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US Open - Jannik Sinner - Carlos Alcaraz : un classique d'avenir et surtout un cap à franchir

Maxime Battistella

Mis à jour 08/09/2022 à 01:22 GMT+2

US OPEN - Jannik Sinner et Carlos Alcaraz croisent le fer dans la nuit de mercredi à jeudi dans un quart de finale alléchant. L'Italien et l'Espagnol, qui incarnent le présent et le brillant futur du tennis, forgent leur rivalité. Différents tennistiquement mais proches dans leur état d'esprit, ils espèrent exploser leur plafond de verre et atteindre leur première demi-finale en Grand Chelem.

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Novak Djokovic et Roger Federer n'ont pas pu faire le déplacement. Rafael Nadal a été sorti avant même les quarts de finale. Cet US Open donne donc, un peu malgré lui, une idée de ce que sera le jeu sans "Big 3". Pour ceux - et ils sont nombreux - qui s'en inquiètent, il y a tout de même quelques belles raisons d'être optimistes et Jannik Sinner et Carlos Alcaraz en font indéniablement partie. A respectivement 21 et 19 printemps, ils incarnent par leur talent, leur sérieux et leur régularité précoce au plus haut niveau, une relève des plus prometteuses.
Et à Flushing Meadows, ils espèrent le matérialiser de la plus belle des manières, par une couronne en Grand Chelem, dans un tableau où plus personne n'a de quoi vraiment les impressionner. Mais avant de rêver au sacre, ce duel de jeunes loups aura un enjeu de taille : une première demi-finale en Grand Chelem. Déjà habitués de la seconde semaine - Sinner en est à sa 5e consécutive, la 3e pour Alcaraz -, ils ont toujours buté sur les quarts, ce qui n'a évidemment rien d'infamant vu leur âge. L'Italien est même devenu le plus jeune joueur à atteindre ce stade dans tous les Majeurs depuis un certain… Novak Djokovic (à 20 ans, en 2008).
Je le pousserai à être meilleur, comme Rafa, Djokovic et Federer l'ont fait entre eux
Pour Alcaraz, il s'agira aussi de prendre sa revanche de Wimbledon. Sur le gazon londonien, il s'était incliné en quatre sets (6-1, 6-4, 6-7, 6-3) en huitièmes, avant de subir un nouveau revers en finale du tournoi sur terre battue d'Umag quelques semaines plus tard. "J'ai perdu deux fois contre lui lors des deux derniers mois, donc il va falloir que je sois prêt pour cette bataille", a-t-il ainsi confié après sa qualification contre Marin Cilic.
Si ses deux revers pourraient un peu peser psychologiquement, l'historique entre les deux hommes est encore trop insignifiant : Sinner mène 2-1 puisqu'Alcaraz s'était imposé face à lui à Bercy en fin de saison dernière. En moins d'un an, il s'agira toutefois donc déjà de leur 4e duel, et il devrait y en avoir beaucoup d'autres.
"Je vais tout faire pour être un meilleur joueur. Essayer de battre Jannik, ça peut m'aider à y parvenir. Et je pense que c'est pareil pour lui. Je le pousserai aussi à s'améliorer, comme Rafa (Nadal), Djokovic et Federer l'ont fait en s'affrontant quand ils étaient plus jeunes. Ce sera une grande rivalité. Et nous sommes bons amis en dehors du court", a encore expliqué le Murcien à nos confrères de Tennis TV.
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A Wimbledon, "Carlitos" s'était un peu éparpillé

Par son classement - il est tête de série numéro 3 de cet US Open -, son parcours plus impressionnant jusqu'ici que celui de Sinner (notamment ses victoires sur Jenson Brooksby et Marin Cilic) et son jeu flamboyant si apte à enflammer le court Arthur-Ashe, Alcaraz fait peut-être même figure de léger favori de ce quart. Après tout, le ciment américain l'avait révélé l'an dernier et il a continué à y briller au printemps en raflant le Masters 1000 de Miami. Son rival italien n'a d'ailleurs pas encore remporté de tournoi de cette envergure, même s'il compte 6 titres contre 5 à l'Espagnol.
Reste que la perspective de pouvoir devenir numéro 1 mondial en cas de triomphe new-yorkais (ou même de finale s'il n'y affronte pas Casper Ruud) pourrait constituer une pression supplémentaire pour "Carlitos". Or, pour exprimer au mieux son tennis, aussi complet et enthousiasmant soit-il, il a besoin d'avoir les idées claires, et peut-être plus que d'autres joueurs. Sinner en est bien conscient et l'explique à sa manière en parlant de son propre jeu dans une métaphore culinaire des plus appropriées.
"Ma petite salade devient un petit peu plus complète. Je sais que je peux y ajouter quelque chose de plus. Mais si vous avez plus d'ingrédients, vous avez aussi plus d'options. Donc ça peut être bien, mais aussi un petit peu dur parce que parfois, il faut choisir entre tous ces ingrédients. Et il peut y avoir un peu de chaos dans votre esprit lorsqu'il va falloir choisir un coup, et ça m'est arrivé parfois", a analysé le Transalpin dans un entretien à l'ATP.
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Un passing dos au filet : le point exceptionnel de Sinner qui lui a ouvert la voie des quarts

Des états d'esprit semblables : entre patience et ambition

A Wimbledon justement, lors de leur seul duel précédent en Grand Chelem, Alcaraz semblait parfois avoir presque trop d'armes à sa disposition et des difficultés à choisir laquelle utiliser. Et sur gazon - une surface qui pardonne peu les tergiversations -, les schémas simples, clairs et nets de Sinner s'étaient révélés bien plus efficaces. En sera-t-il de même lors de cette night session qui s'annonce électrique sur le court Arthur-Ashe ? Pas forcément.
Tout dépendra sans doute de la capacité du prodige espagnol à ne pas trop s'éparpiller. Et l'intéressé apprend vite de ses erreurs. Acceptant sans ciller sa défaite au All England Club, il avait conscience d'être en phase d'apprentissage, espérant disputer des tournois de préparation sur gazon l'année prochaine pour progresser. De ce point de vue, Sinner lui ressemble d'ailleurs. Grand adepte de la remise en question, il n'a pas hésité à se séparer de son mentor Riccardo Piatti en février pour engager un "inconnu", Simone Vagnozzi, puis Darren Cahill récemment.
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L'Italien a dû attendre juillet (et Wimbledon, donc) pour retrouver les quarts de finale d'un tournoi, mais il ne s'est jamais affolé. "J'ai conscience de ce que j'ai déjà dans mon jeu, donc j'essaie de rester confiant par rapport à ça, mais aussi humble : en fin de compte, je n'ai presque rien gagné ou en tout cas pas de matches très importants. Mais tout ça fait partie d'un processus d'apprentissage. Je ne veux pas me précipiter, mais je pense que je peux être fier de ce que je fais, donc j'espère continuer dans cette voie", a-t-il encore estimé.
Travailler dur et croire en soi : un leitmotiv que partagent les deux jeunes loups. Si les deux hommes construisent leur carrière avec une vision à long terme, il n'y en aura qu'un en demi-finale de cet US Open. Et quoi qu'ils en disent, ils sont aussi pressés l'un que l'autre de marquer le tennis mondial de leur empreinte. Cet US Open 2022 en représente assurément une superbe occasion.
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