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US Open - Finale messieurs - Daniil Medvedev retente sa chance: "J'ai perdu deux finales, celle-là, je la veux vraiment"

Laurent Vergne

Mis à jour 12/09/2021 à 12:54 GMT+2

US OPEN 2021 – Daniil Medvedev est en train de s'imposer comme une figure incontournable en Grand Chelem. Deux ans après sa première finale, perdue contre Rafael Nadal, sept mois après un autre échec, à Melbourne, cette fois contre Novak Djokovic, le Russe va retrouver le numéro un mondial dimanche à New York. Il veut s'appuyer sur cette double expérience pour mettre enfin dans le mille.

Daniil Medvedev après sa victoire contre Felix Auger-Aliassime en demi-finale de l'US Open 2021

Crédit: Getty Images

Est-ce la bonne pour Daniil Medvedev ? Après l'US Open 2019 et l'Open d'Australie 2021, le Russe est de retour en finale de Grand Chelem. Sa troisième tentative, la troisième sur dur, la troisième contre un monstre sacré. Battu par Rafael Nadal à New York il y a deux ans pour sa grande première au terme d'un monument de match, il s'était lourdement incliné contre Novak Djokovic en février dernier.
Dimanche soir, sur le court Arthur-Ashe, il mixera ses deux premières expériences puisque cet acte III se passera à nouveau à Flushing Meadows, mais contre son bourreau de Melbourne. Le numéro 2 mondial est revenu sur ces deux premières expériences, dont il espère qu'elles le serviront. En revanche, s'il est bien conscient du contexte historique avec le possible Grand Chelem de Novak Djokovic, il veut s'en affranchir. Lui, ce qui l'intéresse, c'est de gagner enfin ce match qui vous fait changer à jamais de dimension.

1. US Open 2019

Soyons honnêtes, j'étais déjà content d'être en finale
Été 2019. Celui où la carrière de Daniil Medvedev a pris son envol. Finaliste à Washington puis Montréal, il s'impose ensuite à Cincinnati. Il va donc dans la foulée atteindre sa première finale de Grand Chelem lors d'un US Open qu'il qualifie lui-même, deux ans après, de "complètement fou."
"D'abord, rappelle-t-il, il y a eu l'histoire avec le public. Cette année, je n'ai pas eu ça, c'était beaucoup plus calme, et c'est une très bonne chose (sourire)." Pris en grippe par le public new-yorkais lors de son troisième tour contre Feliciano Lopez, il sera hué à chaque apparition jusqu'à la fin de la quinzaine.
Mais même au-delà de ce rapport conflictuel avec la foule, dont il va réussir à se nourrir, tout son tournoi avait été compliqué. "Il y a eu des matches dingues, des rebondissements assez fous, se souvient-il. Dès mon deuxième tour (contre Hugo Dellien, NDLR), j'ai crampé. J'ai réussi à m'en sortir mais à la fin, j'arrivais à peine à marcher. Je me souviens aussi que contre Wawrinka (en quarts de finale), je me suis blessé au quadriceps. On a fait une IRM après, j'avais une petite déchirure d'un centimètre. Heureusement, j'avais trois jours avant la demie et ça a réussi à cicatriser. Mais tout a été incroyable. Tout."
Y compris cette finale mémorable contre Rafael Nadal. Mené deux sets zéro et break contre lui dans la troisième manche, Daniil Medvedev va revenir jusqu'à pousser l'Espagnol au bord de la rupture en début de cinquième set. Mais la satisfaction l'avait emporté sur la frustration, selon lui : "Soyons honnêtes, j'étais déjà content d'être en finale. Je veux toujours gagner quand je joue, mais j'étais l'outsider. Je venais juste de gagner un Masters 1000, ce qui était déjà énorme pour moi, j'étais en finale, heureux d'être là et je n'avais pas le sentiment d'être 'obligé' de gagner, ce qui m'a aidé à être libéré et à bien jouer."

