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US OPEN - Le résumé de la nuit - Tout le monde a compris le message ? Le vrai Djokovic est de retour

Laurent Vergne

Mis à jour 09/09/2021 à 08:14 GMT+2

US OPEN 2021 – Comme contre Kei Nishikori et Jenson Brooksby, Novak Djokovic a perdu le premier set contre Matteo Berrettini avant de s'imposer en quatre manches. Mais la comparaison s'arrête là. Cette nuit, face à l'Italien, le numéro un mondial a évolué à un tout autre niveau que lors de ses précédents matches. C'était le "vrai" Djokovic. Le (grand) favori, c'est toujours lui. Plus que jamais.

Good Morning Flushing - Novak Djokovic

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Sur l'écran noir de ses nuits blanches, Novak Djokovic se fait son cinéma et, dans ses films, le scénario est cousu de fil blanc : il gagne toujours à la fin. Si l'ombre d'un début de doute pouvait planer après quatre premiers matches où le numéro un mondial est apparu branché sur courant alternatif, la démonstration de force de cette nuit face à Matteo Berrettini ne laisse aucune place au doute : il est toujours, il est même plus que jamais, le patron, l'homme à battre et le grand favori de cet US Open.
A l'évocation de ce quart de finale dans l'édition de mardi du "Good Morning Flushing", nous avions résumé ce duel à deux hypothèses : ou Djokovic ne changeait pas de braquet et il pouvait potentiellement se retrouver en danger, ou il mettait le grand plateau et, là, bonne chance pour le suivre. La perte du premier set après un combat assez colossal aurait pu donner du crédit à un exploit de Berrettini, mais l'Italien a payé cher cette débauche d'énergie. C'est là que Djokovic est réellement monstrueux : quand son jeune challenger a donné l'impression de devoir lever le pied pour digérer ce premier acte, lui a placé un énorme coup d'accélérateur.
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C'était la "spéciale Djoko" : Un set perdu puis un gros coup d'accélérateur

Lors des trois manches suivantes, et particulièrement lors d'une séquence d'une bonne demi-heure à cheval entre les deuxième et troisième sets, le "Djoker" a produit un tennis d'une qualité par moments assez extravagante. Le rythme de ce Djokovic-là, Matteo Berrettini n'était pas de taille à le suivre. C'était trop rapide, trop précis, trop intelligent, trop fort, trop tout. La problématique est toujours la même. Lui prendre un set, pour un joueur du niveau du Romain, c'est envisageable, à défaut d'être simple. Mais trois ? Il faudrait un Nadal des grands soirs, à 100% physiquement, pour éventuellement y parvenir.
Si le champion serbe reste sur les hauteurs où il s'est installé mercredi soir, le Grand Chelem ne sera pas loin. On n'ira pas jusqu'à dire que son US Open commençait face à Berrettini, mais il y avait tout de même un peu de ça. La réponse a été limpide : oui, il est prêt. Et rappelez-vous : à la fin du film, Novak Djokovic s'éloigne toujours dans la nuit, le trophée sous le bras. Pour changer ce dénouement, il faudra à Alexander Zverev, Daniil Medvedev ou Félix Auger-Aliassime accomplir quelque chose, non pas de spécial, mais de totalement hors normes. Il leur faudra devenir quelqu'un qu'ils n'ont encore jamais été. Être eux-mêmes ne suffira pas. Car Djokovic, lui, sera toujours Djokovic.

On a aimé

La sérénité de Zverev. Typiquement un match révélateur des progrès récents de Sascha Zverev. Il n'a pas livré son meilleur match de l'été, il aurait pu et même sans doute dû perdre le premier set, mais il l'a gagné pour s'imposer en trois manches (7-6, 6-3, 6-4) face à Lloyd Harris. Le champion olympique, habité par cette si précieuse confiance, semble avoir la certitude de trouver une porte de sortie même quand tout ne se déroule pas comme prévu pour lui. Jamais on ne l'a senti s'affoler.
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Coup droit et service rodés, Zverev fonce dans le dernier carré

L'euphorie maîtrisée de Raducanu. Le conte de fée continue pour Emma Raducanu, qui a appliqué le tarif maison à Belinda Bencic : 6-3, 6-4. Première joueuse de l'histoire de l'US Open à se hisser en demi-finales en sortant des qualifications, la jeune Britannique est sur son nuage, mais son euphorie est teintée de maîtrise. Elle ne donne jamais l'impression de surjouer et, au-delà de la qualité de son tennis, c'est la pertinence de ses choix, notamment dans les moments les plus chauds du match, qui bluffe et laisse penser qu'elle est réellement capable d'aller au bout dans ce tournoi.
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D’abord (un peu) inhibée, Raducanu a expédié Bencic avec talent et culot

Le Djokovic des trois derniers sets. Impossible de passer à côté. Il a encore sorti des coups venus d'ailleurs, des défenses invraisemblables, jusqu'à l'écœurement de son adversaire. Au cumul de ces trois manches, "Nole" a commis 11 fautes directes : 3 + 3 + 5. 11 fautes en 25 jeux. Moins d'une tous les deux jeux. Que voulez-vous faire ?
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

On n'a pas aimé

Le (non) match de Karolina Pliskova. Battue en deux sets par Maria Sakkari (6-4, 6-4), la Tchèque est passée complètement à côté de son quart de finale, qu'elle aura subi d'un bout à l'autre. Le score est même plutôt flatteur pour elle. Son service lui a permis de ne pas prendre une fessée, mais dans tous les autres compartiments du jeu, elle a été inexistante. En retour, particulièrement : elle n'a inscrit que huit points sur le service de la Grecque, dont trois dans le dernier jeu, lorsque son adversaire s'est un peu tendue au moment de conclure.
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Sakkari - Pliskova : Le résumé

Juste pour savoir...

