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US Open : Après une première semaine idéale, Carlos Alcaraz est-il (cette fois) prêt à aller au bout ?

Maxime Battistella

Mis à jour 05/09/2022 à 21:27 GMT+2

US OPEN - Un an après son éclosion spectaculaire en Grand Chelem, Carlos Alcaraz est encore au rendez-vous de la seconde semaine à New York. Moins "favori" que lors du dernier Roland-Garros compte tenu de ses résultats en préparation, il a néanmoins retrouvé un niveau impressionnant et sera frais pour son huitième de finale contre Marin Cilic. De quoi aborder la suite avec une sacrée ambition.

Carlos Alcaraz à l'US Open en 2022

Crédit: Getty Images

Il apprend vite. Très vite même. Tout a été dit (ou presque) sur la précocité exceptionnelle de Carlos Alcaraz. Mais c'est peut-être sa faculté à emmagasiner de l'expérience et à s'en servir pour progresser qui constitue son plus grand atout. Pour la troisième fois consécutive (la quatrième de sa carrière, déjà), le Murcien de 19 ans se retrouve ainsi en seconde semaine de Grand Chelem. Mais contrairement aux précédentes, il l'aborde avec le réservoir plein à Flushing Meadows. Et cela change pas mal de choses, surtout à ce stade de la saison.
Tous les mordus de tennis s'en souviennent : il y a tout juste un an, le phénomène "Carlitos" (alors 55e mondial) déboulait en quart de finale de l'US Open. Mais après un parcours éreintant, marqué par deux victoires au bout des cinq sets dont une épique face à Stefanos Tsitsipas (6-3, 4-6, 7-6, 0-6, 7-6) au 3e tour, il avait dû jeter l'éponge en cours de match face à Félix Auger-Aliassime. Frustrant pour un match de cette envergure.
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Il avait toujours puisé tôt dans ses réserves en Grand Chelem

Depuis, Alcaraz est entré dans une autre dimension notamment sur le plan physique, a gagné quatre tournois en 2022 dont ses deux premiers Masters 1000 à Miami et Madrid et s'est installé dans le Top 5 mondial (4e, le plus jeune à le faire depuis un certain Rafael Nadal). Mais il n'a pas fait mieux en Grand Chelem. La faute à la qualité de ses adversaires tous membres du Top 10 ou flirtant avec (Matteo Berrettini à l'Open d'Australie, Alexander Zverev à Roland-Garros et Jannik Sinner à Wimbledon). Mais aussi et peut-être surtout à des matches à rallonge en début de tournoi.
A Paris, il avait frôlé la correctionnelle dès le 2e tour contre son compatriote Albert Ramos-Vinolas (6-1, 6-7, 5-7, 7-6, 6-4). Sur le gazon londonien, lors d'un tournoi qu'il abordait avec un bandage impressionnant au bras droit, il s'était sorti in extremis du piège Jan-Lennard Struff (4-6, 7-5, 4-6, 7-6, 6-4) dès son entrée en lice. Que d'énergie dépensée et d'émotions exprimées en tout début de quinzaine… De retour à New York, le petit scarabée a bien retenu la leçon : il fait les choses vite et bien. En trois matches, il n'a pas concédé le moindre set pour moins de sept heures passées sur le court (6h51 exactement).
Plus lucide et frais pour cette seconde partie de quinzaine, il n'en apparaît que plus dangereux. D'autant que l'étiquette de l'homme à battre lui colle moins à la peau qu'à Roland-Garros car sa préparation a été plus laborieuse (sorti d'entrée à Montréal et en quart de finale à Cincinnati). Lui qui avait avoué ressentir la pression de son nouveau statut au Canada la ressent moins paradoxalement à l'US Open, terre de son premier exploit. Et si, comme pour d'autres avant lui (Dominic Thiem en 2020 et Daniil Medvedev en 2021 pour ne citer qu'eux), la consécration arrivait outre-Atlantique ?
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Brooksby fait hurler New York, Alcaraz et Evans aussi : le top 5 de samedi

Opération humilité : "C'est fou que Kyrgios dise que je suis le favori"

