US Open 2023 | Carlos Alcaraz plus serein que jamais : "Je gère mieux la pression"

Une journée classique au boulot. Rien de plus. Ce fut l'impression, assez folle avec un peu de recul, laissée par Carlos Alcaraz dans la nuit de mercredi à jeudi sous les feux de la "night session" new-yorkaise. Contre un Alexander Zverev certes limité, le Murcien n'a même pas eu à montrer son meilleur visage pour plier l'affaire en trois sets (6-3, 6-2, 6-4). A l'instar de ce que le "Big 3" a montré pendant plus d'une décennie, il a banalisé un quart de finale en Grand Chelem, un stade que bien des joueurs rêveraient d'atteindre à l'US Open.

Alors que Flushing Meadows restera à jamais le lieu de ses premiers exploits – quart de finale en 2021 à 18 ans après une victoire sur Stefanos Tsitsipas au 3e tour, sacre en 2022 –, le chemin parcouru ne serait-ce que depuis un an et son premier Majeur donne le vertige. Rappelez-vous, pour aller chercher le Graal, "Carlitos" avait alors survécu à une seconde semaine dantesque avec trois matches consécutifs en cinq sets avant sa finale contre Casper Ruud. Cette fois, le voici dans le dernier carré sans forcer ni avoir concédé la moindre manche en huitième puis en quart.

Cette aisance apparente, Alcaraz l'attribue (déjà à 20 ans) à l'expérience accumulée. "J'ai beaucoup grandi depuis l'an dernier. A l'époque, je faisais face à ma première demi-finale en Grand Chelem, maintenant, c'est ma quatrième. J'ai l'impression d'être un joueur totalement différent, d'être plus mature. Je gère mieux la pression qui accompagne ce genre de moments. Oui, je me sens différent, en tant que personne et en tant que joueur", a-t-il noté face aux journalistes après sa victoire.

C'est précisément dans la gestion des moments-clés d'une partie de cette envergure que le protégé de Juan Carlos Ferrero a fait les progrès les plus effarants. Même sans jouer son meilleur tennis de bout en bout, il élève presque instinctivement son niveau quand il le faut, en témoigne sa réussite sur les balles de break contre Zverev : cinq sauvées sur cinq sur son service et quatre converties sur… quatre obtenues. Une efficacité qu'il doit avant tout à son état d'esprit audacieux.

"Quand je dois sauver une balle de break, j'essaie de l'envisager comme un point normal. J'essaie de faire les choses que je fais bien. J'essaie de jouer mon style, d'être agressif, d'aller au filet. Quand j'en obtiens une, ça dépend bien sûr de son service en partie. Sur seconde balle, si je peux faire retour-volée, je le fais. C'est comme ça que je pense à ce moment-là", a détaillé Alcaraz qui n'a donc de cesse de provoquer les choses.

Depuis le début de cette seconde semaine, "Carlitos" et Novak Djokovic semblent s'envoyer des messages à distance. Après le succès facile du Serbe face à Borna Gojo, l'Espagnol avait répondu en maîtrisant sans coup férir Matteo Arnaldi. Et le pedigree plus impressionnant de leurs adversaires en quarts – Taylor Fritz pour l'un et Alexander Zverev pour l'autre – n'y a rien changé. De quoi se projeter vers un choc des titans en finale ?

Alcaraz en fait un objectif affiché. "Evidemment, ça se rapproche par rapport au début du tournoi. Vous savez, nous ne sommes plus qu'à un match de cette potentielle finale, a-t-il lâché dans un sourire. Ce serait super de jouer une finale contre Novak à New York, mais nous avons tous les deux une dure demi-finale qui nous attend, donc nous verrons. Nous la visons tous les deux, évidemment."