C'est nous ou les tribunes du Arthur-Ashe étaient tout de même bien dégarnies en cette fin de night-session ? Certes, le Djokovic-Berrettini s'est achevé au-delà de minuit, mais c'est l'histoire du tennis qui se joue dans ces quelques journées. Dommage.
Le Djokovic des trois derniers sets de cette nuit peut-il vraiment être battu ? Peut-être. Mais bon courage quand même.
Est-ce qu'une affiche Raducanu - Fernandez ne serait pas la finale la plus improbable depuis... on ne sait même pas quand ? Mais pas la moins excitante, en tout cas.
Qu'est-ce qui peut le plus jouer dans l'optique de leur demie de vendredi ? La confiance que Zverev peut retirer de sa victoire contre Djokovic aux Jeux de Tokyo, ou le sentiment de revanche qui va nourrir le Serbe après cette défaite ?
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La victoire et les larmes : Zverev très ému après son succès sur Djokovic en demi-finale

La décla du jour : Belinda Bencic

Honnêtement, pour le tennis, je trouve que c'est super d'avoir deux très jeunes joueuses (Leylah Fernandez et Emma Raducanu) en demi-finales. Ce sont deux belles histoires. J'espère juste qu'elles seront bien protégées et bien entourées, pour ne pas... je ne dirais pas les 'détruire' mais j'espère qu'on ne leur mettra pas une pression excessive s'il y a une forte attention autour d'elles. Il ne faut pas que ce soit 'too much'.

La stat de Jeu, Set et Maths

L'élimination de Karolina Pliskova, dernière finaliste en Grand Chelem en 2021 encore en lice, garantit la présence de deux nouvelles joueuses pour la dernière finale de Grand Chelem de la saison. Pour la troisième saison de l'ère Open, aucune joueuse n'aura réussi à se qualifier pour plusieurs finales de Grand Chelem :
1977 (10 joueuses différentes/10) :
  • Open d'Australie (janvier) : Kerry Reid vs Dianne Fromholtz
  • Roland-Garros : Mima Jausovec vs Florenta Mihai
  • Wimbledon : Virginia Wade vs Betty Stove
  • US Open : Chris Evert vs Wendy Turnbull
  • Open d'Australie (décembre) : Evonne Goolagond vs Helen Cawley
2014 (8 joueuses différentes/8) :
  • Open d'Australie : Li Na vs Dominika Cibulkova
  • Roland-Garros : Maria Sharapova vs Simona Halep
  • Wimbledon : Petra Kvitova vs Eugenie Bouchard
  • US Open : Serena Williams vs Caroline Wozniacki
2021 (8 joueuses différentes/8) :
  • Open d'Australie : Naomi Osaka vs Jennifer Brady
  • Roland-Garros : Barbora Krejcikova vs Anastasia Pavlyuchenkova
  • Wimbledon : Ashleigh Barty vs Karolina Pliskova
  • US Open : Leylah Fernandez ou Aryna Sabalenka vs Maria Sakkari ou Emma Raducanu

Le match à ne pas rater jeudi : Sabalenka - Fernandez

Les deux demi-finales dames, si inédites et tellement improbables, intriguent autant l'une que l'autre, et bien difficile de prédire non seulement l'affiche de la finale de samedi, sans parler de la lauréate de cette édition 2021. C'est du 25-25-25-25. La première des deux affiches a ceci de particulier qu'elle implique la dernière top joueuse à ne pas avoir encore été victime du dégagisme ambiant à Flushing Meadows. Aryna Sabalenka, numéro 2 mondiale, assume son statut pour le moment. Demi-finaliste à Wimbledon, elle l'est à nouveau à New York. A Londres, elle s'était arrêtée à ce stade.
Il y a quelque chose d'inévitable dans la montée en puissance de la Biélorusse. Longtemps, il y a eu un décalage entre ce qu'elle produisait semaine après semaine sur le circuit WTA et ses (contre)performances en Grand Chelem. Elle semble en passe de normaliser tout cela. Son heure est-elle arrivée ? Sur le papier, elle est la favorite. Mais le papier, à New York, cette année, ça se déchire.
Aryna Sabalenka devra se méfier comme de la peste de Leylah Fernandez, une des deux grandes révélations de cette quinzaine. La jeune Canadienne a réponse à tout pour le moment et sa confiance est au zénith. Pas sûr que ce soit tout à fait le cas de la N°2 mondiale qui, en dépit de la largesse du score (6-1, 6-4), n'a pas laissé une grosse impression mardi face à Barbora Krejcikova. Elle devra faire plus et mieux jeudi si elle veut s'éviter une grosse désillusion.
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Aryna Sabalenka (US Open 2021)

Crédit: Getty Images

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