Novak Djokovic toujours au top à 36 ans ? "Ça va paraître arrogant mais je ne suis pas surpris"

Certains diront peut-être que Novak Djokovic n'a pas eu à se confronter à un tableau monstrueux par sa difficulté pour rallier sa 36e finale majeure. C'est sans doute vrai mais, d'une part, personne ne choisit ses adversaires et, d'une autre, peut-on vraiment encore faire ce type de procès à un joueur qui vient d'atteindre la finale de 9 des 10 derniers tournois du Grand Chelem auxquels il a participés ?

Fut un temps où durer aussi longtemps dans un Majeur à un âge aussi avancé relevait de l'invraisemblable. Djokovic a fait de l'exceptionnel une simple routine. Il a 36 ans et il est toujours là. Plus que jamais, même. Tout le monde devrait être estomaqué de ce qu'il accomplit si tard dans sa carrière, mais il nous a tant habitués à ce degré de performance que c'est finalement s'il n'était pas à chaque fois en finale que le public s'interrogerait.

La vérité du cliché

Et lui ? Lui arrive-t-il de s'étonner ? Pas vraiment, non. Il est là pour gagner et s'il ne gagne pas, quelque chose ne va pas. " Ça va probablement paraître arrogant ou prétentieux mais non, je ne suis pas vraiment surpris", a-t-il assuré vendredi soir après avoir fait plier le jeune Ben Shelton en demi-finale sur le court Arthur-Ashe (6-3, 6-2, 7-6).

Le champion serbe va même jusqu'à abattre l'atout cliché suprême : "L'âge n'est qu'un chiffre. Cette phrase résonne fortement en moi ces temps-ci." Cliché, peut-être, mais difficile de contester que, dans son cas, ce n'est effectivement rien d'autre qu'un simple chiffre. Il dominait le tennis à 24 ans, puis à 28, à 32 et toujours à 36. Il ne montre aucun signe, même avant-coureur, d'un quelconque fléchissement.

Pour un peu, c'est l'inverse qui l'étonnerait. "Je sais combien de travail, de dévouement et d'énergie j'ai mis à essayer d'être dans cette position, donc je sais que je le mérite, explique-t-il. Je crois toujours en moi, en mes capacités, en mes compétences, en mes qualités de joueur de tennis pour être capable d'être à la hauteur quand c'est important. Donc je ne suis pas surpris, pour être honnête avec vous. Je me sens bien. Physiquement, j'ai été aussi en forme ou aussi préparé, aussi fort que, je ne veux pas dire que je ne l'ai jamais été, mais, je veux dire, aussi bon que je l'ai été pendant des années et des années."

Si le temps qui passe est invaincu même face aux plus grandes légendes du sport, Novak Djokovic lui donne tout de même du fil à retordre dans des proportions saisissantes. Combien de temps a-t-il encore devant lui à un tel niveau ? Un an ? Deux ? Cinq ? Davantage ? En tout cas, la jeunesse va devoir se monter patiente. "Je ne veux même pas considérer un instant quitter le tennis ou penser à la fin tant que je serai au top de mon jeu", prévient le Djoker.

On le comprend, dans la mesure où sa marge sur la concurrence (à une ou deux exceptions près) reste colossale. "Si je me fais botter le cul par des jeunes dans les Grands Chelems dans les années à venir, alors je me dirai alors qu'il est peut-être temps de passer à autre chose. Mais jusqu'à présent, j'ai toujours l'impression d'être dans le coup", sourit Djokovic. Ben Shelton ne dira pas le contraire.