Certains, comme Nick Kyrgios avant même le début de la quinzaine, y croient même fortement. Mais qu'en pense le principal intéressé ? "Pour moi, c'est fou que Kyrgios dise que je suis le favori ou que je vais gagner le tournoi. Je dirais qu'il est l'un des favoris aussi. Il a le niveau pour, il est plus sérieux dans sa préparation en dehors du court. Tout le monde sait cela", a-t-il déclaré face à la presse après son 3e tour impressionnant contre Jenson Brooksby. Lui qui s'estimait prêt à gagner un Grand Chelem avant Roland-Garros et assumait son statut de favori la joue désormais profil bas. Façon Rafael Nadal.
Sur le court, l'impression dégagée par Alcaraz est pourtant assez extraordinaire depuis le début de la quinzaine. Après un 1er tour encore un brin laborieux, il a fait parler la poudre lors de ses deux matches suivants (frappant à chaque fois 46 coups gagnant en trois petites manches), écœurant même un Jenson Brooksby pourtant friand des gros combats. Le jeune Américain n'a d'ailleurs jamais lâché, enflammant le public new-yorkais avec un double break d'avance à l'entame du 3e set (6-3, 6-3, 0-3). La suite ? Une série de six jeux de l'Espagnol et son adversaire de lâcher un laconique : "Je pense qu'il ira loin." Sous-entendu : dans le tournoi, évidemment.
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Alcaraz n'a pas laissé Brooksby y croire : Les temps forts de leur match du 3e tour

Cilic dangereux... mais élogieux

Mais les choses très sérieuses commencent désormais et Alcaraz ne le sait que trop bien. Car se profile devant lui un ancien vainqueur à Flushing Meadows de retour à un très haut niveau : Marin Cilic. Demi-finaliste à Roland-Garros cette année et privé de Wimbledon à cause du Covid, le Croate est toujours très dangereux sur le ciment américain. "Atteindre une nouvelle seconde semaine est un accomplissement. Je dirais que l'US Open est le tournoi du Grand Chelem qui m'a le mieux réussi, pas seulement parce que je l'ai gagné en 2014, mais en général (une demi-finale en 2015 et trois quarts en 2009, 2012 et 2018, NDLR). Je me sens super bien à chaque fois que je viens ici", a-t-il d'ailleurs rappelé.
Reste que Cilic a passé plus de quatre heures sur le court contre Daniel Evans au 3e tour, qu'il n'a plus 20 ans et qu'il est déjà mené 2-1 dans ses duels face à Alcaraz, qui l'a toujours battu sur dur (récemment à Cincinnati et plus tôt dans la saison à Miami). Le Croate sait donc bien que, malgré ses brillants antécédents à Flushing Meadows, ce n'est pas lui qui a la faveur des pronostics. D'ailleurs, il mesure peut-être mieux que quiconque l'étendue des progrès réalisés ces derniers mois par son futur adversaire.
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Exploser le plafond de verre des quarts avant de rêver plus grand

"Je l'avais joué l'année dernière à Estoril (victoire 6-3, 1-6, 6-4, NDLR). Ce qu'il a amélioré depuis ? Sa couverture de terrain notamment. L'une de ses autres grandes forces est la créativité : dans ce domaine, il est fantastique, peut-être le meilleur à ce niveau. Carlos est incroyable quand il joue vers l'avant : il a tant d'options avec son coup droit, le frapper fort, en décalage long de ligne, décroisé, croisé, ou glisser des amorties. Il s'est aussi amélioré dans sa gestion des points importants : il est plus stable et fait plus confiance à son jeu", a ainsi détaillé Cilic.
De quoi presque faire rougir Alcaraz. S'il est peut-être encore trop tôt pour faire du Murcien le favori du tournoi, il le sera de ce match. Avant une potentielle revanche de Wimbledon face à Jannik Sinner en quart et une demie d'anthologie 100 % espagnole contre Nadal ? La suite le dira. Mais après une telle première semaine et sur sa dynamique actuelle, "Carlitos" aurait tort de ne pas y croire.
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