US Open 2023 | Alexander Zverev : "Carlos Alcaraz et Novak Djokovic sont à un niveau à part en ce moment"

Il s'est heurté de plein fouet à une double réalité. Celle de l'adversité et de son état physique. Alexander Zverev n'a rien pu faire sous les projecteurs du court Arthur-Ashe dans la nuit de mercredi à jeudi, terrassé par Carlos Alcaraz en trois sets secs (6-3, 6-2, 6-4) en quart de finale de l'US Open. A vrai dire, vu sa performance au tour précédent contre Jannik Sinner, il a même un peu déçu, semblant se résigner trop vite à son sort malgré un bon démarrage dans les six premiers jeux.

Mais si le champion olympique a manqué de "fighting spirit", c'est aussi et surtout qu'il a vite constaté que son corps ne lui permettrait pas d'engager le combat désiré. "Le premier set aurait pu aller dans les deux sens. Puis au début du deuxième, j'ai senti quelque chose entre ma cuisse et mon fessier côté gauche. Je ne pouvais plus pousser sur mon service. Ma vitesse sur ce coup était assez basse par rapport aux autres jours. Et contre lui spécialement, j'avais besoin d'un grand jour dans ce secteur. Sans ma plus grande arme, c'était difficile de rivaliser forcément", a-t-il dévoilé.

Alcaraz n'a donc même pas eu à forcer son talent. Et si l'on est tout à fait honnête, le scénario était à craindre. Car Zverev avait beau s'estimer "de retour" après son triomphe au bout de la nuit voici deux jours contre Jannik Sinner, il avait dépensé tant d'énergie pour s'offrir l'Italien que la suite semblait compromise. Surtout dans les conditions de chaleur humide extrême et étouffante que tous les joueuses et joueurs subissent actuellement à New York.

"Nous étions tous les deux finis physiquement après ce match. Les faits sont là : avec Jannik, il me semble qu'on a fini à 1h30 du matin après avoir joué 4h40. Vu l'ampleur du combat, je pense que j'ai plutôt bien récupéré. Mais ce n'était pas assez pour être compétitif aujourd'hui (mercredi)", a jugé l'Allemand. La fatigue musculaire a d'ailleurs sans doute été à l'origine de la gêne ressentie par le 12e joueur mondial à partir du début du deuxième set.

Mais Zverev n'a pas voulu pour autant minimiser le mérite d'Alcaraz. C'est aussi dans cette optique qu'il n'a pas eu recours au kiné, estimant que la stratégie était trop souvent utilisée pour perturber le rythme de l'adversaire. Il a même reconnu la marge actuelle de l'actuel numéro 1 mondial et… de son dauphin. "J'ai joué Novak (Djokovic) à Cincinnati, j'ai joué Carlos ici. Je pense qu'ils sont très, très similaires en termes de niveau de jeu. Il y a des choses que Novak fait mieux, d'autres que Carlos fait mieux. Je pense qu'en ce moment, ils sont à un niveau à part. Et les autres doivent rattraper leur retard. C'est aussi simple que ça."

Voici quelques jours, l'Allemand, qui retrouvera le Top 10 la semaine prochaine un peu plus d'un an seulement après sa grave blessure à la cheville, s'était agacé de la "hype" autour d'une éventuelle finale Alcaraz-Djokovic. Il avait toutefois concédé ne pas encore être en état de perturber cette hiérarchie. La vérité du terrain le lui a cruellement confirmé. Mais Zverev le sait, il est sur le bon chemin. Vu son niveau de la quinzaine, sa résistance aurait pu être plus importante dans d'autres circonstances. Et il ne rêve que d'une chose en vue de la prochaine saison en Grand Chelem : rattraper définitivement son retard.