, ces derniers mois, une bien vilaine bête. Une tumeur maligne qui a envahi son cerveau et failli le laisser sur le carreau, mais qu'il a su combattre et dont il est désormais en rémission. Ce qui lui a permis, au début du mois, de faire un retour remarqué sur la scène tennistique dans la box de sa compatriote Aryna Sabalenka, dont il est le nouveau conseiller auprès de celui qui en reste l'entraîneur référent, Anton Dubrov.
Rangé des raquettes en 2018, après 24 ans d'une carrière brillantissime en double – numéro 1 mondial, 10 Grands Chelems et champion olympique en mixte aux côtés de Victoria Azarenka lors des JO de Londres en 2012 -, mais également plus qu'honorable en simple – 18e mondial,  un titre à Rotterdam en 2003 -, le Biélorusse de désormais 48 ans pensait bien pouvoir profiter d'une retraite paisible passée à jouer de la batterie, cultiver des bananes et des ananas, donner quelques leçons privées et passer du temps aux côtés de ses quatre enfants, chez lui à Sarasota, en Floride.
C'était sans compter sur le "mal" qui s'est emparé de lui, durant l'année 2023. Tout avait commencé de manière "classique" : des maux de tête récurrents, de plus en plus répétitifs, de plus en plus violents jusqu'à n'en plus pouvoir et se résoudre à aller passer des examens. Bien lui en a pris : une tumeur cancéreuse maligne était logée dans son cerveau. Opération urgente subie à crâne ouvert pendant huit heures en novembre 2023, à Minsk, sa ville natale. Il était moins une pour celui qui a également été quart de finaliste de l'US Open en simple, en 2002, en battant le jeune Roger Federer.

A son corps plus ou moins défendant, la vie du paisible Max n'avait déjà pas été exempte de toute agitation. En 2004, alors qu'il était supposé être le porte-drapeau biélorusse pour les JO d'Athènes – il le sera finalement en 2012 -, ses dirigeants l'avaient finalement privé de cet honneur pour avoir découvert des photos suggestives de sa femme et lui dans un magazine. En 2020, il avait suscité un tollé dans son pays - dont il est le meilleur joueur (masculin) de l'histoire - en critiquant les violences policières contre des manifestants dans le cadre des élections présidentielles.
Mais tout cela n'était pas grand-chose, finalement, à côté de ce combat qui l'attendait contre le cancer, son plus grand adversaire. Mirnyi ne s'est jamais trop épanché publiquement sur le sujet. Mais pendant de longues semaines, il a dû endurer de très lourdes séances de protonthérapie – radiothérapie par protons, des particules énergétiques ionisantes – et de chimiothérapie, avant de pouvoir finalement clamer, en avril 2024 : "Aujourd'hui, je vais bien."  
Touchons du bois. Max Mirny va tellement bien qu'il a donc replongé dans l'univers du tennis professionnel aux côtés d'Aryna Sabalenka, qu'il connaît depuis longtemps sans avoir jamais joué un rôle précis à ses côtés. Pas sa première expérience de coach, toutefois. En 2019, il avait déjà été enrôlé dans la team de Kei Nishikori, aux côtés de Michael Chang. Plus précisément, son profil avait été ciblé pour améliorer le service et la volée du numéro 1 japonais.
Ensemble, nous allons beaucoup travailler le jeu au filet (...) Il m'a également donné quelques conseils au service.
C'est d'ailleurs aussi, entre autres, sa principale mission auprès de la numéro 1 mondiale. "Ensemble, nous allons beaucoup travailler le jeu au filet, confirmait cette dernière à Cincinnati, où elle avait été éliminée en quarts par Elena Rybakina. Il m'a également donné quelques conseils au service : mieux contrôler mon corps, pousser sur mes jambes, redresser ma poitrine… Rien de sensationnel, mais des petites choses qui marchent déjà très bien. Je pense qu'il va pouvoir m'apporter beaucoup. C'est un gars très intelligent, qui a surmonté des situations très difficiles. Il s'en est sorti et maintenant il savoure. J'apprécie vraiment de travailler avec lui et j'espère que l'on va continuer de s'améliorer."
Il est encore un peu tôt pour dresser un bilan mais à l'US Open, jusqu'ici, tout va bien pour Aryna Sabalenka. Deux victoires en deux sets face à Rebeka Masarova (7-5, 6-1) et Polina Kudermetova au 2e tour (7-6(4), 6-2). Sans être souveraine dans le jeu, elle a toutefois pu compter sur son service en chacun de ces deux premiers matches : 77% de points gagnés derrière sa première balle au premier tour, 78% au deuxième tour. Un total de sept aces et une petite pelletée de service gagnants. Une arme sur laquelle elle devra s'appuyer ce vendredi pour prendre sa revanche au troisième tour face à celle qui l'avait éliminée en demi-finales de l'US Open en 2021, Leylah Fernandez.
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Sabalenka encore une fois en mode diesel

Video credit: Eurosport

En attendant, le poste de Max Mirny n'est pour l'heure pas en danger. Pour de rire ou pas, il a même été question, à un moment donné, qu'il reprenne du service, c'est le cas de le dire, pour participer au double mixte "new look" de l'US Open qui a eu lieu pendant la semaine des qualifications. La chose n'a finalement pas été possible car, même si elle en avait tous les atours, l'épreuve n'était pas une exhibition et était donc soumise à l'obligation d'être en bonne conformité avec les statuts du haut niveau et des instances de l'antidopage. Ce que Mirny n'est plus depuis sa retraite, évidemment. Dommage : on aurait bien aimé voir ça.
C'est une fille très forte mais elle peut faire un peu plus ici ou là, slicer davantage son revers, venir un peu plus souvent au filet...
En attendant, la "Bête" apprécie chaque minute passée aux côtés de la "Belle". "Son appétit et sa détermination sont incroyables et malgré tout ce qu'elle a déjà accompli, elle sait qu'elle a encore beaucoup d'axes d'amélioration, disait-il de son côté à Cincinnati. Elle ne veut pas seulement gagner : elle veut maximiser son potentiel. C'est une fille très forte, dominatrice, mais elle peut faire un peu plus ici ou là, slicer davantage son revers, venir un peu plus souvent au filet après un gros service ou une grosse frappe… Si elle y parvient, je pense qu'elle passera un nouveau cap."
Quoi qu'il en soit, Max Mirny, lui, observera tout cela avec le détachement et la sérénité qui le caractérisent plus que jamais. Il en a vu d'autres, et des plus tragiques. Aryna Sabalenka aussi, on le sait. L'association de deux forces tranquilles, en quelque sorte, qui pourrait faire mal de ravages dans cet US Open 2025.
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