US Open - "Il sera un prétendant à des titres en Grand Chelem" : Carlos Alcaraz a bluffé Stefanos Tsitsipas
Mis à jour 04/09/2021 à 11:19 GMT+2
US OPEN - Battu en cinq sets (3-6, 6-4, 6-7, 6-0, 7-6) par Carlos Alcaraz lors d'une rencontre magnifique, vendredi, en 16es de finale, Stefanos Tsitsipas a été impressionné par son jeune adversaire, à qui il prédit un grand avenir. L'Espagnol, lui, a besoin de se pincer pour être bien certain d'avoir accompli cet exploit.
Quelques minutes après s'être écroulé, au moins autant de bonheur que de fatigue, sur le court Arthur-Ashe, Carlos Alcaraz n'en revenait toujours pas. Après un match remarquable, le plus beau et le plus intense depuis le début de cette édition 2021, le jeune Espagnol venait de battre Stefanos Tsitsipas, 7-6 au 5e set. Mais il aurait fallu plus que quelques minutes de recul pour que le protégé de Juan Carlos Ferrero parvienne à matérialiser la nature de son exploit. "Je n'ai pas de mots, je n'arrive pas à y croire. Je ne peux croire que j'ai battu Stefanos Tsitsipas après un match aussi épique", a-t-il avoué.
L'exploit, car c'en est un pour celui qui est devenu le plus jeune huitième de finaliste en Grand Chelem depuis Andrei Medvedev voilà près de trente ans, l'a donc laissé à terre et en larmes. Beaucoup de choses sont remontées, selon lui, pendant cette poignée de secondes. "Quand je tombe sur le court, a-t-il expliqué, je pense à ma famille. A mes amis. A tous ceux qui m'ont soutenu, depuis mes débuts à Murcie, au tout début de cette histoire, quand je n'étais qu'un gamin". Gamin, il l'est encore, même si tout, dans son jeu et peut-être plus encore dans son attitude sur le court, donne l'impression qu'il a bien plus que ses 18 printemps.
Honnêtement, je n'ai jamais vu quelqu'un jouer aussi bien dans un 5e set
Tout a été bluffant vendredi soir, mais rien autant que sa gestion de cette manche décisive, où il a allié courage et instinct, lucidité et audace. Stefanos Tsitsipas n'en est pas revenu, et si le Grec n'aura pas laissé que des bonnes impressions cette semaine, il s'est montré bon prince dans la défaite et particulièrement élogieux pour son jeune bourreau. Car après avoir survolé le 4e acte (6-0), le numéro 3 mondial pensait bien avoir fait le plus dur. "Il a joué ce dernier set comme il avait joué le premier. Sans pression, sans retenue, en prenant des risques sur chaque frappe", a-t-il souligné. Tsitsipas est même allé (beaucoup) plus loin : "Honnêtement, je n'ai jamais vu quelqu'un jouer aussi bien dans un 5e set."
Porté par le public, conscient d'assister à un évènement tout sauf neutre, Carlos Alcaraz s'est nourri de ce soutien sans jamais se laisser déborder par l'émotion. Ce compromis entre enthousiasme et maîtrise de soi peut le porter loin. Mais là encore, il n'en revient pas. "Je ne m'attendais pas à ça, entendre le public chanter mon nom, me soutenir comme ça, assure le Murcien. Il m'a poussé, poussé et il a joué un rôle important dans ma victoire, ça ne fait aucun doute."
Un test d'un autre genre contre Gojowczyk
Viendra, sans doute très vite, le temps où il ne s'étonnera plus de ce genre de choses. Stefanos Tsitsipas n'a en tout cas pas beaucoup de doutes sur le potentiel du jeune homme. Interrogé à ce sujet, il n'a pas botté en touche ou livré une réponse de Normand qu'il n'est pas. "Est-ce qu'on peut deviner son potentiel ? A 100%. Il sera un prétendant à des titres en Grand Chelem, juge le finaliste du dernier Roland-Garros. Il a le jeu pour gagner en Grand Chelem. Sa constance. Je lui ai mis beaucoup de pression, notamment en retour, mais il a parfaitement géré ça. Il a tellement de contrôle, ça m'a surpris, particulièrement dans le 5e set."
A plus court terme, Carlos Alcaraz jouera dimanche pour un premier quart de finale en Grand Chelem. Après le prestige du match de vendredi, l'affiche aura un côté beaucoup moins glamour, avec le vétéran Peter Gojowczyk face à lui. Un joueur de 32 ans, sorti des qualifications, qui n'avait encore jamais franchi le cap du 2e tour dans un tournoi majeur. Il serait tentant d'en faire une formalité, mais cette équation d'une nature radicalement différente ne sera pas forcément moins complexe à aborder. L'Espagnol va devoir récupérer, physiquement, mais aussi émotionnellement. Ce sera un bon test. Un de plus. Mais le garçon apprend si vite...
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