2. Open d'Australie 2021

L'impression de ne pas avoir tout donné
Le contexte de la finale de l'Open d'Australie 2021 n'a pas eu grand-chose à voir avec celle de l'US Open 2019 pour Daniil Medvedev. Le protégé de Gilles Cervara reste alors sur 20 victoires, une série entamée à la fin de la saison précédente avec des titres à Bercy puis au Masters. Il semble prêt à bousculer et même à battre Novak Djokovic, pourtant numéro un mondial et maître des lieux, d'autant que l'euphorie du Russe tranche avec les difficultés du Serbe, dont la blessure aux abdominaux a entretenu le flou tout au long de la semaine sur son réel état physique.
Medvedev semble donc mieux armé qu'avant de défier Nadal à Flushing, mais il va exploser en trois sets. Djokovic survole son sujet, comme toujours, mais son challenger passe lui totalement à côté de sa finale. "Je donne toujours le meilleur de moi-même sur le terrain, mais j'ai le sentiment que je n'ai pas réussi à laisser mon cœur sur le court ce jour-là à Melbourne, regrette-t-il. Bien sûr que je voulais tout donner et gagner, mais quelque chose ne tournait pas rond dans ce match."
Malgré l'expérience de sa première finale, il est paradoxalement resté inhibé. L'esprit libre de New York s'était évaporé. Puis il s'est fait manger "tactiquement" par Djokovic sur la Rod Laver Arena de son propre aveu. "Novak avait joué de façon différente par rapport à nos précédentes rencontres et je n'étais pas du tout prêt", admet-il. Cette fois, l'échec avait été brutal et la défaite dure à avaler.
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New York - Melbourne, même combat ? En février, Djokovic avait détruit Medvedev

3. US Open 2021

Je ne m'occupe pas du Grand Chelem
Preuve qu'il est devenu un taulier du circuit, tout particulièrement sur dur, Daniil Medvedev va donc disputer sa troisième finale majeure en l'espace de vingt-quatre mois. Sur cette période, c'est plus que n'importe qui d'autre ne s'appelant pas Novak Djokovic. Ce même Djokovic qu'il va donc retrouver de l'autre côté du filet dimanche soir.
Cette fois, il promet d'être prêt. Sur tous les plans. "Tactiquement, je n'étais pas prêt à Melbourne. Là, je le serai, dit-il. Ce sera intéressant en termes de tactique de voir ce que je peux préparer." Il veut aussi sortir du court sans cette désagréable sensation qui l'avait habité aux antipodes. "Je vais essayer de vraiment tout laisser sur le court cette fois. Peu importe le score, je veux vraiment me dire que j'ai donné le meilleur de moi-même", espère le numéro 2 mondial.
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Djokovic prévient Medvedev : "Je vais jouer ce match comme si c'était le dernier de ma carrière"

En réalité, il veut gommer toutes les petites erreurs qu'il a pu commettre lors de ses deux finales, qu'il s'agisse de l'approche ou du terrain lui-même. Même si, en 2019, il avait été plus qu'à la hauteur, peut-être lui a-t-il manqué ce feu sacré dans le dernier set, ce désir plus fort que tout d'aller chercher la victoire. Alors que Nadal était à sa main, que l'Espagnol était sans doute plus marqué que lui physiquement, il était pourtant sorti vainqueur. Au courage et au mental, plus qu'en raison d'une quelconque supériorité.
C'est toute la subtilité et la difficulté d'un tel rendez-vous : le fait de ne pas sentir d'obligation de gagner avait sans doute aidé Medvedev à jouer libéré, mais cela l'avait peut-être empêché de vouloir cette finale plus que tout au monde. Plus que son adversaire, en tout cas. Il veut éviter cela dimanche. Ce n'est plus de son âge : "Evidemment, en jouant Novak, qui compte 20 titres du Grand Chelem, les gens trouveront aussi logique que je perde. Ce serait 'normal'. Mais je ne suis plus dans le même état d'esprit qu'en 2019. Le fait de perdre, une, deux finales, décuple ton envie d'aller chercher la victoire. Et je crois que l'expérience peut m'aider."
En revanche, le fait d'être le dernier homme sur cette planète à pouvoir empêcher Novak Djokovic de réussir le Grand Chelem ne lui fait ni chaud ni froid. "Sûrement que, si je gagne, je resterai un peu dans les livres d'histoire comme celui qui l'aura empêché de réussir dans sa quête. Mais je ne m'occupe pas du Grand Chelem, ça le concerne lui, pas moi." L'objectif de Daniil Medvedev est d'écrire sa propre histoire, pas de déconstruire celle de Djokovic : "J'ai perdu deux finales, celle-là, je la veux vraiment." C'est dit.
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Medvedev a renvoyé Auger-Aliassime à ses études : le résumé du match

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